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> Lorsqu'il me quitta après mon couron» nement, il partit avec le secret dépit de > n'avoir pas obtenu de moi les récompen » ses qu'il croyait avoir méritées. A peine >> eut-il le pied sur le sol italien, que les >> intrigans, les brouillons, les ennemis » de la France profitèrent de ses disposi>tions pour s'en saisir, et dès cet ins>>tant tout fut hostile de sa part. Ce » n'était plus le doux, le paisible Chia» ramonti, ce digne évêque d'Imola, qui » s'était proclamé de si bonne heure digne >> des lumières de son siècle; sa signature » n'était plus apposée qu'à la suite d'actes » tenant bien plus des Grégoire et des Bo>> niface que de lui. Rome devint le foyer » de tous les complots tramés contre nous. » J'essayai vainement de le ramener par » la raison; il n'était plus possible d'ar>> river jusqu'à ses sentimens. Les torts » devinrent si graves, les insultes si pa» tentes, qu'il me fallut bien agir à mon

>> tour. >>>

NOTICE

SUR

L'ÉLECTION DE LÉON XII.

Quoi qu'en disent certaines gens, notre siècle n'est ni plus méchant, ni plus irréligieux que les siècles précédens, seulement il est plus éclairé, les choses y sont mieux appréciées à leur véritable valeur r; et l'on ne se laisse plus autant séduire par de vains prestiges. Ceux dont les intérêts se trouvent blessés par cette disposition générale des esprits, la présentent comme le résultat déplorable de principes anar

chiques et irréligieux, et comme la cause de tout le mal qui s'est fait, sans compter celui qui doit arriver. Mais leurs clameurs ne changent pas la nature des choses, et malgré tous leurs efforts, nous persisterons à ne croire que ce qui est raisonnable, à ne respecter que ce qui est digne de respect.

L'élection d'un Pape a donc été pour nous, un événement tout autre qu'il n'était pour les Chrétiens du moyen âge: la diplomatie, fidèle à de vieilles formes, a paru y attacher une grande importance; mais les peuples et les rois 'eux-mêmes, qui n'ont presque plus à espérer ni à craindre du Souverain Pontife, n'ont vu dans son élection que ce qu'il faut y voir : une solennité auguste par laquelle la chrétienneté reconnaît un nouveau Chef spirituel; mais ils ont senti que ce Chef ne peut avoir, sur les intérêts temporels, d'autre influence que celle qu'on voudra bien lui accorder.

Sans doute il faut avouer que la direction imprimée depuis quelques années à la politique européenne, contribue à augmenter l'influence de la Cour de Rome, ce qui peut bien rendre plus important, humainement parlant, le choix du nouveau Pontife, mais nous avons voulu indiquer le véritable état des choses, et exposer les opinions actuelles, indépendamment de tout système transitoire.

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Nous supposons bien, que notre manière de penser sur cette matière, sera l'objet de quelques réflexions charitables, que l'exaltation nous accusera au moins de tiédeur, et que ceux qui regrettent tant le passé, se plaindront de ce que nous nous accommodons du présent: cependant, qu'on nous permette de faire une observation qui, peut-être, produira quelque impression sur les moins aveugles. Toutes les voix se sont réunies, pour rendre hommage à la pureté de mœurs, à l'étendue de connaissances, à l'élévation de carac

tère du nouveau Pontife; et certes, nous nous félicitons bien sincèrement, dans l'intérêt de la religion, que l'Église ait un Chef semblable; nous reconnaissons d'ailleurs, que ce choix si heureux et si juste, doit être attribué à la sagesse et aux lumières des membres du Conclave, mais il faut avouer que l'esprit du siècle a beaucoup influé sur leur détermination : leurs voix pouvaient être données à un candidat plus ou moins recommandable, mais elles ne pouvaient tomber sur un sujet absolument indigne; on ne verra pas, dans le temps où nous vivons, le trône pontifical, déshonoré par les crimes et les turpitudes qui l'ont souillé dans d'autres temps. Du moins une fois, cet accroissement des lumières, cette liberté d'examen et de discussion tant calomniés, auront eu un bon résultat.

Au surplus, si le peuple de Rome mur mure, comme on l'a prétendu, parce que les dîners des cardinaux, siégeant au Conclave, et qu'on leur apporte

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