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liberté publique sera associée avec cette politique qui en règle l'exercice, et en restreint l'usage; une jurisprudence constante réglera l'exécution des conventions, des transactions; cette excessive inégalité dans la division des biens domestiques qui perpétuait les haines, alimentait la paresse des uns, et dépouillait les autres de leurs droits naturels, sera interdite; l'autorité paternelle, qui a pour base la conservation et l'instruction des familles, autorité sainte, et peut-être le meilleur garant que la patrie puisse obtenir de la moralité de ses citoyens, la soumission filiale, qui devient

le

germe des vertus, seront fixées dans ces limites, qui assureront la paix, et conserveront les mœurs publiques; le divorce, qui est un scandale et un outrage à l'humanité dans un temps de corruption, d'immoralité, et qu'on a appelé avec raison, par son scandaleux abus, le sacrement de l'adultère, deviendra plus difficile par les barrières dont on entourera la sainteté du mariage; le lien conjugal, qui devrait être un objet sacré et indissoluble, dans l'ordre politique, sera environné des formalités et des obstacles qui en rendront les demandes en dissolution plus rares; enfin la législation présentera un code de lois claires et précises, qui ne seront plus soumises aux passions et à l'ignorance des commentateurs

et des interprètes qui ont intérêt de les obscurcir ou de les éluder. Ce code civil, soumis à la méditation du conseil d'état et à la discussion du corps législatif, pourra être modifié, et recevoir des changemens qui paraissent nécessaires : mais ne nous flattons point de le voir arriver à ce degré de perfection auquel ne peut atteindre l'ouvrage de l'homme, où l'on voit un mélange de faiblesse et de grandeur; tantôt c'est l'aigle qui plane auhaut des cieux, tantôt c'est l'insecte qui rampe sur la terre. Le ministre de la justice consacrera ses travaux à détruire les désordres qui règnent encore dans l'ordre judiciaire; il réprimera cet abus indigne qui écrase le bon droit par les formalités et l'anéantit par les lenteurs. Nous devons attendre d'utiles réformes, et d'heureux résultats d'un ministre qui a acquis dans l'étude des lois de vastes connaissances, qui aime le bien public, et qui réunit les talens de l'administrateur aux vertus douces et paisibles du citoyen, et de l'ami de l'humanité.

Des crimes, jusqu'à présent inouis, épouvantaient par l'effroyable solennité de l'acte, et par la ténébreuse méditation des complots. Les grandes routes infectées par des bandes enrégimentées, la sûreté de tous les citoyens compromise, la foi publique outragée, et les asiles les plus

saints impudemment violés, les fonctionnaires publics proscrits et signalés aux poignards, les acquéreurs des biens nationaux poursuivis et torturés comme des voleurs qui cachent leur butin, les fondateurs, les soutiens de la République désignés publiquement aux meurtres, et publiquement assassinés; on voyait éclater par-tout un déchaînement extraordinaire de toutes les passions et de tous les vices; les communications interceptées, le commerce troublé, les propriétés incertaines, l'ordre social attaqué dans ses fondemens par une organisation du crime, dont la puissance, l'étendue et la force, portaient dans toutes les familles l'horreur et l'épouvante : une vaste conspiration de forfaits et de brigandages menaçait la liberté publique dans ses plus précieuses garanties; elle frappait tous les membres de la société dans chaque moment d'existence et de sécurité. Cette conjuration avait des ramifications si étendues et si variées, qu'on ne pouvait point désigner, dans la mobilité et les incursions des conjurés, les moyens qu'il fallait prendre pour les détruire. Nos lois criminelles, fondées sur la raison, la philosophie, la justice, et coordonnées avec le systême politique que nous avons adopté, n'étaient point en rapports avec ces hommes profondément pervers qui ne veulent aucune loi,

qui combattent avec outrance notre régime social, et qui conspirent éternellement contre l'état et contre la liberté publique. Il fallait donc des tribunaux spéciaux pour poursuivre et punir ces grands crimes, il fallait une justice sévère, et dégagée de ces formes qui en arrêtent la marche, et en suspendent l'exécution. Il fallait la réunion militaire et civile pour arrêter ces forfaits qui se multipliaient sur tous les points de la France. Béni soit le génie bienfaisant qui a créé cette institution salutaire qui a sauvé la patrie, a purgé la société de ces conjurés qui portaient par-tout la dévastation, l'incendie, et la mort, et qui a épouvanté ceux qui étaient prêts à devenir les complices et les imitateurs de ces grands coupables, que le glaive de la justice a frappés avec tant de promptitude.

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Les finances présentaient un chaos effroyable; on recevait sans règle, et on dépensait sans mesure, à proportion que les impôts s'accroissaient. La recette du trésor national diminuait; étrange position qui annonçait à la fois l'ignorance des administrateurs et la ruine de l'état ; des hommes avides s'engraissaient de la substance du peuple, et insultaient par leur faste insolent aux calamités

publiques; les ressources étaient épuisées, les engagemens les plus saints étaient violés; les rentiers et les pensionnaires de l'état gémissaient dans la misère, et les fonctionnaires publics ne recevaient plus le salaire de leurs travaux; la corruption s'était introduite dans le sanctuaire de la justice, parce que les magistrats étaient sans pain et sans ressources; la cupidité des entrepreneurs était favorisée, et ce désordre épouvantable nécessitait de nouveaux impôts qui écrasaient le peuple, et étouf faient l'industrie; à mesure qu'on appercevait de nouveaux besoins, on créait de nouvelles taxes, on les négociait aux traitans, et, les yeux fixés sur l'argent qu'on recevait, on détournait son attention de l'avenir; on souscrivait à des transactions onéreuses; on dévorait tout par anticipation: les services étaient suspendus et paralysés ; les entrepreneurs exagéraient les craintes, les hasards, les pertes, les difficultés, , pour rehausser, doubler, centupler même le prix de leurs marchés ; c'est ainsi que le produit des rentrées premières était bientôt aspiré, absorbé, et qu'on ajoutait à la nécessité de nouveaux impôts, nécessité d'autant plus funeste, (ainsi que l'observe le citoyen Lecoulteux, l'un des hommes les plus versés dans les objets d'administration et de finances, dans son excellent rapport sur les contributions) qu'un

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