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» L'Elysée ne me plaît point, et les Tuileries sont inhabitables. Rien ne pourra me plaire, s'il n'est extrêmement simple, et bâti suivant mes goûts et ma manière de vivre. Alors ce palais me sera utile. Je veux en quelque façon que ce soit un Sans-souci renforcé. Je veux surtout que ce soit un palais agréable plutôt qu'un beau jardin, deux conditions qui sont incompatibles; qu'il soit entre cour et jardin, comme les Tuileries; que de mon appartement je puisse aller me promener dans le jardin et le parc, comme à Saint-Cloud: mais à Saint-Cloud il y a l'inconvénient de ne pas avoir de parc pour la maison.

Il faut aussi étudier l'exposition, de manière que mon appartement soit au nord et au midi, afin que suivant la température je puisse changer de logement.

>> Il faut que mon logement d'habitation soit celui d'un riche particulier, comme celui de mon petit appartement à Fontaibleau.

>> Il faut que mon appartement soit très-près de celui de l'impératrice et au même étage.

» Enfin il me faut un palais de convalescent, ou d'habitation pour un homme sur le retour de l'âge. Je veux un petit théâtre, une petite chapelle, etc.; et surtout que l'on ait grand soin qu'il n'y ait point d'eau stagnante autour du palais.

>>

Le goût des bâtimens était alors poussé à l'excès par l'empereur; il semblait un architecte plus actif, plus pressé d'exécuter ses plans, plus jaloux de ses idées que tous les architectes du monde. Cependant, l'idée de mettre le palais du roi de Rome sur les hauteurs de Chaillot n'était pas tout entière à lui, M. Fontaine pouvait en revendiquer la meilleure part: on en avait parlé la première fois à propos du palais de Lyon qui, pour avoir une belle apparence, disait M. Fontaine, avait besoin d'être situé sur une élévation qui pût dominer la ville, comme par exemple les hauteurs de Chaillot dominent Paris. L'empereur n'eut pas l'air de prendre garde à ce que venait de dire M. Fontaine; il avait, deux ou trois jours auparavant, donné l'ordre que l'on mit le château de Meudon en état de recevoir son fils.... quand, un matin, il fit appeler l'architecte, et lui dit de lui présenter un projet pour l'embellissement du bois de Boulogne, en y ajoutant une maison de plaisance bâtie sur le sommet de la montagne de Chaillot. « Qu'en dites-vous? ajouta-t-il en souriant; le lieu vous paraît-il bien choisi? »>

Un matin du mois de mars, l'empereur fit apporter son fils à une revue qu'il passait au Champ. de-Mars; ce fut un enthousiasme impossible à décrire; la sincérité ne pouvait point en tre suspec

tée, car il était facile de voir que les cris partaient du cœur: aussi l'empereur fut-il vivement ému. Il rentra aux Tuileries dans la plus charmante disposition d'esprit; il caressait le roi de Rome, le couvrait de baisers, en faisant remarquer à M. Fontaine et à moi l'intelligence précoce que ce cher enfant témoignait. « Il n'a pas eu peur du tout, disait Sa Majesté; il semblait savoir que tous ces braves étaient de ma connaissance. » Ce jour-là, il causa long-temps avec M. Fontaine, en jouant avec son fils qu'il tenait dans ses bras; la conversation étant venue à tomber sur Rome et ses monumens, M. Fontaine parla du Panthéon avec l'admiration la plus profonde. L'empereur lui demanda s'il avait habité Rome, et sur la réponse de M. Fontaine qu'il y était resté trois ans à son premier voyage, « C'est une ville que je n'ai pas vue, continua Sa Majesté; j'irai sûrement un jour. C'est la ville du peuple roi. » Et ses yeux se fixèrent sur le roi de Rome avec tout l'orgueil de la tendresse paternelle.

Lorsque M. Fontaine fut sorti, l'empereur me fit signe d'approcher, et commença par me tirer les oreilles, selon son habitude quand il était de bonne humeur. Après quelques questions personnelles, il me demanda de combien étaient mes appointemens.

« Sire, six mille francs.

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Et

monsieur Collin, combien a-t-il? Douze mille francs. Douze mille francs! Cela n'est pas juste; vous ne devez pas avoir moins que M. Collin: je me ferai rendre compte de cela.» Sa Majesté eut en effet la bonté de se faire informer sur-lechamp, mais on lui dit que les comptes de l'année étaient faits. Alors l'empereur m'annonça que jusqu'à la fin de l'année ce serait M. le baron Fain qui me donnerait chaque mois, sur sa cassette, cinq cents francs, voulant, disait-il, que mes appointemens fussent égaux à ceux de M. Collin.

CHAPITRE XI.

Départ de Murat quittant l'armée pour retourner à Naples. Eugène commandant au nom de l'empereur. - Quartier - Les débris de l'armée. Nouvelles de plus en plus inquiétantes. — Résolution de départ. — Bruits

général à Posen.

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jetés en avant. L'impératrice régente.

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l'impératrice.
pide sur Erfurth.

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Serment de

Notre départ pour l'armée. Marche raVisite à la duchesse de Weymar. Satisfaction causée à l'empereur par sa réception. - Maison de l'empereur pour la campagne de 1813. La petite ville d'Eckartsberg transformée en quartier-général. — L'empereur au milieu d'un vacarme inouï. Arrivée à Lutzen, et bataille gagnée le lendemain. Mort du duc d'Istrie. Lettre de l'empereur à la duchesse d'Istrie. meut érigé au duc par le roi de Saxe. Belle conduite des jeunes conscrits. Opinion de Ney à leur égard. - Les Prussiens commandés par leur roi en personne. L'empereur au milieu des balles.

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le jour où l'empereur Alexandre avait quitté cette ville. – Députation, et réponse de l'empereur. - Explosion, et l'empereur légèrement blessé. - Mission du général Flahaut auprès du roi de Saxe. Longue conférence entre le roi de Saxe et l'empereur. - Plaintes de l'empereur sur son beau-père. -Félicitations de l'empereur d'Autriche après

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