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adjoint à son état major, avec le grade de sous-lieutenant.

Lorsque Napoléon passa à Toulon, il vi sita les travaux du siége. Il examina les effets des diverses attaques, et les travaux contraires des ennemis; il jouissait de la conviction de la justesse de tous ses calculs. Il donna par-là à son jeune frère, qui l'accom pagnait, la meilleure des instructions. Ils arrivèrent au fort Pharon, qu'un autre général avait attaqué. Napoléon observa qu'on avait tenté l'assaut d'un côté presque inaccessible : deux cents hommes étaient étendus sur la place. Après plusieurs tentatives inutiles et meurtrières, l'on prit le seul parti raisonnable, celui de s'établir sur des rocs voisins qui s'élevaient à peu près à la hauteur du fort. Il avait fallu la mort de tant de soldats intrépides, pour suggérer au général un parti que le seul bon sens devait lui indiquer, celui de tourner la montagne, d'escalader cette chaîne de rochers du côté du nord, et de commencer les attaques de là seulement. Napoléon, en voyant la terre jonchée de cadavres, s'écria : Si j'avais commandé ici, tous ces braves gens vivraient

encore. Jeune homme, apprenez par cet exemple, combien l'instruction est nécessaire et obligatoire pour ceux qui aspirent à commander les autres..

Louis fit à l'armée des Alpes maritimes sa première campagne. Il se trouva à la prise d'Oneille, à la bataille del Cairo. Napoléon voulait qu'on profitât de ces succès pour tourner la place de Ceva, et descendre dans les fertiles plaines du Piémont; il donna alors un plan d'invasion en Italie, conforme à celui qu'il mit ensuite exactement en exécution. Le général en chef Dumerbion n'osait pas; les représentans du peuple, qui avaient le pouvoir, ne comprenaient rien aux affaires militaires; de sorte que la campagne se borna à ces premiers succès glorieux, mais sans résultats.

Louis était adjoint à l'état major de son frère, sans appartenir à aucun corps; une loi obligea tous les officiers d'état major à rentrer dans un régiment: il dut alors accepter une place de lieutenant dans une compagnie de canonniers volontaires en garnison à Saint-Tropez, où il se rendit et demeura quelques mois.

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Dans ce temps, il y eut une grande promotion dans toutes les armées. Napoléon reçut une autre destination, le commandement en chef de l'artillerie de l'armée de l'Ouest, c'est-à-dire, contre les Vendéens. Il fut très - fàché de ce changement. Il se rendit à Paris pour réclamer contre cette injustice criante: c'était peu de jours après l'époque du 1". prairial, où le peuple de Paris assiégea la convention, et massacra le président Ferrand. Non-seulement on avait changé la destination de Napoléon, mais on l'avait fait sortir de l'artillerie: on lui donnait une brigade d'infanterie. Ce changement lui parut un outrage; il refusa, et demeura à Paris comme simple particulier jusqu'au 13 vendémiaire, c'est-à-dire, à peu près l'espace de cinq mois.

A cette dernière époque, tous les militaires, et principalement tous les officiers généraux, furent appelés à la défense de la convention, attaquée par une grande partie des habitans de Paris. Napoléon reçut le commandement en second; mais le représentant du peuple qui commandait en chef s'en rapportait entièrement à ses disposi

tions. En peu d'instans toutes les attaques furent repoussées, les rassemblemens dissipés; et la nouvelle constitution et le directoire exécutif furent établis. Il recut alors le commandement en chef de l'armée de l'intérieur, et bientôt après celui de l'armée d'Italie.

Lorsque Napoléon demeura à Paris sans emploi, ses aides de camp avaient dû le quitter. Junot seul, comme le plus ancien resta auprès de lui. Marmont, capitaine d'artillerie, rejoignit son régiment à l'armée du Rhin. Louis se rendit à l'école d'artillerie de Châlons-sur-Marne, pour y subir ses examens; mais il eut toujours le malheur de ne pouvoir achever ses études. Après le 13 vendémiaire, son frère, général en chef à Paris, l'appela à son état major; il refusa quelque temps de quitter Châlons, où il voulait être reçu dans l'artillerie; mais enfin il dut finir par obéir, et il revint à Paris au mois de frimaire.

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Pendant les premières campagnes de Louis à l'armée de Nice, les représentans du peuple à cette armée avaient voulu lui donner le grade de capitaine; mais, comme il avait

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alors à peine quinze ans, son frère s'y était opposé.

Napoléon racontait des traits de son jeune frère, qui prouvaient de la part de celui-ci l'attachement le plus vif pour son aîné, en même temps que du courage et du sangfroid.

La première fois que Napoléon le mena au feu, Louis, loin d'être étonné, voulut lui servir de rempart. C'était devant Saorgio, village très fort par sa situation sur la grande route de Nice à Tende. L'ennemi faisait un feu très - vif d'artillerie de montagne, c'est-à-dire, de pièces de deux et trois livres de balles. Louis se plaça devant son frère, lorsque celui-ci se porta hors des retranchemens pour les visiter et en faire le tour. Il resta constamment à cette place durant l'inspection, malgré les ordres de son frère et le feu des ennemis.

Une autre fois, ils étaient à une batterie sur laquelle les ennemis tiraient vivement. Les épaulemens étaient à barbette, c'est-àdire, de trois à quatre pieds de hauteur seulement. La garnison baissait la tête souvent pour se mettre à l'abri. Napoléon re

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