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quinzième. Le deuxième et le onzième étaient en réserve et couvraient la gauche, où le terrain nous était moins favorable. L'ennemi, sûr de son nombre, ne songea à profiter du seul avantage qui lui restait que déjà fort tard. Il était presque neuf heures du soir lorsque les réserves de l'ennemi arrivèrent sur ma gauche, et tournèrent tout, jusqu'au dernier échelon que j'avais en arrière de Siennikowo. Je ralliai tout ce qui se porta à droite; quelques détachemens de différens régimens, et le deuxième et le onzième se retirèrent sur Mir. Sur ce, la dix-neuvième brigade de cavalerie arriva devant cette ville. Le général Tyszkiewicz, qui la commandait, fit passer deux escadrons en avant; quelques coups de canon d'une demi-batterie, qui suivait la brigade Tyszkiewicz, ralentirent l'ardeur de l'ennemi. Tout ce qui se retirait directement sur Mir, se remit en ordre, et on ramena l'ennemi jusqu'au-delà du bois qui avoisine la ville. Je restai sur le terrain jusqu'à la pointe du jour. L'ennemi nous laissa tranquilles. Ce jour a prouvé à l'ennemi, par six heures de combat le plus vif qu'on puisse livrer, et dans la plus grande disproportion de nombre, 'qu'il avait affaire à des soldats commandés par Napoléon. Le régiment de dragons de Kiiow et le régiment de hussards Akhtyr ont éprouvé des pertes sensibles. Le général de division Pahlen,

les colonels Adrianoff et Jlowaïsky ont été tués. Le champ de bataille a été couvert de corps de cosaques, Kalmouks, Baskires et Tartares; nous n'avons perdu aucun officier-général ni supérieur. Tout ce qui a combattu a soutenu l'honneur de l'armée. Il y a eu des tirailleurs lancés qui ont donné jusque dans l'infanterie Platoff. Tous les régimens possèdent une quantité de décorations d'officiers ennemis, ainsi que beaucoup de costumes très baroques et armes singulières, pris en dépouilles sur des régimens asiatiques qui sont les plus mauvais soldats de l'ennemi.

En un mot, trois mille chevaux ont soutenu un combat de six heures contre huit mille cosaques, trois mille hommes de cavalerie régulière, deux régimens de chasseurs à pied et trente pièces de canon.

:

Je ne peux recommander à la bienveillance de Sa Majesté l'empereur que ceux des officiers auxquels se sont présentés les occasions de se distinguer. Tels sont le général Turno; les colonels Radziminski, Tarnowski; les chefs d'escadrons Dwernicki, Descour; les capitaines Szymanski, Bardzski, Gliceski; les aides-de-camp du général Turno; le capitaine Turno; Linck, lieuteSigné ROZNIECKI.

nant.

Rapport en date du 15 juillet 1812.

Ayant reçu l'ordre verbal de S. Exc. le général

commandant en chef la cavalerie, de me porter avec mon régiment sur Romanow, à l'effet d'y enlever les bagages de l'ennemi, qui, sous la protection de deux régimens de cosaques, filaient sur Sluck, et d'empêcher que l'ennemi ne brûle le pont de Romanow, où je devais m'établir; et comme S. Exc. le général en chef m'avait ordonné d'accélérer mon mouvement, je me suis porté, avec mon régiment, sur la route de Romanow, marchant en colonnes par escadrons, la gauche, en tête, où j'ai rejoint le deuxième escadron de mon régiment qui s'y trouvait; j'ai ordonné au commandant de cet escadron de former mon avant-garde et de repousser tous les postes de l'ennemi. Le premier poste de cosaques, fort de soixante hommes, a été rencontré au village de Czarnohuba; chargé, il s'est retiré au grand galop. Le régiment a marché jusqu'au premier cabaret, sans apercevoir d'ennemis; au second cabaret sur la grande route, les tirailleurs ont commencé à tirailler, repoussant l'ennemi, qui se retirait en apercevant les têtes de colonnes des escadrons qui marchaient en échelons. On a marché de cette manière sans découvrir aucune colonne ennemie, jusqu'à la hauteur de Romanow, où l'ennemi commença à renforcer ses tirailleurs qui faisaient plier ceux du régiment; ce qui m'a obligé d'en faire autant. J'ai donné ordre de faire marcher quatre pelotons du deuxième

escadron, pour former une forte, chaîne de tirailleurs et repousser ceux de l'ennemi; ce qu'ils ont exécuté : je me suis alors porté à reconnaître l'ennemi. J'ai aperçu ma colonne qui se retirait; cette colonne était composée tout au plus d'un régiment qui, à en juger par la poussière qui s'élevait derrière eux, escortait les bagages. J'ai envoyé le chef d'escadron Dembowski faire le rapport à S. Exc. le général en chef, et j'ai donné ordre à mes tirailleurs de pousser en avant. Pendant plus d'une heure, j'ai gardé la même position, et les tirailleurs ne pouvaient parvenir à chasser ceux de l'ennemi, qu'il renforçait continuellement, et qui m'obligeait d'en faire autant; de sorte que tout le troisième escadron était en tirailleurs. Les trois autres en échelons sur la droite de la grande route, en l'occupant, voyant insensiblement augmenter, j'ai commencé à faire ployer le troisième et le quatrième escadrons en colonne derrière le premier, pour masquer cette retraite; j'ai donné ordre aux tirailleurs de pousser vivement, et j'ai fait mon rapport par écrit, que l'ennemi avait des forces supérieures. Le chef d'escadron Dembowski m'ayant apporté l'ordre d'engager l'affaire, j'ai encore renforcé mes tirailleurs et formé mes escadrons en échelons. Dans l'instant même, des colonnes de cosaques se faisaient voir sur ma droite et sur ma gauche, que l'ennemi sans

doute a fait sortir de son camp, qui se trouve derrière la rivière et dont le mouvement était couvert par les broussailles qui s'y trouvent; ces cosaques se portaient sur mon troisième escadron, qui se trouvait en face d'eux; j'ai chargé avec cet escadron, et je les ai repoussés jusqu'à une certaine distance. Leurs forces augmentant toujours, ils ont chargé une seconde fois le même escadron, qui s'est trouvé cerné de tous côtés. J'ai pour lors donné ordre au quatrième de dégager, ce qu'il n'a pu exécuter; car, de son côté, on l'a chargé et entouré. Le premier escadron, qui se trouvait sur la route, a soutenu une charge de pied ferme, et les cosaques se sont retirés; mais, à peine arrivé vers le troisième et le quatrième, à l'effet de les dégager, l'ennemi, soutenu par des dragons, l'a chargé par devant et par la gauche, de sorte qu'il se trouvait cerné et obligé de se faire jour à travers l'ennemi; et de cette manière, il a marché ayant toujours l'ennemi de tous les côtés jusqu'à l'arrivée de la division. Le troisième et le quatrième escadrons ont souffert le plus; de ces deux escadrons, il est resté cent douze hommes. La perte totale: le major blessé et pris, l'adjudant-major tué; huit officiers blessés ou pris, quarante hommes tués et cinquante blessés; en tout, deux cent quarante hommes qui manquent au régiment.

Il serait inutile de parler de la bravoure et de

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