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par la promesse du rétablissement de la Pologne, et persuadés que rien ne pouvait manquer de réussir à un chef jusqu'alors invincible, le suivirent avec tout l'enthousiasme et l'exaltation du patriotisme?.... et comment ne chercherait-on point à faire connaître les noms des Polonais qui ont succombé dans cette dernière campagne, ou qui lui ont survécu, couverts de glorieuses cicatrices, et emportant dans leur conscience la certitude d'avoir tout tenté pour la régénération de leur patrie!

J'aurais bien désiré pouvoir me procurer, auprès des militaires de ma nation qui servaient alors, un état de l'armée du duché de Varsovie. J'aurais bien voulu avoir des renseignemens sur les affaires dans lesquelles ils se sont le plus distingués. Il m'aurait convenu de savoir le nombre des tués, des blessés, de ceux qui ont été faits prisonniers, et de ceux enfin qui, dans la retraite, ont pu suivre Napoléon et les débris de son armée. Mais la plupart des officiers polonais auxquels je me suis adressé pour avoir ces détails, n'avaient pas tenu de journal exact, ou avaient égaré leurs papiers, ou même les avaient brûlé.

Il est parvenu à ma connaissance que le général Dombrowski a demandé qu'après sa mort on reniît à la Société des Amis des Sciences, à Varsovie, tous ses Mémoires, dont la publication fournirait sans doute de riches matériaux pour la partie militaire de l'histoire de Pologne, et donnerait des ren

seignemens très curieux et importans sur la formation et l'organisation des premières légions polonaises en Italie, sur leur augmentation successive; sur les différentes campagnes dans lesquelles elles ont été employées, et tous ces détails seraient d'autant plus intéressans que Dombrowski a été le premier destiné à former et commander les légions en 1796, et qu'il n'a pas quitté le service jusqu'au moment où les restes de l'armée polonaise abandonnèrent la France pour rentrer en Pologne.

Il est à espérer que d'autres militaires polonais voudront transmettre à la postérité l'honneur et la gloire de leurs compagnons d'armes, en traçant, au moins en abrégé, l'histoire des campagnes dans lesquelles ils se sont distingués. '

Un ouvrage dans ce genre, sans toucher à la politique des cabinets de l'Europe, et sans compromettre par conséquent ni l'auteur ni les Po

Les Italiens viennent de leur en fournir un bel exemple. Jaloux de leur honneur national, et voyant avec peine que, dans tous les Bulletins que l'on publiait en France, on n'avait pas assez rendu justice à leur courage, à leurs exploits militaires et aux sacrifices de tout genre qu'ils avaient été obligés de faire en suivant les armées de Napoléon, ils ont fait paraître des descriptions de plusieurs campagnes, dans lesquelles ils ont rivalisé avec les Français, les Polonais et autres alliés de la France. Je citerai, entre ces ouvrages, celui qui a pour titre : Gi'Italiani in Russia, Memorie d'un Ufiziale italiano per servire alla storia della Russia, della Polonia et dell'Italia

lonais, pourrait inspirer le plus vif intérêt; car quelle qu'ait été la guerre dans laquelle ils ont combattu, et les chefs sous lesquels ils ont donné des preuves d'une valeur qu'aucune nation ne leur a contestée, on trouvera que ce ne fut jamais par des vues d'ambition ni d'intérêt personnel qu'ils ont été guides, mais uniquement par l'espoir de maintenir l'honneur du nom polonais, et de rentrer un jour dans leur patrie, s'il plaisait jamais à la Providence de la remettre au rang des puissances de l'Europe.

Ainsi, privé du côté de mes compatriotes de détails auxquels j'aurais donné volontiers une place dans ces Mémoires, j'ai été obligé d'y suppléer en puisant des renseignemens aux meilleures sources; car tout en m'abstenant de parler d'une manière détaillée des opérations militaires de la campagne de 1812, ce qui n'entrait point dans le plan de mon ouvrage, il

nel 1812, en 4 vol.; et la Storia delle campagne e degli assedj degl' Italiani in Jspagna dal 1808 al 1813, preceduta da un saggio di Storia antica e moderna, e di Statistica della Penisola. Opera dedicata a S. A. I. e R. l'Arciduca Giovanni d'Austria, da Cammillo VACANI. Le comte César DE LAUGIER, auteur du premier de ces ouvrages, s'occupe présentement de la publication d'un second, qui a pour titre : Gl'Italiani in Ispagna, en 4 vol. Dans tous les deux, il ne néglige aucune occasion de rendre hommage au courage et au patriotisme des Polonais.

m'eût été impardonnable de garder le silence sur les Polonais qui y ont pris part.

L'armée du duché de Varsovie était composée de dix-sept régimens d'infanterie, à 2,400 hommes. 42,800 hommr. Seize régimens de cavalerie, à 1,200 homm. 19,200 Complément des régimens de la Vistule...

Conscrits pour

la formation de trois batail

800

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Quatrièmes bataillons des 5°, 10° et 11° régi

2,000

2,300

1,200

2,000

mens d'infanterie....

· Pour les équipages militaires....
Deux régimens d'artillerie à cheval...
Génie, pontoniers, sapeurs, vétérans....
Recrues envoyées dans le courant de l'été.
Division Kosinski, employée en Wolhynie.

TOTAL.

5,000
8,000

85,700 homm.

Le duché a effectivement fourni et employé ce nombre d'hommes dans la campagne de 1812 avec plus de vingt-cinq mille chevaux. '

I

Quoiqu'on ne puisse mettre en doute l'exac

1 M. DE PRADT dit, dans son Histoire de l'Ambassade à Varsovie, que c'était exorbitant pour la population et la richesse de ce pays. Il ajoute : « L'empereur s'est plaint, « à son passage à Varsovie, de n'avoir pas vu de Polonais « dans son armée. Quand je lui parlai des efforts du duché « et du nombre des troupes qu'il avait eu sur pied : Je n'ai « vu personne, me répondit-il d'un air étonné. Cet éton<< nement n'aurait pas eu lieu, s'il avait bien voulu se rappeler qu'il avait comme noyé onze régimens d'infanterie, six de cavalerie, un d'artillerie dans l'océan de

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titude de ce tableau, personne ne pouvant certainement mieux connaître les forces armées du grand-duché de Varsovie que l'ambassadeur de France, qui dirigeait le conseil des ministres, et était chargé de remplir toutes les instructions de Napoléon, cependant, pour ne pas encourir le reproche de me tenir à une seule version, j'y ajouterai les renseignemens suivans que j'ai pu recueillir.

Dans la plupart des journaux français on avait inséré par ordre du gouvernement, au commencement de l'année 1812, l'article suivant : L'ar«<mée du grand-duché de Varsovie forme quatre <«< divisions. Elle est composée de quatorze régi<< mens d'infanterie de trois bataillons chacun, de « seize régimens de cavalerie, parmi lesquels dix régimens de houlans, deux de hussards, quatre << de chevau-légers, et d'un corps réuni d'artillerie << et de génie. Toute l'infanterie est forte de qua<< rante-quatre mille quatre-vingt-quatre hommes,

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« l'armée française, de manière à réduire l'armée polo« naise proprement dite à six régimens d'infanterie, cinq de cavalerie et un d'artillerie, sur lesquels en«< core une division de quatre régimens d'infanterie, << aux ordres du général Dombrowski, resta sous Mohi«low. L'armée polonaise ne parut donc devant l'empe«reur qu'avec six régimens d'infanterie, cinq de cavalerie, un d'artillerie, réduits, par les marches forcées, « les combats et la misère, à huit mille hommes d'infan«<terie et à deux mille chevaux. » Pag. 85 et suiv.

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