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ques dispositions, dont voici les plus remarquables. » Tous les village's qui prendront les armes eon»tre l'armée, seront brûlés.

» Les cheykhs, les qadhys et les imams conser>> veront les fonctions de leurs places; chaque habi» tant restera chez lui, et les prières continueront » comme à l'ordinaire. Chacun remerciera Dieu de » la destruction des Mamelouks, et criera Gloire >> au Sultan, gloire à l'armée française, son amie! malédiction aux Mamelouks, et bonheur au peuple d'Egypte. »

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Aussitôt que Bonaparte fut maître d'Alexandrie, il fit donner, aux bâtimens de transport, l'ordre d'entrer dans le port. On s'occupa sans relâche du débarquement des chevaux, de l'artillerie et de tout le matériel de l'armée. Les vaisseaux de guerre prenant trop d'eau pour pénétrer dans le port, restèrent en rade, et Bonaparte engagea l'amiral Bruies à aller mouiller en rade d'Aboukir, d'où l'escadre pouvoit également communiquer avec Rosette et Alexandrie.

Avant de suivre l'armée dans les déserts qu'elle avoit à traverser pour atteindre le Nil, conformément au but que je me suis proposé, je vais mettre ici les noms des généraux qui commandoient alors. Napoléon Bonaparte, général en chef.

Le général Alexandre Berthier, chef de l'étatmajor.

1ore Division, avant-garde. Desaix.

2o Division. Le général Reynier.

3e Division. Le général Bone

4 Division. Le général Menou, blessé à l'attaque d'Alexandrie, et remplacé par le général de brigade Vial.

5e Division, arrière - garde. Kleber, blessé à ́Alexandrie, et remplacé par le général de division Dugua.

Cavalerie. Le général de division Dumas.

Artillerie. Le général de brigade Daumartin. Génie. Le général de brigade Dufalgua Caffarelli. Généraux de brigade de toute arme. Messieurs Murat, Junot, Marmont, Rampon, Béliard, Lanusse, Davoust, Damas, Andréassy, Leclerc, Muireur, Lannes, Friand, Fugières, Verdier, Zayoncheck, polonais, Veaux, étoient répartis dans différentes divisions.

Les aides-de-camp du général en chef étoient MM. Duroe, Louis Bonaparte, Croisier, Sulkowsky, polonais, Julien, Eugène Beauharnais et Merlin.

Le 17 messidor (5 juillet), la division Desaix étoit partie avec des guides pour se rendre sur les bords du Nil, en passant par Demenhour. Les autres divisions (excepté celle commandée par le général Dugua, qui alla s'emparer de Rosette) suivirent la première, et notre route fut bientôt tracée par les pas des hommes, des chevaux, par les roues des canons et par des cadavres.

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C'est alors que commencèrent nos souffrances. Dans le court trajet de la tour des Arabes à Alexandrie, des soldats se croyant, comme en Europe, en sûreté derrière la division, marchoient à quelque distance d'elle; plusieurs furent massacrés par les Arabes, qui approchoient les troupes à cent pas. Ce ne fut donc qu'à quelques lieues dans le désert que nos soldats reconnurent le danger qu'il y avoit à s'éloigner trop des colonnes. On les vit bientôt marcher dans le plus grand ordre. Cependant les exemples affreux que nous avions sans cesse sous les yeux furent trop souvent inutiles, et combien d'infortunés ont encore été par la suite les victimes de leur imprudence.

Le 19 messidor (7 juillet), à cinq heures du soir, le général en chef et son état-major quittèrent Alexandrie. Attaché à l'ordonnateur en chef Sucy, je suivis le quartier-général et je me promettois bien d'écrire jour par jour, la route et les événemens de l'armée. On marcha pendant la nuit, et on se reposa deux heures. Nous avions trouvé plusieurs cadavres sur notre chemin. Le général en chef en fit visiter un, et malgré l'obscurité, on sentit, au toucher des blessures, qu'il avoit été tué par l'arme blanche.

Bonaparte avoit la tête enveloppée d'un mouchoir, et plusieurs fois il frappa sur l'épaule du général Berthier, en lui disant d'un air content: « Eh bien >> Berthier, nous y sommes enfin. » Une demi-heure

avant l'aurore, près d'une colline, nous fumes accueillis par une fasillade assez vive; elle ne blessa heureusement que le cheval d'un guide; nos troupes nous avoient pris pour des Arabes.

Enfin, le soleil paroît dans tout son éclat et vient échauffer de ses feux la mer de sable que nous traversons; pas un seul nuage pour nous défendre de l'ardeur de ses rayons! Le sol aride et mouvant que nous foulons, épuise bientôt les forces de nos soldats peu habitués à l'air enflammé qu'ils respirent. La soif se fait sentir; elle devient impérieuse, insupportable..... Tout à coup, nous apercevons devant nous des étangs, des fleuves...... Nous sommes au milieu des eaux; mais, éprouvant le supplice de Tantale, à chaque pas que nous faisons vers ces eaux tant desirées, et les fleuves, et les étangs et la mér, semblent reculer devant nous.... Nous reconnoissons avec douleur la cruelle illusion qui nous avoit d'abord séduits et qui n'étoit que l'effet du mirage (1).

(1) Pour rendre sensible au lecteur ce phénomène si curieux et si commun en Egypte, je vais donner ici l'explication que M. Monge en a publiée au Caire.

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Ce phénomène exige pour sa production, que l'on >> soit dans une grande plaine à peu près de niveau ; » que cette plaine se prolonge jusques aux limites de » l'horison, et que le terrain, par son exposition au

Pendant que nous traversions le désert pour gagner le premier endroit habité, Demenhour, la di

» soleil, puisse acquérir une température très-élevée. Il » seroit possible que ces trois circonstances se trou» vassent quelquefois réunies dans les Landes de Bor»deaux. Ainsi, ce phénomène pourroit ne pas être ignoré des habitans du département des Landes, mais il » est très-connu des marins qui l'observent très-fréquem» ment à la mer, et qui lui ont donné le nom de mirage.

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» A la vérité, la cause qui produit ce phénomène à » la mer, pourroit bien être très-différente de celle qui » le produit à terre, mais l'effet étant absolument le » même dans les deux cas, je n'ai pas cru devoir em>ployer un mot nouveau.

» Je vais d'écrire le phénomène, j'essayerai d'en donner ensuite l'explication.

» Le terrain de la Basse-Egypte est une plaine à peu » près horisontale, qui, comme la surface de la mer, » se perd dans le ciel, aux bornes de l'horison : son » uniformité n'est interrompue que par quelques émi» nences ou naturelles ou factices sur lesquelles sont » situés les villages qui, par là, se trouvent au-dessus » de l'inondation du Nil; et ces éminences plus rares du » côté du désert, plus fréquentes du côté du Delta, et qui se dessinent en sombre sur un sol très-éclairé » sont encore rendues plus apparentes par les dattiers » et les sycomores (*) qui sont beaucoup plus fréquents » près des villages.

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(*) Espèce de figuier, Il ne faut pas le confoudre avec le sycomore de nos jardins,

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