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qui fait disparattre tout emblème d'une révolution qui est fixée; et bientôt vous trouverez dans la reconnaissance et dans l'admiration de votre roi et de votre patrie une juste récompense de vos nobles travaux !

» Au quartier général de Valence, le 16 avril 1814. Signé le maréchal AUGEREAU. »

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Soldats, aucun doute raisonnable ne pouvant plus s'élever sur le vœu de la nation française en faveur de la dynastie des Bourbons, ce serait nous mettre en révolte contre l'autorité légitime que de différer plus longtemps à la reconnaître. Nous avons pu, nous avons du procéder avec circonspection; nous avons dû nous assurer que le peuple français ne recevait cette grande loi que de lui-même. Un gouvernement établi dans une ville occupée par des armées étrangères, avec lesquelles il n'existe encore aucun traité de paix, a dû quelque temps nous inspirer des craintes sur la liberté de ses délibérations. Ces craintes sont dissipées par le vœu unanime des villes éloignées du théâtre de la guerre. Honneur à ceux qui ont su réprimer dans leur élan un zèle indiscret qui eût pu compromettre la discipline et la sûreté du dépôt qui nous est confié! L'avènement du nouveau roi au trône de ses ancêtres sera bien plus glorieux appelé par l'amour des peuples que par la terreur des armes.

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» Nous, gouverneur de la place d'Anvers, généraux, officiers de tous grades, sous-officiers et soldats de toutes armes tant de terre que de mer, déclarons adhérer purement et sans restriction aux actes du Sénat conservateur, du Corps législatif et du gouvernement provisoire, en dale des 1, 2 et 3 du présent mois; de plus, nous jurons tons de conserver et défendre cette place jusqu'à la dernière extrêinité, au nom de Louis XVIII.

» M. le général de division commandant d'armes, M. le vice-amiral commandant l'escadre de l'Escaut, et M. le préfet maritime d'Anvers, devront faire lire demain à chacun des corps qui se trouvent sous leurs ordres immédiats le présent acte d'adhésion, et dimanche prochain, à la parade, tous les militaires devront paraître en cocarde blanche.

» Anvers, le 18 avril 1814. Signé le général de division gouverneur, CARNOT. »

Armée d'Espagne et des Pyrénées.

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ORDKE DU Jour.

(Le 10 avril, le maréchal Soult, avec vingt-sept mille hommes réunis sous les murs de Toulouse, en avait battu quatre-vingtquatre mille, tant Anglais qu'Espagnols et Portugais, commandés par le général Wellington, qui, de son aveu, ne fit aucune prise, et laissa dix-huit mille des siens sur le champ de bataille. L'armée française perdit trois mille combattans. Soult avait pour seconds les généraux Reille, Clausel, Vilate, Maransin, Darmagnac, Berton. Le 11, afin d'éviter à Toulouse les malheurs d'un siége, le maréchal avait quitté cette ville, et fait prendre à ses troupes des positions militaires; l'ennemi évita le combat. Le 12 on apprit les événentens de Paris. Cette brillante et mémorable bataille de Toulouse, si humiliante sous tous les rapports (1) pour celui que la Grande-Bretagne regardait comme son héros, aurait pu scule, par ses suites, changer l'état des choses; mais Napoléon avait abdiqué quand on en reçut la nouvelle, et d'ailleurs le rétablissement des communications avec Paris exigeait qu'on cessât les hostilités. Un armistice fut signé le 18, et le 19 on publia l'ordre ci-après :)

«La nation ayant manifesté son vou pour la déchéance de l'empereur Napoléon et le rétablissement de Louis XVIII au trône de nos anciens rois, l'armée, essentiellement obéissante et nationale, doit se conformer au vou de la nation.

» Ainsi, au nom de l'armée, je déclare que j'adhère aux actes du Sénat conservateur et du gouvernement provisoire, relatifs au rétablissement de Louis XVIII au trône de SaintLouis et de Henri IV, et que nous jurons fidélité à Sa Majesté.

» Au quartier général, Castelnaudary, 19 avril 1814.Signé maréchal duc de DALMATIE (Soult).

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HUITIEME DIVISION MILITAIRE. A. S. 4. R. MONSIEUR.

Monseigneur, le Moniteur du 15 du courant m'apprend que Votre Altesse royale a pris les rènes du gouvernement de la France en attendant l'arrivée de son auguste frère, notre légitime souverain.

» Placé au commandement supérieur de la huitième division militaire, et gouverneur de Toulon, j'ai fait et je ferai

(1) On prétend que Wellington, avant d'attaquer avec une supériorité de forces si remarquable, avait reçu par Bordeaux la relation des événemens de Paris.

toujours tout ce qui dépendra de moi pour l'ordre, l'obéissance et la tranquillité dans mon commandement. Maintenant tous mes efforts tendent à conserver à S. M. Louis XVIII sa belle escadre de Toulon et les établissemens importans que cette ville renferme.

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Monseigneur, je me suis empressé d'envoyer (le 16) au gouvernement provisoire de France mon adhésion à tous les actes du Sénat émanés depuis le 2 avril courant.

» Je supplie Votre Altesse royale de vouloir bien être mon interprète auprès de S. M., et l'assurer de ma fidélité, de mon amour et de mon entière obéissance. Les troupes et les départemens sous mes ordres partagent mes sentimens.

» Je suis avec un profond respect, etc.

>>

Toulon, le 20 avril 1814. Signé le maréchal duc de RIVOLI, prince d'ESLING (Masséna), commandant supérieur de la huitième division militaire, et gouverneur de Toulon. »

V

ARMÉE D'ITALIE.

(Le prince Eugène, malgré la défection de Murat et la marche des Autrichiens, conservait encore une attitude sinon victorieuse, du moins imposante, lorsqu'il apprit la nouvelle du changement de gouvernement en France. En conséquence, le 16 avril, il signa avec le général autrichien Bellegarde une convention d'après laquelle les troupes françaises sous ses ordres seraient immédiatement renvoyées dans leur patrie. Le vice-roi, en quittant ses compatriotes, qu'il laissait sous le commandement du général Grenier, se disposait à retourner au sein du peuple dont le gouvernement lui avait été confié, et qui jusqu'alors n'avait cessé de lui donner les témoignages mérités de son estime et de son dévouement; mais bientôt il fut informé que l'Italie, comme l'Allemagne, était en proie au système d'insurrection adopté par les alliés, qu'elle se soulevait de toutes parts à la voix des intrigans, et que les autorités françaises, déjà remplacées par des autorités provisoires, étaient encore en butte aux outrages de la multitude. De Mantoue, au lieu de revenir à Milan, Eugène se rendit à Munich. )

PROCLAMATION.

« Soldats français, de longs malheurs ont pesé sur notre patrie. La France, cherchant un remède à ses maux, s'est replacée sous son antique égide. Le sentiment de toutes les souffrances s'efface déjà pour elle dans l'espoir si nécessaire après tant d'agitations.

» En apprenant la nouvelle de ces grands changemens, votre

premier regard s'est porté vers cette mère chérie qui vous rappelle dans son sein.

» Soldats français, vous allez reprendre le chemin de vos foyers. Il m'eût été bien doux de pouvoir vous y ramener! Dans d'autres circonstances je n'eusse cédé à personne le soin de conduire au terme du repos les braves qui ont suivi avec un dévouement si noble et si constant les sentiers de la gloire et de l'honneur.

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Mais, en me séparant de vous, d'autres devoirs me restent à remplir.

» Un peuple bon, généreux et fidèle, réclame le reste d'une existence qui lui est consacrée depuis près de dix ans. Je ne prétends plus disposer de moi-même tant que je pourrai m'occuper de son bonheur, qui a été et sera l'ouvrage de toute ma

vie.

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Soldats français, en restant au milieu de ce peuple, soyez certains que je n'oublierai jamais la confiance que vous m'avez témoignée au milieu des dangers, ainsi que dans les circonstances politiques les plus épineuses. Mon attachement et ma reconnaissance vous suivront partout, comme l'estime et l'affection du peuple italien.

»Donné en notre quartier général à Mantoue, le 17 avril 1814. Signé EUGÈNE.»>

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ADRESSE de l'armée au prince Eugène.

Monseigneur, l'armée française, au moment de se mettre en route pour rentrer au sein de sa patrie, se fait un devoir de déposer aux pieds de Votre Altesse les sentimens de reconnaissance et de vénération dont elle est pénétrée pour votre auguste personne.

L'armée d'Italie se glorifiera toujours de son chef: avoir servi sous Votre Altesse est devenu un titre d'honneur.

>> Puisse-t-elle jouir de la félicité et de la gloire qu'elle mérite pour toutes ses belles et nobles qualités. Tel est le vœu de l'armée entière, qui a su les apprécier dans toutes les occasions, et qui en conservera pour toujours le souvenir.

->>

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Mantone, le 17 avril 1814. » (Suivaient les signatures.)

A S. M. Louis XVIII, roi des Français.

« Au quartier général à Pavie, le 25 avril 1814.

Sire, l'armée française en Italie, dégagée de ses sermens envers l'empereur Napoléon, vient, par l'organe de ses généraux et de ses chefs, déposer aux pieds de Votre Majesté l'hommage de sa fidélité, et l'expression de la joie qu'elle éprouve de voir les malheurs de l'illustre maison des Bourbons se terminer

en même temps que ceux de notre belle France. Puisse le souvenir s'en effacer, et les Français ne former qu'une seule et même famille sous l'égide de Votre Majesté !

» Ce sont les vœux que l'armée exprime, et qu'elle espère voir exaucer. Daignez, Sire, les agréer avec bonté.

» De Votre Majesté, les très humbles, très obéissans et très fidèles sujets, le lieutenant général commandant par interim l'armée française en Italie, signé comte GRENIER. » (Suivaient les signatures des généraux et officiers de toutes armes.)

§ V. Entrée à Paris de M. le comte d'Artois. Actes de son gouvernement.-Du 12 au 26 avril.

« Le 12 avril 1814, à midi, les membres du gouvernement provisoire et les commissaires aux départemens ministériels, précédés et suivis tant du corps municipal que de nombreux détachemens de la garde nationale de Paris, se sont rendus à la barrière de Bondy, où était S. A. R. Monsieur, frère du Roi, lieutenant général du royaume. Un peu avant une heure S. A. R. a paru en dehors de la barrière, entourée de plusieurs grands officiers de sa maison, et d'un groupe de maréchaux de France qui s'étaient portés en avant pour aller à sa rencontre. Monsieur et toutes les personnes qui l'entouraient étaient à cheval. S. A. R. était vêtue de l'uniforme de la garde nationale. En ce moment les membres du gouvernement provisoire, précédés des maîtres et aides des cérémonies, se sont avancés auprès de S. A. R.

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» M. le prince de Bénévent a harangué Monsieur en ces termes, au nom du gouvernement provisoire :

Monseigneur, le bonheur que nous éprouvons en ce jour de régénération est au delà de toute expression, si Monsieur reçoit avec la bonté céleste qui caractérise son auguste maison l'hommage de notre religieux attendrissement et de notre dévouement respectueux.

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» Monsieur a répondu :

Messieurs les membres du gouvernement provisoire, je vous remercie de ce que vous avez fait pour notre patrie. J'éprouve une émotion qui m'empêche d'exprimer tout ce que je ressens. Plus de divisions! La paix, et la France! Je la revois enfin, et rien n'y est changé, si ce n'est qu'il s'y trouve un Français de plus.

» Les cris de vive le Roi, vive Monsieur, vivent les Bourbons, se sont fait entendre unanimement.

» S. A. R., entrée en deçà de la barrière, a daigné elle-même

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