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1o. « Paris, le 8 avril 1814. Monseigneur, hier, à l'instant même de mon arrivée à Paris, craignant d'être indiscret en demandant une audience à Votre Altesse sérénissime, je l'ai priée par écrit d'avoir la bonté de me faire connaître si elle jugeait que, malgré les événemens, je pusse me considérer encore comme président du Corps législatif, et adhérer en cette qualité à la déchéance prononcée par le Sénat contre Napoléon Bonaparte et sa famille. Vos grandes occupations, Monseigneur, n'ont pas permis que j'aie reçu une réponse; mais ayant pensé, après y avoir bien réfléchi, que je continuais à être président jusqu'à ce que j'eusse un successeur, j'ai l'honneur d'adresser à Votre Altesse sérénissime, en qualité de président du gouvernement provisoire, l'adhésion que je donne à la déchéance prononcée contre Bonaparte et sa famille. Veuillez, Monseigneur, agréer l'hommage de mon respect. Signé le duc de MASSA (Regnier). 2°. «Paris, le 11 avril 1814. Monseigneur, lorsque j'ai adressé au gouvernement provisoire mon adhésion à la déchéance, l'Acte constitutionnel ne m'était pas connu, et par conséquent je n'y ai pu adhérer en même temps. Hier, Monseigneur, j'ai eu l'honneur d'adresser au gouvernement provisoire cette seconde adhésion. Veuillez en ordonner l'insertion au Moniteur qui paraîtra demain. Je déclare adhérer à l'Acte constitutionnel. Je prie Votre Altesse sérénissime d'agréer l'hommage de mon respect. Signé le duc de MASSA. »

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A M. le prince de Bénévent.

Du 8 avril 1814. Monseigneur, j'arrive à l'instant à Paris, sans troupes; mais je les ai laissées prêtes et disposées à exécuter les mouvemens que pourrait ordonner le gouvernement provisoire.

» V. A. S. m'a rendu justice en interprétant mes sentimens; j'éprouve un véritable regret de n'avoir pas été ici en position de partager le noble élan qu'enfin la France, dans sa partie saine, a montré; mais au moins ai-je fait, dans la position où j'étais placé, tout ce que le devoir et l'honneur commandent.

» J'ai des détails à cet égard à donner à V, A. S. qui l'intéresseront; je la prie de vouloir bien m'indiquer l'heure à laquelle je pourrai l'en entretenir.

>>

» Je prie V. A. S. d'assurer au gouvernement que j'aurais de la satisfaction à m'utiliser pour l'organisation ou le com→ mandement des troupes qu'on doit former au nom de Louis

Stanislas-Xavier. Je suis au reste à la disposition du gouvernement pour ce qu'il voudra faire de moi.

>>

» Agréez, je vous prie, Monseigneur, les assurances des sentimens avec lesquels j'ai l'honneur d'être, de Votre Altesse sérénissime, le très humble et très obéissant serviteur. Le maréchal OUDINOT, duc de REGGIO. »

A S. A. S. le prince de Bénévent,

« Au quartier général à Rouen, le 8 avril 1814.

Monseigneur, nous venons d'être instruits officiellement des grands événemens qui se sont passés depuis plusieurs jours, et nous nous empressons de donner notre adhésion à tous les actes du gouvernement provisoire.

» Nous avons servi fidèlement l'empereur tant qu'il a été notre légitime souverain. Nous servirons avec la même fidélité le monarque que le vœu de la nation appelle au trône de

France.

» Nous vous prions, Monseigneur, d'agréer l'assurance de notre respect. Signé JOURDAN, maréchal, commandant supérieur de la quinzième division militaire.» (Suivaient les signatures des membres de l'état major.)

Du 8.

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Le général comte Milhaud,' commandant en chef le cinquième corps de cavalerie, annonce que toutes les troupes sous ses ordres adhèrent aux délibérations du Sénat. « Nous voulons tous, pour le bonheur de la France, une Constitution forte et libérale, et dans notre souverain le cœur de Henri IV. »

Du 8. Le général comte de Valmy, commandant le sixième corps de cavalerie, transmet au gouvernement provisoire l'adhésion des troupes sous ses ordres aux mesures que l'on croira « devoir prendre pour le salut de la patrie. »

Le maréchal duc de Trévise ( Mortier) au ministre de la guerre

(Dupont.)

« Au quartier général du Plessis-le-Chenet, le 8 avril 1814.

» Monsieur le comte, les généraux, colonels, officiers et soldats de la seconde division vieille garde, des première et seconde divisions jeune garde impériale, de la division de dragons du général Roussel, aux ordres de S. Exc. M. le maréchal duc de Trévise, ont l'honneur de prier Votre Excellence de présenter leur acte d'adhésion au nouveau gouvernement qui régit la France.

>> Nous avons l'honneur d'être, etc. Signé le maréchal due de TRÉVISE. » (Suivaient les signatures des membres de l'état-major.)

Extrait d'une lettre écrite le 8 avril au gouvernement provisoire.

« J'offre aujourd'hui mes seize cents gardes et moi au successeur, au descendant des rois de mes pères. Je lui jure fidélité au nom de mes officiers, de tous ines gardes, et en mon nom, qui répond de mes sermens. Signé le général comte de SÉGUR, colonel du troisième régiment des gardes d'honneur. »

Du 11.

Le maréchal Moncey, duc de Conegliano, donne son adhésion à toutes les mesures qui ont été prises, ainsi qu'à l'Acte constitutionnel qui rappelle au trône la dynastie des

Bourbons.

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Lettre adressée au président du Sénat.

« Messieurs et sénateurs, l'armée, essentiellement obéissante, n'a pas délibéré; elle a manifesté son adhésion quand son devoir le lui a permis. Fidèle à ses sermens, l'armée sera fidèle au prince que la nation française appelle au trône de ses ancêtres.

» J'adhère pour moi et pour mon état major aux actes du Sénat et à ceux du gouvernement provisoire.

>> Fontainebleau, le 11 avril 1814. Le prince vice-connétable, major général, ALEXANDRE (Berthier). >>

Du г2. Le général Marescot, nommé par le gouvernement provisoire à la place de premier inspecteur du génie, « déclare que sa personne et ses faibles moyens sont tous à la disposition du roi. »

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Du 14. Le maréchal duc de Tarente, Macdonald, annonce que, « maintenant délié de ses sermens, il adhère et se réunit à la majorité du vou national qui rappelle au trône de France la dynastie des Bourbons. >>

Du 14.

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Le maréchal Suchet, duc d'Albufera, commandant en chef l'armée d'Arragon et de Catalogne, adresse la même adhésion au gouvernement provisoire.

Premier corps d'armée, seizième division militaire.
JOUR des 13 et 15 avril.

ORDRES DU

« A Lille, ce 13 avril 1814.

» Officiers et soldats, les grands événemens qui ont eu lieu en France vous sont connus.

» Nos sermens nous liaient à l'empereur Napoléon. L'abdication qu'il a proposée, les vœux de la nation nous en ont relevés ; nos devoirs sont remplis, notre honneur satisfait.

» Rappelons-nous bien maintenant que nous sommes Français; unissons-nous à nos concitoyens; présentons ainsi une réunion imposante, qui prouve que la nation française peut essuyer de grands revers, mais ne saurait être détruite.

Officiers et soldats, nous avons servi fidèlement notre ancien souverain; nous servirons celui que la nation vient de choisir. Donnons-en l'assurance au gouvernement provisoire qui le représente.

» Nous avons conservé cette belle ligne à la France; notre tâche est de la maintenir toujours intacte. Des braves et des gens d'honneur comme vous ne sauraient manquer à leurs devoirs les plus sacrés.

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» Soldats, des malintentionnés, des ennemis du nom français ont profité hier de l'échauffement des têtes pour vous porter à l'insubordination et à la désobéissance. Des lâches, en assez grand nombre, ne voulant que déserter et fuir le service de leur patrie, sont sortis des portes aux cris de vive l'empereur. Ces misérables n'ont d'autre but, en affectant du dévouement à leur ancien souverain, que de regagner honteusement leurs foyers. Un bon soldat ne doit rentrer dans sa famille qu'un congé ou une permission à la main. Ceux qui ont déserté hier seront poursuivis et arrêtés chez eux ; je me suis empressé de signaler leur désertion au ministre de la guerre. Malheur à leurs parens!

» Soldats, hier j'ai cherché à vous persuader de vos devoirs; aujourd'hui le temps de l'indulgence est passé.

>>

J'ordonne que les pièces de la citadelle soient tournées sur la porte de la Barre; que des pièces soient placées à celle de Paris; que le fort Saint-Sauyeur soit gardé par des soldats fidèles à l'honneur; que les pièces qui y sont soient braquées sur la route de Paris; que les canonniers soient à leur poste;

que les postes soient renforcés aux portes, et qu'on fasse feu sur tout attroupement de soldats mutinés. De semblables mesures seront prises à toutes les portes.

» Je témoigne ma satisfaction à MM. les généraux, officiers supérieurs et particuliers pour le zèle et le dévouement qu'ils ont montrés dans la journée d'hier (1).

>>

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Signé le général en chef comte MAISON. »

PROCLAMATION du maréchal Augereau à son corps d'armée.

Soldats, le Sénat, interprète de la volonté nationale, lassée du joug tyrannique de Napoléon Bonaparte, a prononcé le2 avril sa déchéance et celle de sa famille.

Une nouvelle Constitution monarchique, forte et libérale, et un descendant de nos anciens rois, remplacent Bonaparte et son despotisme.

» Vos grades, vos honneurs et vos distinctions vous sont

assurés.

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» Le Corps législatif, les grands dignitaires, les maréchaux les généraux et tous les corps de la grande armée ont adhéré aux décrets du Sénat, et Bonaparte lui-même a, par un acte daté de Fontainebleau le 11 avril, abdiqué, pour lui et ses héritiers, les trônes de France et d'Italie.

» Soldats, vous êtes déliés de vos sermens: vous l'êtes par la nation, en qui réside la souveraineté ; vous l'êtes encore, s'il était nécessaire, par l'ahdication même d'un homme qui, après avoir immolé des millions de victimes à sa cruelle ambition, n'a pas su mourir en soldat.

» La nation appelle Louis XVIII sur le trône. Né français, il sera fier de votre gloire, et s'entourera avec orgueil de vos chefs; fils d'Henri IV, il en aura le cœur, il aimera le soldat et le peuple.

» Jurons donc fidélité à Louis XVIII et à la Constitution qui nous le présente; arborons la couleur vraiment française,

(1) Lettre de S. A. R. Monsieur au général comte Maison.
« Paris, le 19 avril 1814.

« Je m'empresse de vous exprimer, monsieur, la vive satisfaction que me cause la conduite noble et ferme que vous avez tenue à Lille. ous vous êtes montré bon Français, fidèle sujet du roi, et vous avez déployé le sang-froid et l'intrépidité qui ont toujours été le caractère distinctif des officiers-généraux français.

» Je me ferai un grand plaisir d'instruire le roi mon frère de votre excellente conduite. Comptez sur sa bienveillance, et croyez, monsieur, à tous mes sentimens d'estime pour vous. Signé CHARLES PHILIPPE.>>

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