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marâtre insatiable de leur sang et de leur dépouille. Ses représentans qui le croirait ! commandaient ces fureurs, organisaient ces révoltes légalisaient ces spoliations, et rivalisaient de zèle, pour découvrir les moindres débris de la fortune des Condé, des d'Orléans, des Montmorency, des Richelieu et de tous les Français fugitifs, pour suivre leur souverain ou pour sauver leurs jours d'une mort inévitable.

A la tête de ces inquisitions était Fouché qui débuta dans la carrière de ses persécutions démagogiques par un rapport contre ces infortunés, dans lequel il exposait que la convention, instruite des manœuvres criminelles qu'ils employaient pour dérober leurs biens à la juste indemnité due à la nation, adoptait

entre autres mesures propres à prévenir ce délit, les suivantes, por tant que les notaires de Paris, ta bellions et autres officiers publics étaient tenus, sous peine sous peine d'une amende de vingt mille livres, de représenter au directoire du dépar tement, le répertoire des actes passés par eux ou leurs prédécesseurs, à compter du 1er janvier 153, pour y être cotés et paraphés par les administrateurs du directoire ; qu'il ne serait ajouté foi à aucun acte, à la charge d'un émigré, qui ne serait pas porté aux répertoires ainsi paraphé.

Pour assurer le succès de ces mesures, en inspirant une terreur salutaire, le rapporteur proposa, et fit décréter dix années de fers, pour tout notaire qui se serait prêté à la

passation ou au contrôle d'un acte à la charge d'un émigré, d'une date antérieure à sa passation.

Le style barbare de la rédaction de ce rapport, et le peu de familiarité qu'avait Fouché avec le langage gothique du barreau, nous font présumer que ce professeur de rhétorique était absolument étranger à ce jargon d'ancien procureur; maís il saisit avec empressement cette oc, casion de donner ce qu'on appellait alors le gage le plus certain de patriotisme, en signalant sa férocité contre des Français dignes, sous tous les rapports, de son respect. ›

Que dans un pays, trop longtems regardé comme sauvage, on pensait, on se conduisait bien autrement! Au moment où Fouché pour suivait ainsi les émigrés, à six cents

lieues de leur patrie, une main bienfaisante leur prodiguait les soins que leur refusait une mère dénaturée. A la fin de 1792, le duc de Richelieu partit de Pétersbourg pour se rendre auprès du prince de Condé et lui porter la réitération des dispositions de l'Impératrice en faveur des émigrés français: Catherine II s'engageait à soutenir vivement leur cause; et dans le cas où, malgré ses efforts réunis à ceux des puissances coalisées, la république française viendrait à se consolider de manière à ôter tout espoir aux princes et à la noblesse bannis de leur patrie, l'Impératrice de Russie offrait au prince de Condé, pour lui, sa famille et six mille émigrés qui étaient à sa suite, un établissement sur les bords de la mer d'Azoph,

au 46. degré de latitude. Le prince aurait été reconnu chef de la colonie; il aurait reçu 6,000 ducats pour l'aider à s'y rendre avec ses émigrés. Ce lent, faisait partie du

pays,

dont le sol est excel

royaume

de

Pont où regnait Mithridate.

Les déclamations de Fouché contre les émigrés, les nobles et les prêtres, et sur-tout la protection de Marat, lui valurent le plus grand honneur que pût alors accorder la représentation, soi-disant nationale, celui du proconsulat; il fut envoyé en qualité de commissaire dans le département de l'Aube, où sa mission insignifiante se borna à attester le jacobinisme de la ville de Troyes, où il forma un nouveau bataillon (1).

(1) Nous aimons à croire que la patrie de

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