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la république, à leurs derniers soupirs, doivent regretter que la vie de ces monstres ne fût pas terminée aussi promptement qu'elle devait l'être. Trois décharges de mousqueterie étaient préparées pour terminer leur sort; le feu du canon s'y joignit ce jour-là; mais ces dispositions terribles ne furent pas assez rapides, et leur mort a duré trop longtems. Deux d'entre eux s'étaient échappés ; ils ont été fusillés en fuyant, à quelque distance du lieu de l'exécution. Voilà la vérité.

« Le peuple, avons-nous dit, est toujours magnanime, même en frap pant ses plus cruels ennemis. Les effets de sa justice doivent être aussi prompts que la foudre, et ne laisser que le néant et des cendres partout où elle a passé. C'est avec cette ra

pidité que les autres exécutions ont été faites depuis; il n'y cut pour les coupables que l'intervalle d'un signe entre la vie et la mort ; ils en sont eux-mêmes tellement prévenus et certains, qu'après le jugement prononcé, ils ont démandé plus d'une fois, avec une sorte d'inquiétude, quel genre de mort leur était réservé: celui dont la tête devait tomber sous l'instrument ordinaire témoignait un mouvement de douleur et d'abattement que les spectateurs ont toujours remarqué, et que n'éprouvaient pas ceux qui ont subi les exécutions militaires.

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Citoyens, il reste à plusieurs d'entre vous des inquiétudes sur les formes adoptées par vos commissaires. Les formes? les voici : reconnaître les coupables, les juger, les

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faire punir de la manière la plus prompte.... Toutes les formes se réduisent done à les reconnaître, et c'est en cela que la commission a donné l'exemple d'un grand courage. Pressés dans les prisons, les coupables se sont concertés souvent pour ne pas répondre alors qu'on les appelle; les juges ont souvent été les chercher, s'exposant au milieu d'eux, et ne quittant qu'après s'être bien assurés de l'identité des personnes. Vos collègues ont loué en cela leur intrépidité, et pourtant on leur en a fait un reproche !... Aucun peuple n'a donné des formes plus augustes et plus solennelles à l'expression de la justice nationale, que celles consacrées dans les jugemens de la commission révolutionnaire à Commune affranchie. Il y a, dit-on,

peu

de témoins aux interrogatoires; nous le croyons: peu de spectateurs s'y produisent. Ce qui les en éloigne en grand nombre, c'est peut-être la crainte de rencontrer dans les accusés des hommes qui deviendraient leurs accusateurs. Aussitôt que la conscience des juges est instruite, et le crime reconnu, les accusés sont réunis dans une salle particulière, jusqu'à ce que les opinions des juges soient formées; on les appelle ensuite, on les traduit devant le peuple, sur la place publique, sous la voûte de la nature. Là, le tribunal entier se transporte, et prononce sur le sort des coupables. Le canon ne s'est fait entendre, depuis la pre-. mière exécution, que pour donner plus de solennité à la proclamation des jugemens. Presque toujours il

est arrivé qu'après le jugement prononcé, les coupables ont quitté le masque qu'ils avaient pris devant les juges n'ayant plus d'espoir, ils se montrent à découvert, et, dans leurs derniers instans, l'exécrable cri des royalistes leur sert de ralliement.

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Quelques-uns des plus dissimulés, de ceux qui étaient les plus difficiles à pénétrer et à reconnaître, se sont avoués coupables avec franchise, et ont cherché en mourant à inspirer quelque intérêt pour leurs complices. Quelles preuves peuvent être plus fortes pour vous convaincre, citoyens, que cette commission redoutable ne frappe que les vrais ennemis du peuple? Un sentiment universel lui en a plus d'une fois donné le témoignage, et souvent, après les jugemens prononcés, on

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