Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

Du département de l'Aube, il passa dans celui de la Nièvre, à cette époque d'infernale mémoire où la religion, l'immortalité de l'âme et Dieu même étaient attaqués avec une extrême violence par des Vandales en place, qui avaient juré d'en effacer jusqu'au souvenir. On a cru jusqu'ici que c'étaient Hébert et Chaumette qui, les premiers, avaient introduit ce systême destructeur de tout principe de morale et de probité; mais tout porte à croire l'horrible honneur de l'enfantement de cette doctrine, est dû principalement à Fouché; il eut lieu, plu

que

[ocr errors]

Guelon-Marc, l'un des ôtages de Louis XVI, et de l'infortuné de Garu comptait même à cette époque plusieurs habitans qui partageaient leurs opinions anti-révolutionnaires,

sieurs semaines avant l'établissement du culte de la Raison à Paris, et l'arrêté de la commune de cette capitale, qui abolissait toute pratique extérieure des cérémonies religieuses, Ici les dates sont d'une importance majeure, pour connaître quel fut le Vandale le plus coupable, ou de Chaumette qui périt sur l'échaffaud, ou de Fouché, depuis duc d'o

trante.

Il nous sera fort aisé de prouver que ce dernier prit l'initiative pour la trop fameuse révolution anti-religieuse qui priva les fidèles de leurs pasteurs et ravagea les autels pour s'emparer de leurs dépouilles.

Fouché se rendit, le 26 septembre 1793, à Moulins, où il passa quatre jours; le dernier jour fut consacré à une fête célébrée pour l'inauguration

du buste de Le Pelletier. Le soir, ce représentant, chargé, suivant le protocole de sa mission, d'étre l'apótre de la liberté dans les départemens du centre et de l'ouest, ct d'y substituer aux cultes superstitieux et hypocrites, auxquels le peuple tenait encore malheureusement, celui de la république et de la morale universelle, se rendit à six heures, avec les autorités constituées, en l'église Notre-Dame, où il avait fait indiquer une séance.

> que

Ce fut à la fin de cette assemblée si remarquable par les mesures les plus démagogiques, pour ne pas dire les plus atroces l'apôtre de la liberté, après quelques réflexions philosophiques sur les fêtes de cette déesse, et, après avoir fait sentir la nécessité de con

sacrer à son culte certains jours de chaque mois, arrêta «que le dernier jour de chaque décade serait désormais le seul jour de repos et de fête pour tous les citoyens (1), et que, dans ce jour, on s'attacherait principalement à honorer les vertus, les mœurs, le mariage, etc. «Ensuite, considérant que le peuple français ne peut reconnaître d'autres signes privilégiés que ceux de la loi, de la justice et de la liberté, d'autre culte que celui de la morale (2) d'autre dogme que celui de sa sou

[ocr errors]

(1) Cette première mesure est dirigée contre les dimanches et les fêtes, dont l'àpôtre de la liberté défend la célébration extérieure.

(2) N'est-ce pas l'abolition tacite de tous les cultes pratiqués jusqu'alors?

veraineté ; considérant que, si au moment où la république vient de déclarer solennellement qu'elle accorde une protection égale à l'exercice des cultes de toutes les religions (1), il était permis à tous les sectaires (2) d'établir sur les places publiques, sus les routes, les enseignes de leura sectes particulières et d'y célébrer leurs cérémonies religieu

ses,

il s'ensuivrait de la confusion

(1) Trois lignes plus haut, il vient d'affirmer que le peuple Français ne peut reconnaître d'autre culte que celui de la morale. Où sera donc la protection pour les autres cultes ?

(2) Il est évident que par ce mot, il n'entend que les fidèles attachés à l'église catholique, apostolique et romaine.

« ZurückWeiter »