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représenter toujours prêt à favoriser les ennemis du trône, à leur faciliter les moyens d'échapper à une juste veugeance., portant l'audace jusqu'à poursuivre avec le plus vif acharnement, les meilleurs amis de la monarchie et de la fumille royale; témoin M. le marquis de Villeneuve (1); jusqu'à présenter au roi des mémoires aussi étranges que séditieux, où respirait encore tout entier le génie infernal de la démagogie révolutionnaire; mais, dans une histoire qui regorge d'iniquités,

(1) M. le marquis de Villeneuve fut mandé à Paris, pour y rendre compte de sa conduite; M. Fouché ne pouvait lui pardonner que, d'après les ordres de Monseigneur le duc d'Angoulême, il eût exercé des pouvoirs de confiance dans les cinq divisions militaires du Midi.

où trouver une place pour cette nouvelle galerie de crimes? Grâces au ciel, ces crimes, quelque heureux qu'ils soient, n'ont qu'un tems; Fouché peut s'en convaincre, trop tard sans doute. On avait ignoré, jusqu'à ce jour, le motif qui avait pu l'éloigner de France et lui faire échanger contre une ambassade lointaine un ministère où il rendait encore tant de services à ses anciens frères et amis : c'est M. Kergorlay qui nous l'apprend dans l'opinion qu'il émit à la chambre des députés, le 28 décembre dernier (1), et dont voici un extrait qui ne saurait avoir trop de publicité, soit pour la vérité et l'importance des faits, soit pour l'intérêt de l'histoire du tems.

(1) Cette opinion a été rendue publique,

Vous savez, messieurs, que, pendant la sinistre époque de la dernière absence de Louis XVIII, des régicides profanèrent cette enceinte que la restauration avait consacrée à notre royale et légitime dynastie; vous savez que des meurtriers de leur roi vinrent à cette tribune se glorifier de leur persévérance dans le crime; vous savez que, bravant l'indignation de leurs contemporains, ils en appelèrent insolemment à la postérité; vous savez que les deux chefs principaux, et je ne sais quels autres misérables, se partagèrent audacieusement l'autorité du frère et du successeur de leur royale victime. Que dis-je ? n'avons-nous pas vu depuis succéder à ce scandale une scène de douleur et d'horreur plus affligeante peut-être

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encore? N'avons-nous pas vu notre monarque vertueux faire à l'erreur qui lui fut suggérée sur la loyauté de son peuple, le plus cruel sacrifice qu'ait jamais pu faire un frère et un roi? Ne l'avons-nous pas vu accueilfir dans son ministère, l'auteur impur de cette imposture, qui, pour se maintenir dans le poste insolent de médiateur entre un peuple et son roi, ne cessa de calomniér ce peuple fidèle, et paya enfin d'une trahison ouverte la clémence royale qui lui avait pardonné tous ses crimes (1)?

(1) On a dit dans les journaux, et tout le monde sait maintenant que le principal motif de la disgrace de Fouché fut d'avoir facilité à de grands coupables leur évasion de France, en leur donnant de faux passeports.

N'avons-nous pas vu des colléges électoraux séduits eux-mêmes par cette déplorable illusion qui représentait comme utile à ménager celui de tous les grands criminels qui s'est montré le plus perfide (1)? Navonsnous pas vu inscrit au nombre des députés élus, au nombre de nos collègues présumés, le plus infâme de tous les hommes?

"

Toutefois, messieurs, ici se termine la triste série de nos ignominies. La session n'était pas ouverte

(1) On peut assurer de Fouché qu'il trahit d'adord son Dieu dans ses premières missions, en faisant abattre tous les signes qui le représentaient, puis ses meilleurs amis, Chaumette et Robespierre, ensuite le directoire, dont il était le ministre, enfin Bonaparte, et le meilleur de tous les princes.

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