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conde injure à ce gouvernement que de chercher à le justifier, en réfu tant des mensonges si grossiers, et pourtant si dangereux.

Le destructeur des églises du Nivernais conservait toujours, malgré le concordat, la même haine contre les ministres du culte catholique : dans son instruction pour les lieutenans de police, ses créatures, qu'il avait fait investir par un décret, de la puissance la plus formidable pour les départemens : « Etudiez, leur disaitil, l'opinion et observez l'esprit public. La chose religieuse devra aussi vous occuper. La religion semble perdre chaque jour de son empire ; mais l'esprit de secte s'enrichit de ses pertes. J'ai besoin de savoir quelles sont les dispositions du clergé, s'il

a de l'influence; en quel degré, sur qui et comment il l'exerce (1).

*

Dans une circulaire qu'il adressait aux préfets, le 13 avril, on remars qua ces nouvelles calomnies : « Les humiliations, les congés, tous les moyens de violence ou de séduction ont été employés pour dissoudre l'armée, qu'on désespérait de corrompre et de faire concourir à l'as sérvissement de la nation.

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« Un grand nombre de sous-officiers et soldats sont rentrés dans leurs foyers. Le décret du 28 mai les rappelle tous sous les drapeaux..... C'est aujourd'hui sous les couleurs nationales, sous les aigles victorieuses, qu'ils doivent se réunir pour

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(1) Quelle carrière et quelle latitude pour ces nouveaux inquisiteurs!

la tranquillité de leurs foyers et l'indépendance de la patrie.

« Il n'y a pas un siècle que des princes rappelés sur le trône par une poignée de factieux en furent, chassés de nouveau..... La France serait-elle plus malheureuse? Seraitelle réservée à une humiliation dont on ne trouve d'exemple dans l'histoire d'aucun peuple libre ?

« Ces projets conçus dans un premier moment d'alarmes n'auront aucune suite, et ne sauraient avoir de succès, quand l'Europe apprendra que les Bourbons ne peuvent plus recevoir d'autres secours que ceux de l'hospitalité. »

Nous finirons ces extraits par les phrases suivantes, contenues dans le rapport de Fouché à Bonaparte, le 7 mai: « Au moment où votre

majesté a repris les rênes de l'état la France n'avait, pour échapper à l'anarchie, d'autres ressources que celles dé son propre génie (1).

.Abandonné à des transfuges, que les préjugés, la vengeance et les passions dominaient, le gouvertement n'était plus un moyen de protection nationale; mais l'instrument d'une faction.

On voulait remuer les cendres du camp de Jalès et de la Vendée ; rallier les débris de l'insurrection de la Bretagne et de la Normandie j comprimer le peuple par la terreur, et ramener par la violence à la bar

(1) Ne croirait-on pas, à entendre le rapporteur, qu'en 1814, sous Louis XVIII, on vivait comme en 1793, sous Fouché et sous Robespierre ?

barie des siècles féodaux..... Tout se dirigeait vers l'accomplissement de ce plan. Le trésor se dissipait en récompenses pour des services criminels (1); les emplois, les pensions, les honneurs étaient prodigués à des individus obscurs, chargés de la haine publique, flétris dans l'opinion; tandis que des écrivains, des ministres même de la religion, alarmaient les consciences timides, et ébranlaient le systême des propriétés.

(1) Dans un autre rapport, fait le mois précédent, Fouché se plaignait que les trésors de la nation avaient été employés, sous Louis XVIII, au salaire des plus honteux trafics, et à la liquidation d'une guerre faite contre le peuple français, c'est-à-dire, contre les factieux, qui privaient la France de son

souverain.

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