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cessé, en vertu d'un article du traité de paix avec la Suède, jusqu'au 8 février, les deux Souverains le régleraient à l'amiable.

Traité de Berlin du 25 août 1814

La paix entre le Danemark et la Prusse fut retardée de quelque temps. Les hostilités entre les deux puissances avaient cessé depuis le 14 janvier et on avait signé à Paris, le 2 juin, une convention provisoire qui n'a pas été publiée; mais la paix définitive ne fut conclue à Berlin que le 25 août de la même année. Ce traité offre une particularité remarquable: c'est qu'il a été négocié et signé par deux plénipotentiaires qui étaient intimement liés par les liens du sang, en un mot par un père et son fils. Le Roi de Prusse avait chargé de ses pouvoirs le prince de Hardenberg, son chancelier d'État. Le fils de ce ministre, le comte de Hardenberg-Reventlau, était muni de ceux du Roi de Danemark. Le traité du 25 août rétablit entre les deux États tous les anciens rapports, et la Prusse promet son intervention à l'effet de procurer au Danemark une indemnité convenable pour la Norwège, outre la Poméranie que la Suède lui avait cédée. (Voy. Martens, Recueil, t. XIII, p. 66.)

S XIV

Révolution de Hollande.

Rétablissement de la Maison d'Orange. -Reddition des places

fortes en Allemagne.

«Mais quand un peuple est arrivé par l'excès de l'indignation à l'excès de confiance, quand il doit cette confiance à celle qu'inspire à toute l'Europe une coalition, bien plus étonnante par sa probité que par sa puissance, tout échafaudage de pouvoirs s'écroule devant de pareils moyens; nonseulement la Hollande a donné un exemple mémorable, mais la sagesse, la dignité de sa conduite devaient amener 28 plus heureux résultats. »

« LA MAI ONFORT.»

I

La Hollande, successivement soumise à toutes les formes de gouvernement, avait vu sa liberté étouffée et ses ressources dévorées par l'insatiable Napoléon. Finances, commerce, colonies, marine, tout avait disparu sous le régime de fer.

Cet état de choses dura jusqu'en 1813, où l'approche du corps de Russes et de Prussiens, sous le général Bülow, décida un mouvement national, dans lequel tous les partis s'accordèrent pour élever au trône, en reconnaissance de ses anciens droits, le fils exilé du dernier Stadtouder.

Depuis la bataille de Leipsick, des patriotes hollandais, appuyés par des hommes influents, travaillaient à Amsterdam, à la Haye, à Rotterdam, à Zwoll et ailleurs, à la restauration de la maison d'Orange.

Des mouvements révolutionnaires éclatèrent à Amsterdam, le 15 novembre; de là ils se communiquèrent

rapidement à la Hollande septentrionale et mirent un terme à la puissance française dans ce pays.

Je fus instruit par le comte Clancartz, ambassadeur anglais près le Gouvernement provincial du prince d'Orange à la Haye, que la Hollande avait envoyé une députation à Londres, pour inviter ce Prince à accepter la souveraineté de ce pays et solliciter du Gouvernement anglais des secours en armes et en argent.

Les députés hollandais arrivèrent à Londres le dimanche 21 novembre, et ils eurent immédiatement une conférence avec les membres du Conseil. Peu de jours après on expédia 25,000 équipements d'infanterie et un corps d'environ 6,000 hommes sous les ordres du général sir Thomas Graham. Une autre députation hollandaise arriva de la Haye au grand quartier général, et fut admise auprès du Roi de Prusse, qui envoya aussitôt le jeune prince Frédéric d'Orange au corps du général Bülow pour assister au rétablissement de sa dynastie.

I

Proclamation du général Bülow adressée aux habitants des États-Unis de Hollande, du 20 novembre 1813.

« La Providence a donné la victoire aux armes de nos monarques. La grande alliance des peuples libres de l'Europe a anéanti pour la seconde fois la puissance du sanguinaire oppresseur Napoléon. L'Allemagne a aujourd'hui entièrement secoué les fers ignominieux sous le poids desquels elle a éte obligée de renoncer à la prospérité et au bonheur.

<< Hollandais, vous qui, plus tôt encore que nous, avez hardiment résisté à l'oppression et rejeté un joug humiliant, elle sonne aussi pour vous, l'heure d'être délivrés

d'une oppression à laquelle, sans qu'il y eût de votre faute, vous avez, ainsi que bien d'autres, été soumis par un sort malheureux.

« L'armée alliée, qui, sous le digne successeur du grand Gustave-Adolphe, a obtenu la victoire dans le nord de l'Allemagne, entre actuellement sur vos frontières, et vous exhorte à suivre l'exemple que vos amis et vos frères ont déjà donné dans toute l'Allemagne.

<< Le corps prussien, sous mes ordres, qui fait une partie de cette armée, vous tend lamain pour coopérer à votre délivrance et à votre bonheur, qui reviendra pour toujours, quand, délivrés de l'oppression, vous ferez de nouveau flotter votre pavillon sur toutes les mers.

< Ayez de la confiance en nous; nous l'avons autrefois méritée; nous saurons encore y répondre par la discipline la plus sévère, et guidés uniquement par le désir de vous délivrer.

<< Mais nous allons aussi à vous avec confiance, honnêtes, braves et anciens voisins et amis. Nous comptons aussi fermement sur votre coopération pour achever heureusement le grand ouvrage dont le succès, par les efforts réunis de toutes les forces, ne peut être douteux.

« Montrez-vous dignes de vos ancêtres, joignez-vous comme eux à nous, sous les drapeaux qui flottent pour la liberté et la justice; et que les contemporains admirent de nouveau le courage et la persévérance des légions Bataves combattant pour la bonne cause.

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« Le 20 novembre 1813.

Signé: le Commandant Général du troisième corps d'armée prussien,

« DE BULOW. »

II

Proclamation du Prince d'Orange du 21 novembre 1813.

<< Habitants des Pays-Bas,

<< Le moment est arrivé de recouvrer notre existence comme nation. Les victoires des armées alliées ont abaissé l'orgueil de votre oppresseur et brisé sa puissance colossale.

<< Dans ce moment, chaque Hollandais se sent enflammé de courage pour secouer le joug sous lequel nous avons si honteusement gémi. La liberté et l'indépendance nationales, tel est le cri de chacun; Orange! le signal de tous ceux qui sont fiers de porter le nom de Hollandais. En nous mettant, au nom de S. A. S. le Prince d'Orange, à la tête du Gouvernement en attendant son arrivée, nous remplissons le vœu de tous nos concitoyens. Nous nous chargeons de cette tâche, en nous fiant sur le secours de la Divine Providence, dont la main s'est montrée si visiblement dans la délivrance de notre chère patrie; mais nous nous fions aussi fermement sur l'aide et le soutien de chaque Hollandais qui, oubliant tout le passé, est, sans distinction de rang, d'état ou de religion, résolu de sauver encore une fois notre patrie, qui, arrachée à la fureur des éléments, à celle de Philippe et du duc d'Albe, a été si glorieusement défendue par la bravoure de nos ancêtres, quoiqu'elle ait été longtemps couverte d'opprobre et de déshonneur.

« Dès ce moment nos chaînes sont brisées; aucun étranger n'osera de nouveau régner tyranniquement sur nous. Nous renonçons irrévocablement et à jamais à tout lien de contrainte et de soumission servile sous l'ennemi commun de l'Europe, destructeur de la paix, de la prospérité et de l'indépendance des nations.

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