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car, comme Vous en paraissez convaincu, trop d'intérêts sont communs à la France et à l'Autriche, pour que Vous puissiez vouloir les séparer dans la grande question européenne.

Recevez, etc.

Signé CAULAINCOURT, Duc de VICENCE.

Lettre du Duc de Vicence au Prince de Metternich.

Joigny, le 21 mars 1814.

Mon Prince,

Je ne veux pas laisser partir M. le comte de Wolffenstein sans prier Votre Excellence de mettre aux pieds de l'Empereur l'expression de ma respectueuse reconnaissance pour les attentions dont cet officier m'a comblé.

Je me hâte de rejoindre notre Quartier général, afin de Vous revoir plutôt. Veuillez ajouter aux témoignages de confiance que Vous avez bien voulu me donner, l'obligeante attention de m'éviter tous retards à Vos ayantpostes quand je m'y présenterai.

Je mets sous Votre couvert plusieurs lettres que j'ai reçues en chemin par un courrier qui a augmenté tous mes regrets; ce qu'il m'apporte ne me laisse pas de doute sur la possibilité qu'on aurait eue à s'entendre, même à Châtillon. Je Vous le répète, mon Prince, c'est sous Vos auspices que la paix est faisable; n'en laissez pas la gloire et le soin à d'autres, et je Vous assure que le monde jouira avant peu du repos qui lui est si nécessaire.

Signé le Duc de VICENCE.

Lettre du Duc de Vicence au Prince de Metternich.

Expédiée de Doulevant, le 25 mars, par M. de Gallebois, officier du Prince de Neufchâtel, au Quartier général Impérial.

Mon Prince,

Arrivé cette nuit seulement près de l'Empereur, Sa Majesté m'a sur-le-champ donné Ses derniers ordres pour la conclusion de la paix. Elle m'a remis en même temps tous les pouvoirs nécessaires pour la négocier et la signer avec les Ministres des Cours alliées, cette voie pouvant réellement, mieux que toute autre, en assurer le prompt rétablissement. Je me hâte donc de Vous prévenir que je suis prêt à me rendre à Votre Quartier général, et j'attends aux avant-postes la réponse de Votre Excellence. Notre empressement prouvera aux Souverains alliés combien les intentions de l'Empereur sont pacifiques et que, de la part de la France, aucun retard ne s'opposera à la conclusion de l'œuvre salutaire qui doit assurer le repos du monde.

Agréez, etc.

Signé: CAULAINCOURT, duc de VICENCE.

Lettre du Duc de Vicence au Prince de Metternich.

Mon Prince,

Expédiée de Doulevant, le 25 mars 1814, par un officier du Prince de Neufchâtel, au Quartier général.

Je ne fais que d'arriver, et je ne perds pas un moment pour exécuter les ordres de l'Empereur et pour joindre confidentiellement à ma lettre tout ce que je dois à la confiance que Vous m'avez témoignée.

L'Empereur me met à même de renouer les Négociations, et de la manière la plus franche et la plus positive. Je réclame donc les facilités que vous m'avez fait espérer, afin que je puisse Vous arriver, et le plus tôt possible. Ne laissez pas à d'autres, mon Prince, le soin de rendre la paix au monde. Il n'y a pas de raisons pour qu'elle ne soit pas faite dans quatre jours, si Votre bon esprit y préside, si on la veut aussi franchement que nous. Saisissez l'occasion, et bien des fautes et des malheurs seront réparés. Votre tâche, mon Prince, est glorieuse; la mienne sera bien pénible, mais puisque le repos et le bonheur de tant de peuples en peuvent résulter, je n'apporterai pas moins de zèle et de dévouement que Vous.

Les dérnières lettrés de l'Impératrice nous donnent la certitude qué la santé de Sa Majesté est fort bonné. Agréez, etc.

Signé: CAULAINCOURT duc de VICence.

S 111

Capitulation de Paris. Déclaration des Alliés.

30 et 31 mars 1814

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Les Princes du Nord qui vinrent autrefois visiter cette capitale prévoyaient-ils qu'un jour leurs descendants y seraient ramenés par la guerre? Voilà les révolutions des empires. Mais sur les âmes généreuses le pouvoir des arts ne change pas; devant l'image des arts, les Monarques armés s'arrêtent, comme les Monarques voyageurs. Ils la respectent dans nos monuments, dans le génie de nos écrivains, dans la vaste renommée de nos savants. L'éloquence, ou plutôt, l'histoire célébrera cette urbanité tutélaire, en même temps qu'elle doit raconter cette guerre sans ambition, cette ligue inviolable et désintéressée, ce royal sacrifice des sentiments les plus chers immolés au repos des ations et à une sorte de patriotisme européen. >>

(VILLEMAIN, Discours prononcé à l'Institut, en présence de l'Empereur Alexandre.)

Nous avons vu quelles mesures avaient été prises pour l'administration des provinces conquises avant le passage du Rhin par les Alliés. Après cet événement, il fallut convenir de la manière dont on les étendrait aux provinces conquises depuis le 1er janvier. Dès le 12 de ce mois, on dressa à cet égard un règlement à Bâle. On établit quatre Gouvernements généraux celui du HautRhin, composé de l'Alsace et ayant pour chef-lieu la ville de Colmar; celui du Rhin moyen à Trèves, composé des départements du Mont-Tonnerre, de la Sarre et du Rhin-Moselle; celui du Bas-Rhin à Aix-la-Chapelle, composé des départements de la Roer, de l'Ourthe et de la Meuse-Inférieure; enfin celui de Vesoul, composé de Bienne, de Porentruy et des départements du Jura, du Doubs, de la Haute-Saône et des Vosges. Les Gouverneurs

généraux furent chargés de la perception et de l'emploi des revenus des provinces occupées au profit des Alliés ; de la fourniture des différents objets nécessaires pour l'armée, concurremment avec les Intendants généraux ; enfin de la haute police. On leur adjoignit un Conseil composé d'un secrétaire général, d'un conseiller de préfecture de chaque département formant le gouvernement général, et d'un militaire de la grande armée. (Voy. Martens, Recueil, t. XII, p. 638.) A mesure que les armées avançaient, on forma de nouveaux gouvernements, savoir : à Dijon, à Chaumont, à Troyes et à Nancy. Ainsi le nombre des gouvernements se monta à douze.

Marche des Alliés sur Paris.

Revenons aux armées des Alliés. Nous avons laissé l'armée de Silésie maîtresse de Châlons et de ChâteauThierry, et l'armée de Bohême en marche pour se mettre en communication avec elle. Ce fut le 24 mars, à dix heures du matin, que l'Empereur de Russie, le Roi de Prusse, le Prince de Schwarzenberg et le comte Barclay de Tolly décidèrent, dans un conseil de guerre tenu en plein air, sur la grande route, près de Vitry, que les armées réunies se porteraient à marches forcées sur Paris, pendant que le général Wintzingerode, à la tête d'un corps de cavalerie de huit mille hommes et de quarante-six canons (artillerie volante), suivrait Napoléon sur la route de Vitry à Saint-Dizier, pour lui donner à croire que toute l'armée était sur ses pas. Cette résolution était courageuse, mais n'avait rien de téméraire. Quand les Monarques la prirent, leurs derrières étaient assurés du côté de la Suisse par la reddition de Lyon, qui avait eu lieu le 21. Dans le midi, Wellington avançait, et Bordeaux avait, la première de toutes les villes de France, proclamé le Roi légitime. D'ailleurs, les Souverains connaissaient,

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