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général Bistram; celui-ci obtint une capitulation pour pouvoir se retirer librement. A minuit, il sortit de la ville où les Français n'entrèrent que le 14, à trois heures du matin. Cette journée coûta aux Prussiens 1,400 hommes et aux Russes, 1,200. (A cette perte avouée le Moniteur ajoute 5,000 prisonniers.)

Nous avons laissé le feld-maréchal Prince de Schwarzenberg à Troyes et entre la Seine et l'Yonne. L'armée française était sur la droite de la Seine depuis Provins jusqu'à Montereau, trop faible pour agir offensivement. Le général Alix, commandant la dix-huitième division militaire, ayant publié, le 6 mars, une instruction pour la levée en masse des provinces situées sur les derrières de l'armée alliée, le général en chef ordonna, le 10 mars, des mesures sévères contre les individus qui seraient pris les armes à la main et contre les communes où l'on aurait sonné le tocsin. (Voy. mon recueil de pièces officielles, vol. II, p. 169 et 171.) Averti de ce qui s'était passé à l'armée de Silésie, le prince de Schwarzenberg, après avoir fait reposer son armée pendant près de quinze jours, commença le 14 mars à se mettre en marche sur Paris. Son but, en faisant ce mouvement, n'était d'abord que d'engager Napoléon à se retirer sur cette capitale plutôt que de tomber sur l'aile droite de la grande armée, avant le moment où celle-ci se trouverait en force à Arcis-sur-Aube; mais la nouvelle de la bataille de Laon, qu'on vint annoncer à la grande armée dans la soirée du 14 mars, décida le feld-maréchal à reprendre l'offensive.

Bataille d'Arcis-sur-Aube, 20 mars.

Napoléon ne se retira pas sur Paris. Arrivé le 11 mars à Soissons, il ordonna à Mortier et à Marmont d'observer l'armée de Silésie. Lui-même, à la tête de 30 à 40,000 hommes divisés en quatre colonnes, še mit, le

12 mars, en marche. La première colonne alla par Fismes et Reims, dont elle s'empara le 13, à Châlons, et se mit de là en route pour Vitry. Les trois autres passèrent la Marne à Épernay, Château-Thierry et la Ferté-sous-Jouarre. Lui-même arriva, le 18, à la Fère-Champenoise, et le 19, à Plancy. Il espérait surprendre le flanc droit des ennemis et percer la ligne de l'Aube, couper les corps placés sur la Seine et forcer ainsi la grande armée à évacuer la Champagne. Le Prince de Schwarzenberg, craignant que Napoléon ne se portât de Vitry sur Barsur-Aube, voulait d'abord se retirer sur cette ville; mais les principales forces de l'armée française ayant passé, le 19, l'Aube à Plancy pour marcher à Méry-sur-Seine, le feld-maréchal changea de résolution et se décida à livrer bataille avec 90,000 hommes qu'il avait réunis.

Elle commença le 20 mars, à midi, et dura jusqu'à minuit sans être décisive. Napoléon maintint sa position à Arcis que les Alliés avaient abandonné ; ceux-ci passèrent la nuit sur le champ de bataille. Le lendemain, les deux armées se préparèrent à renouveler le combat ; les généraux, balançant les avantages et les désavantages de leurs positions, étaient incertains sur le parti qu'ils devaient prendre. Le sort de l'Europe pendait à un cheveu. Soudain, le mauvais génie de Napoléon lui inspira un projet fantastique, dont l'exécution le perdit. Il résolut de marcher par Vitry à Saint-Dizier, et de là sur les lignes de communication de la grande armée, d'attirer à lui les garnisons des places fortes de la Lorraine et de l'Alsace, de soutenir la levée en masse des habitants de ces deux provinces, de transporter le théâtre de la guerre en Allemagne et de sauver ainsi Paris.

Marche de Napoléon à Saint-Dizier.

Sans attendre la chute du jour pour ordonner la retraite de son armée, il la commença aussitôt qu'il en

eut conçu l'idée, en plein midi, à la face des Alliés, laissant seulement en arrière le corps d'armée d'Oudinot et la cavalerie de Sébastiani pour se maintenir à Arcis et protéger sa retraite. Cette arrière-garde abandonna Arcis dans la nuit du 22 au 23 mars et joignit le gros de l'armée française. Celle-ci arriva le 23 à Saint-Dizier, et le 24, par Vassy, à Doulevant. Elle grossit en chemin par les insurgés de la Lorraine et de la FrancheComté qui s'y joignirent. Napoléon enleva les convois et les courriers des Alliés, et les coupa de leurs communications avec la ligne du Rhin.

Ce fut le 23 mars que l'on sut, par une lettre interceptée, le dessein de Napoléon. Un conseil tenu à Pougy, en présence de l'Empereur de Russie et du Roi de Prusse, décida qu'on ne le suivrait pas, mais que l'on marcherait sur Châlons et que, réunis à l'armée de Silésie, on opérerait sur les derrières de l'armée française. On fit connaître cette résolution à l'Empereur d'Autriche, qui se trouvait à Bar-sur-Aube. Ce Prince, que le mouvement de Napoléon exposait, se rendit promptement par Bar-sur-Seine et Châtillon à Dijon.

Marche de Blücher de l'Aisne à laMarne.

Le feld-maréchal Blücher s'étant assuré le 18 mars que Napoléon avait quitté Reims pour marcher contre la grande armée, l'armée de Silésie passa l'Aisne et, le lendemain, le général Wintzingerode occupa de nouveau Reims. Marmont et Mortier quittèrent dans la nuit du 20 leurs positions à Fismes et se retirèrent sur ChâteauThierry, où ils passèrent, le 22, la Marne. Le lendemain, les généraux York et Kleist arrivèrent dans cette ville, et le comte Woronzof, à Châlons. Le général Bülow investit Soissons.

Ce nom nous force de jeter un coup d'œil rapide sur les événements qui s'étaient passés en Hollande et en

Belgique, jusqu'au moment où le général Bülow vint se réunir à l'armée de Silésie.

Opération des corps de Wintzingerode et de Bülow.

Au commencement de l'année, le général Bülow, commandant le troisième corps d'armée prussien qui était entré en Hollande, réunit ses troupes à Breda. Comme il avait été obligé de les affaiblir pour bloquer Gorkum et Bois-le-Duc, les forces disponibles ne se montaient qu'à 12,000 hommes, y compris la brigade Boistel, qui, ayant été relevée du blocus de Wesel par le général russe Orourk, s'était réunie au corps de Bülow. Les différents corps français en Belgique formaient une masse plus que double. Il y eut, le 11 janvier, un combat à Hoogstræten, à cinq lieues d'Anvers. Le général Decaen y fut repoussé avec perte. Le 13, on se battit à Meerssen; le même jour, le corps du général Wintzingerode, destiné à renforcer le corps de Bülow, passa le Rhin à Dusseldorff; il occupa Neuss le 14, Aix-la-Chapelle le 16, et Liège le 18. Le maréchal Macdonald qui était, le 14, à Maestricht, se retira par Namur et se réunit à l'armée de Napoléon, comme l'avaient fait aussi Sébastiani et Arrighi. Wintzingerode suivit la même route et, le 11 février, prit d'assaut la ville de Soissons, défendue par 3,000 hommes. Il opéra ensuite sa jonction avec l'armée de Silésie.

La citadelle de Bois-le-Duc ayant capitulé le 28 janvier, le général Bülow commença l'offensive contre le général Maison, qui commandait l'armée française dans la Belgique. Le 3 février, les Prussiens et les Anglais commençèrent le bombardement d'Anvers, dont Carnot venait de prendre le commandement. Ce bombardement dura jusqu'au 6, sans qu'on pût incendier la flotte. Le 7, les Prussiens arrivèrent à Malines et le Duc de Saxe-Weimar à Bruxelles. Ce Prince commandait le troisième corps allemand qui

avait passé le Rhin à Nimègue le 2 février, pour prendre la place de celui de Bülow. Celui-ci laissa en Brabant un corps de 8,000 hommes sous les ordres immédiats du général Boistel et sous ceux du Duc de Weimar, et marcha par Mons sur Laon, où il arriva le 24 février et opéra sa jonction avec l'armée de Blücher.

A cette époque, les forces que Napoléon avait réunies se montaient à 105,700 hommes, ayant 300 canons.

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Indépendamment de cette armée principale, il y avait en Belgique 20,000 hommes sous les ordres du général Maison. L'armée de Lyon, commandée par Augereau, se montait à 30 ou 40,000 hommes. Le 13° corps d'armée, sous Davout, était fort de 20,000 hommes. Il y avait de plus en garnison dans les forteresses de France bloquées, 80,000 hommes; dans celles des Pays-Bas et de la Hollande, 50,000; dans celles d'Allemagne, non compris Hambourg, 50,500 hommes.

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