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4° Beaulieu dans la nuit qui suivit le combat de Fombio, ne tenta point de surprendre Codogno, il ignorait encore ce qui s'était passé l'après-midi, et se voyait encore maître de Fombio: il venait tout simplement se cantonner à Cazal pour y passer la nuit. Un de ses régimens de cavalerie, qui voulut s'établir à Codogno, donna dans les bivouacs de la division Laharpe; il fut reçu par une vive fusillade, et se retira en toute hâte. Le général Laharpe sortit de son camp avec quelques officiers de son état-major, pour recueillir aux premières cassines quelques renseignemens sur la force du corps qui venait de se montrer à une heure après-minuit, revenant à son quartier-général par un autre chemin que celui par lequel il était parti, il fut accueilli par un feu de file et tomba mort percé par les balles de ses propres soldats, qui l'aimaient, et furent consternés de leur méprise.

5o Le général Colli, qui commandait les Piémontais, était un officier de l'armée autrichienne, il ne quitta donc pas le service du roi de Sardaigne après l'armistice de Cherasco.

6o La division Augereau passa effectivement le Mincio sur le pont de Borghetto; les démonstrations près de Peschiera étaient une fausse attaque pour fixer l'attention du général Liptaï

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pendant qu'Augereau manoeuvrait pour lui couper le chemin de Vérone.

7° Il y avait dans le fort Urbin huit cents soldats du pape et non pas deux cents ce fait; est bien peu important en lui-même, nous ne le relevons que par respect pour la vérité.

Nous ne savons qui a dit que l'armée n'eût pas dû s'arrêter sur l'Adige, qu'elle eût dû passer les Alpes-Juliennes et se porter sur Vienne; mais cela est bien absurde!

Après la bataille de Lodi, Napoléon reçut un arrêté du directoire qui lui ordonnait de marcher sur Rome et Naples avec vingt-mille hommes, et de livrer son armée à Kellermann qui viendrait commander le blocus de Mantoue. Il représenta avec énergie les vices de ce projet, et offrit sa démission ne voulant pas être l'instrument de la perte de son armée. Le gouvernement rapporta son arrêté; il avait été séduit par l'appât irrésistible pour les hommes de la révolution, d'arborer le drapeau français sur le Capitole, et de punir la cour de Naples de ses nombreuses offenses': la politique dicta la conduite de Napoléon avee le roi de Sardaigne; mais ces ménagemens entraient difficilement dans les têtes de ce tempslà. Ce n'est pas sans peine qu'il avait pu faire comprendre toute l'importance de maintenir la

tranquillité dans le Piémont; que les révolutions, les révoltes, la fermentation des passions, produisent toujours des troubles; que c'était du calme et de la sécurité qu'il fallait sur les derrières de l'armée.

TROISIÈME NOTE (CHAP. Xxx).

Bataille de Castiglione.

1° On tient trop de compte des rapports du conseil aulique qui, battu, chercha à pallier l'état des choses. A cette époque, Wurmser n'avait pas moins de cent mille hommes, dont quinze mille dans Mantoue; l'armée française était de quarante mille hommes dont dix mille employés au blocus de cette place; trente mille formaient l'armée d'observation qui devait tenir en respect et contenir une armée de secours de plus de quatrevingt mille hommes. Depuis le 29 juillet jusqu'au 8 août, Wurmser perdit quarante mille hommes, soixante dix pièces de canon, beaucoup de caissons et de voitures, quinze drapeaux: il changea la garnison de Mantoue, la renforça de cinq mille hommes et regagna le Tyrol avec moins de quarante mille hommes.

2o Le 31 juillet, Augereau repassa le Mincio à Borghetto avec sa seule division, Serrurier leva le

blocus de Mantoue, réunit sa division et se porta sur Marcaria. Dans la nuit du 31 juillet au 1er août, Napoléon marcha sur Brescia avec la division Augereau qui suivait des chemins vicinaux au travers d'un pays de bruyères; Masséna (qui ne resta pas à Ponte-san-Marco) marcha paralèlement sur la chaussée de Ponte-san-Marco à Brescia: Sauret resta en position sur les hauteurs entre Lonato et Salo: le général Pigeon, commandant l'arrière-garde de Masséna dans cette marche, demeura sur le bas Mincio avec quinze cents hommes, tiraillant d'une rive à l'autre ; l'arrière-garde d'Augereau, commandée par le général de brigade Valette, s'établit sur la rive droite du Mincio à la hauteur de Borghetto, et tirailla avec l'autre rive. Le 2 août, à la petite pointe du jour, les divisions Masséna et Augereau firent demi-tour à droite, après avoir chassé Quosdanowich de Brescia et de toute la plaine. Masséna se porta à Ponte-san-Marco et trouva son arrière-garde devenue par ce mouvement son avant-garde, déjà reployée sur Castiglione; elle s'était laissée forcer sans raison dans la journée. Telle était la position des choses la veille de la bataille de Lonato.

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3o A cette bataille les Autrichiens avaient trente mille hommes; ils en avaient dix-huit mille à

Castiglione; Lyptaï formait l'avant-garde; aussi fallut-il au général Augereau toute la vigueur de son excellente division renforcée de la réserve de cavalerie, pour vaincre, s'emparer de Castiglione, et battre l'ennemi. Douze cents hommes étaient opposés à Masséna: ils prirent d'abord Lonato et défirent l'arrière-garde du général Pigeon, mais furent percés par le centre, repoussés et chassés du champ de bataille. Le 5, eut lieu la bataille de Castiglione. Le général Fiorella qui commandait la division Serrurier, ne put faire son mouvement sur les derrières de Wurmser qu'avec quatre mille hommes; il y avait à cette division trois mille malingres ruinés par les fièvres des marais, qu'il lui fut impossible d'emmener, et qu'il dut laisser à Marcaria avec les sapeurs, les ouvriers,les caissons et autres voitures attachées à l'équipage de siége, Wurmser avait encore près de trente mille hommes, une fort belle cavalerie; la nôtre était encore alors inférieure à l'autrichienne; l'armée française était de vingt-deux à vingt-trois mille hommes, mais c'étaient les mêmes troupes qui s'étaient battués à la Corona, à Lonato, et à la bataille du 3; bien des officiers avaient été tués, beaucoup étaient hors de combat: on fit donc dans cette journée tout ce qu'il était possible de faire.

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