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DE

L'EMPEREUR NAPOLÉON

EN 1805,

DANS LA BAVIERE ET L'AUTRICHE.

Exposé des principaux Evénements qui se sont passés en Europe, depuis la campagne de 1800 jusqu'à celle de 1805.

Motifs de la Guerre qui a éclaté entre la France et l'Autriche, à la fin de cette dernière année. Forces de la coalition formée contre la France.

Les préliminaires signés avec l'Autriche, à la suite de la bataille de Marengo et des brillants succès des armées françaises dans la campagne de 1800, avaient été ratifiés par une paix définitive conclue à Lunéville, le 9 février 1801. L'Angleterre, abandonnée du seul allié qu'elle eût alors sur le continent, et n'ayant aucune sorte d'avantages à attendre, soit pour l'accroissement de sa puissance, soit pour la diminution de celle de sa rivale, de la prolongation de sa lutte avec la France, céda aux circonstances du moment : elle se décida à la paix, qui fut signée à Amiens, le 25 mars 1802.

Le repos se trouvant ainsi rétabli en Europe par la main puissante de Napoléon, tout annonçait un long calme et le retour de la prospérité générale. Mais ces vues bienfaisantes n'étaient pas celles de l'Angleterre. Elle n'avait fait la paix que pour mieux couvrir ses intrigues dans les différentes cours de l'Europe : elle recommença la guerre lorsqu'elle crut avoir réussi à susciter de nouveaux ennemis à la France, et qu'elle jugea le moment favorable pour détruire son commerce qui était déjà devenu florissant depuis la paix. Le traité d'Amiens fut de nouveau rompu, entre la Grande-Bretagne et la France, par le départ de l'ambassadeur d'Angleterre, qui abandonna Paris précipitamment, au mois de mai 1803.

Aussitôt après la rupture du traité, Napoléon, jugeant que l'expédient le plus sûr pour vaincre l'implacable ennemi des Français, était de le frapper au cœur, fit rassembler, sur les côtes de France, les moyens de porter la guerre dans le sein même de l'Angleterre. Il réunit ses principales armées dans les camps de Boulogne, de Montreuil et d'Ambleteuse. Des embarcations pour plus de cent mille hommes; des approvisionnements immenses de bouche et de guerre; des réserves établies dans les départements limitrophes des côtes; le retour prochain de la flotte des Indes, destinée, ainsi que les escadres du Texel et de Brest, à protéger l'expédition projetée; toutes ces dispositions dévoilèrent les plans de Napoléon, et inspirèrent aux Anglais les plus vives alarmes.

Pendant ces préparatifs, l'Empereur n'avait négligé aucun moyen d'assurer la paix continentale. Comptant sur la neutralité de la Prusse, et persuadé de la sincérité des protestations amicales de la maison d'Autriche, il concevait peu d'inquiétudes des menées des Anglais sur le continent, et de l'animosité que montraient contre lui les souverains de la Suède et de la Russie.

Tout-à-coup, le mouvement général donné aux forces autrichiennes, qui se portèrent à grandes marches sur l'Adige et sur l'Inn, fit présumer que la cour de Vienne était entraînée par les insinuations de l'Angleterre, par l'exemple de l'empereur de Russie et du roi de Suède, et que, cédant à l'espoir de rendre de l'éclat à ses armes ternies dans la dernière guerre, elle ne tarderait pas à se montrer au nombre des ennemis de la France.

Sous le prétexte de l'instruction de ses troupes, la cour de Vienne rassembla à Wels, en Autriche, une armée de 50,000 hommes, dont le commandement fut confié à l'archiduc Ferdinand, ayant sous lui les généraux Mack et Kienmayer. La garnison de Vienne, portée à 14,000 hommes, formait la réserve de

ce corps.

L'archiduc Charles réunit 46,000 hommes à Bassano, sur la Brenta, et 54,000 hommes à Laybach. M. de Bellegarde devait commander sous lui le premier de ces corps, et le prince lui-même, marcher à la tête du second. M. de Zach était quartier-maître-général de cette armée. Il y avait déjà, dans le Tyrol, 26,000 hommes commandés par l'archiduc Jean; 10,000 hommes, sous les ordres du général Jelachitch, étaient au camp de Bregenz, dans le Vorarlberg.

Ces dernières troupes formaient le corps intermédiaire des deux grandes armées l'une devait se porter sur Ulm, et, dans le cas d'un succès décidé, pénétrer en France par la Suisse et la Franche-Comté; l'autre devait s'avancer sur le royaume d'Italie.

15,000 hommes avaient l'ordre de se mettre en route de différents points de la monarchie autrichienne, pour remplir les vides que les premiers combats occasionneraient; 40 bataillons de dépôt s'organisaient dans leurs garnisons et se disposaient à marcher, pour se porter où le besoin les appellerait.

Les Russes, de leur côté, rassemblaient trois armées de 56,000 hommes chacune. La première, à Romanowska, en Podolie, sous le commandement du général Kutusof, devait opérer immédiatement sa jonction avec les Autrichiens, et agir en Bavière. La seconde, réunie vers Pulawi, derrière la Vistule, devait se

diriger sur la Bohême, pour aller appuyer sur Ratisbonne l'armée austro-russe, cette seconde armée était commandée par le général Buxhowden, et l'on espérait qu'elle obtiendrait, de gré ou de force, le passage à travers la Silésie prussienne. La troisième, sous les ordres du général Michelson, devait partir du camp de Wilna et suivre la direction de la précédente. La garde de l'empereur de Russie, forte de 12,000 hommes, et commandée par le grand-duc Constantin, était également destinée à marcher en Allemagne.

16,000 hommes, sous les ordres du général Tolstoy, étaient au camp de Revel, sur le golfe de Finlande, prêts à s'embarquer pour la Pomeranie, d'où ils devaient agir conjointement avec les Anglais et les Suédois.

Un corps de 6,000 hommes de troupes russes fut mis à la disposition des Autrichiens pour la garde des ports de la Dalmatie. 12,000 hommes étaient rassemblés à Corfou et dans les Sept-Iles. Ils devaient se réunir à 6,000 Anglais qui étaient à Malte, et opérer, de concert avec eux, un débarquement dans le royaume de Naples, dont le monarque se disposait secrètement à se joindre à la coalition avec une armée de 35,000 hommes. Enfin, une réserve de 12,000 hommes devait s'embarquer à Sébastopol en Crimée, et venir renforcer les armées d'Italie.

Indépendamment de ces forces actives, la Russie faisait encore une levée de quatre hommes sur cinq cents; ce qui devait produire environ 60,000 hommes destinés à recruter les armées et à remplir les lacunes.

En Angleterre, une armée se formait au camp de la rade des Dunes; le duc de Cambrigde, ayant sous lui le général Cathcart, la commandait. 15,000 hommes, sous les ordres du général Don, devaient débarquer à Cuxhaven, pour agir de concert avec les 12,000 Suédois de Stralsund et les 16,000 Russes de Revel. Toutes ces troupes, qui auraient formé un corps de plus de 40,000 hommes, devaient être commandées par Gustave-Adolphe, roi de Suède; leur destination était d'agir contre le Hanovre et la Hollande.

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