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au moins 2,000 soldats restèrent pri- était prévenu des intentions de l'Empesonniers du sixième corps. reur à son égard par la lettre suivante :

Pendant cette affaire, le duc de Montebello vint prendre position sur les hauteurs qui dominent la plaine d'Ulm, sur la rive droite du Danube. Les tirailleurs s'emparèrent de la tête du pont, et jetérent du désordre dans la place. Le grand-duc de Berg, avec les divisions de dragons du comte Klein et du baron Beaumont, replia partout la cavalerie ennemie. Le duc de Raguse s'empara des postes importants d'Ober-Kirchberg et Unter-Kirchberg, où il y a des ponts sur l'Iller.

« Votre principal but doit être d'em» pêcher l'ennemi de s'échapper d'Ulm, » ou de le retarder suffisamment pour » que des hauteurs nous puissions re» venir pour l'atteindre.

>> Cependant, s'il vous était impossi» ble de l'empêcher de passer, le prin» cipal chemin qu'il faut toujours gar» der est celui qui va à Güntzbourg. Il » vaudrait mieux laisser échapper l'en>> nemi par la route de Memmingen, » sauf à vous mettre le plus tôt possible » à sa poursuite.

Le même jour, le général ennemi, ba- >> Lorsque l'attaque sera fortement ron de Spangerg, commandant à Mem- » engagée sur les hauteurs, si vous vous mingen, après l'échange de quelques » apercevez que l'ennemi se dégarnit coups de canon et divers pourparlers,» trop devant vous, vous ferez ce que consentit à remettre la place au maré- >> vous voudrez pour l'attaquer de votre chal duc de Dalmatie. La garnison sor- » côté, et produire tout l'effet d'une tit avec les honneurs de la guerre, et se » fausse attaque. mit en route pour la France comme prisonnière. On trouva dans la place dix pieces de canon et quelques magasins. Aussitôt que cette affaire fut terminée, le duc de Dalmatie, suivant les ordres qu'il avait reçus, se dirigea sur Ochsen

» Vous resterez en bataille pendant » toute l'affaire, et de manière à frap» per le plus qu'il sera possible les >> yeux de l'ennemi qui vous verra des >> hauteurs.

>> Enfin, vous tiendrez des postes le

» longeant le Danube, pour vous assu>> rer si l'on ne pourrait pas faire de ce » côté une attaque réelle sur l'enceinte » d'Ulm, dans le moment où nous nous » serons emparés des hauteurs. »

hausen, pour se porter à Biberach. Il» long du Danube, depuis le pont de laissa cependant une de ses divisions à >> Thalfingen jusque près d'Ulm; vous Memmingen. >> ferez reconnaître la rive gauche, en L'Empereur se rendit à l'abbaye d'El-» passant au village de Thalfingen et en chingen, le 14 au soir. Le 15 fut signalé par un événement dans lequel les militaires de toutes les nations reconnaîtront le fruit des combinaisons les plus profondes et les plus hardies que l'art de la guerre ait jamais enfantées. Dans la matinée, Napoléon, à la tête du cinquième corps, de la réserve de cavalerie et de sa garde, passa le Danube à Elchingen, afin de se réunir au sixième corps et de rejeter de concert l'ennemi dans la place d'Ulm. Le duc de Raguse et les dragons à pied restèrent sur la rive droite du fleuve. Le duc de Raguse

Le duc d'Elchingen s'était mis en marche, dès sept heures du matin, pour se porter sur Ulm avec les divisions des généraux Malher et comte Loison, et la division de dragons du comte Bourcier. En même temps, la division du comte Dupont avait eu l'ordre de venir se pla cer à Albeck pour soutenir les précé-dentes.

L'Empereur dirigeait lui-même tous les mouvements des troupes. Il ordonna à la division Malher, qui suivait la route d'Albeck à Ulm, de se porter sur Jungingen où se trouvait déjà la division du comte Suchet, détachée du corps du duc de Montebello. Comme le géné ral Malher exécutait ce mouvement, il rencontra au delà d'Haslach l'ennemi qui s'était porté en avant du Spitzberg, l'une des hauteurs fortifiées d'Ulm. Il forma aussitôt, à droite et à gauche de la route, sa division soutenue par les chasseurs à cheval de la garde impériale. Elle déposta l'ennemi, et le contraignit à rentrer dans ses retranche

ments.

Continuant à marcher, cette division passa devant celle du comte Suchet, et vint gagner la droite de la route de Stuttgard à Ulm, où elle se forma en colonne par brigade. La division Loison et les dragons Bourcier vinrent se placer en ligne à la gauche de la même route. La division Suchet était avec les grenadiers à cheval de la garde.

Dans cet ordre, on marcha à l'ennemi rangé en bataille derrière les retranchements du Michælsberg. Le 25° régiment d'infanterie légère, de la division Malher, s'avança au pas de charge, en une seule colonne, pour tourner la droite des retranchements. Le troisième bataillon, ayant dépassé la première redoute, la tourna par sa gorge, tandis que les deux premiers bataillons attaquaient l'ouvrage principal de front et de revers. Le 27 de ligne suivait à droite, et la seconde brigade de la division marchait à l'appui.

Cette attaque se fit avec tant de vigueur que l'ennemi déconcerté abandonna sa position, et se retira en désordre dans la place, laissant entre nos mains un grand nombre de prisonniers. Le 50 régiment, lancé à sa poursuite,

le pressa avec trop d'ardeur, et entra pêle-mêle avec lui dans les ouvrages qui couvraient la porte de Stuttgard, où il fit au premier instant 800 prisonniers. Mais attaqué à son tour par des troupes fraîches et même par les prisonniers, il se vit contraint d'abandonner successivement ses avantages. Il se retira sur le Michælsberg avec une perte de 120 hommes, et y rejoignit la réserve de la division du comte Loison.

La première brigade de cette division avait attaqué la hauteur du Spitzberg et s'en était emparé. Le 6o d'infanterie légère poussa l'ennemi jusqu'aux portes d'Ulm; mais il fut obligé de rétrograder sur la hauteur de la papeterie, où l'accueillit le 39o régiment. La division du comte Suchet s'était également portée en avant pour soutenir l'attaque du Michælsberg, dont elle favorisa l'enlèvement.

Le soir, on mit en batterie quelques pièces de canon qui commencèrent à faire feu sur les ouvrages de la place; les divisions Malher, Loison et Suchet, prirent position sur les hauteurs du Michælsberg et du Spitzberg.

Pendant la durée de l'action, la cavalerie de la garde impériale et celle aux ordres du grand-duc de Berg, soutinrent les troupes du duc d'Elchingen, et arrêtèrent tous les mouvements de la cavalerie ennemie contre ces troupes. L'infanterie de la garde, ayant été retardée au pont d'Elchingen où passaient des troupes des différents corps, fut cantonnée le soir à Ober-Elchingen.

L'armée montra dans cette journée son ardeur accoutumée. A la vue de l'Empereur qui partageait leurs périls et leurs fatigues, les officiers et les soldats firent éclater de concert le plus vif enthousiasme.

Dans la nuit qui avait précédé cette bataille, l'archiduc Ferdinand avait pro

La division du comte Dupont formant, par sa position à Albeck, la tête de la colonne aux ordres du grand-duc de Berg, était déjà engagée avec l'arrièregarde des corps autrichiens qui prenaient la direction de Nehrenstetten. Le comte Dupont fit sommer l'ennemi de se rendre. M. de Werneck dit qu'il allait répondre à coups de canon. Cependant il fit rappeler l'aide-de-camp chargé de la sommation, et ajouta que

fité du moment où la place d'Ulm n'était | dragons à pied de se porter à Güntzpas encore parfaitement investie, pour bourg et Donawerth, où la division Baen sortir à la tête de six à sept mille tave, qu'on avait laissée à Augsbourg, hommes de cavalerie d'élite. Il suivit devait également se rendre. d'abord la route de Geisslingen jusque vers le village d'Urspring, d'où, prenant à droite, il se dirigea par la sommité des Alpes wurtemburgeoises, sur Aalen et Ellwangen. D'un autre côté, une partie de l'aile gauche du corps autrichien, aux ordres du général de Werneck, qui s'était étendu depuis Ulm jusque vers Heidenheim, ne prévoyant pas l'extrême rapidité de la marche des Français, se trouva coupée d'Ulm après l'affaire d'Elchingen.Legénéral de Wer-si on voulait lui envoyer un officier auneck, ne sachant pas encore le résultat trichien pris à Ulm, et qui lui assurât la de la bataille d'Ulm, tenta de rentrer reddition de cette place, il pourrait endans cette place, le 15 au soir, par la trer en pourparlers. route d'Albeck; mais il rencontra dans Le grand-duc de Berg arrivant sur cette position la division du comte ces entrefaites, avec la division des greDupont, qui le repoussa vigoureuse-nadiers d'élite, une division de dragons ment et l'obligea de se replier sur Gien- et les chasseurs de la garde, ordonna gen. de poursuivre l'attaque. Dans le même Ce fut dans la matinée du 16 que Na-instant, le feu qui avait cessé sur Ulm, poléon eut l'avis de la retraite du prince se fit entendre de nouveau. Le grandFerdinand, et de la présence de son duc mit en mouvement toute sa ligne. corps ainsi que de celui de M. de Wer- L'ennemi avait resserré sa gauche, qui neck, sur les derrières de la Grande- était vers Langenau, et il s'était rapproArmée. Aussitôt il donna l'ordre au ché des bois que traverse la route de grand-duc de Berg de marcher à la Nehrenstetten, faisant mine de vouloir poursuite de l'archiduc Ferdinand, avec se défendre. Mais il ne conserva pas sa cavalerie, celle du duc de Montebello, longtemps cette apparence de fermeté; une partie des chasseurs de la garde, et car il commença presque aussitôt son la division de grenadiers du duc de Reg- mouvement rétrograde. L'infanterie gio; celle du comte Dupont, qui se française, formée en colonne par batrouvait déjà à Albeck, fut également taillon, s'élança à sa poursuite ainsi que mise à sa disposition. La division des la cavalerie. L'ennemi se sauva bientôt dragons du comte Bourcier marcha par en désordre. Le 1er de hussards fournit Geisslingen sur Schorndorf, afin de plusieurs charges; les dragons chargeconcourir au mouvement que faisait le rent à leur tour, suivis à a course par grand-duc de Berg par la route de Nu- l'infanterie. Lorsqu'on fut à la hauteur remberg. Comme il était à craindre que de Hausen, on comptait déjà plus de l'ennemi ne fit une entreprise sur les deux mille prisonniers faits sur cette arpont du Danube et sur le grand parc qui rière-garde que commandait le général était à Donawerth, il fut ordonné aux comte de Mersery.

Par la capitulation signée le 17, entre le Major-général prince de Neufchâtel et de Wagram et le général en chef Mack, il fut convenu que la garni

Cependant M. de Werneck avait pris position sur les hauteurs de Herbrectingen, avec le gros de son corps. Quelques pièces de canon défendaient les approches de ce village dont le 9e d'in-son sortirait avec les honneurs de la fanterie légère parvint à s'emparer, après avoir éprouvé une résistance assez opiniâtre. Le général ennemi, affaibli par une perte de trois mille cinq cents hommes, chercha alors à faire sa retraite le long de la Brentz, pour se rendre à Aalen où il espérait rejoindre l'archiduc Ferdinand. Dans la nuit, il arriva à Oberkochen. Les troupes du grand-duc de Berg prirent position sur la Brentz; le quar-rait à propos, et que si, jusqu'au 25 à tier-général fut établi à Hausen.

guerre; que les soldats et les sous-officiers seraient conduits prisonniers en France, et que les officiers seraient renvoyés sur parole en Autriche. Il y avait une clause qui portait que, si le 25 octobre avant midi il se présentait un corps d'armée capable de débloquer la ville d'Ulm, la garnison se trouverait libre alors de faire ce qu'elle juge

minuit inclusivement, des troupes russes ou autrichiennes débloquaient Ulm, de quelque côté que ce fùt, la garnison pourrait en sortir librement avec ses armes, son artillerie et sa cavalerie, pour rejoindre les troupes qui l'auraient délivrée.

La mémorable capitulation d'Ulm fut annoncée par le prince Major-gé

Dantzig et duc de Valmy, commandant les armées de réserve, et au maréchal duc de Castiglione, chef du 7e corps, par la lettre circulaire suivante:

« Faites connaître à votre armée, M. le » Maréchal, que la première armée autri

Le même jour qu'on obtenait ces succès à la rive gauche du Danube, le duc de Dalmatie continuait son mouvement par Biberach, pour s'opposer à l'ennemi s'il cherchait à s'échapper d'Ulm par cette direction. Le général autrichien Jellachich avait prévu cette manœuvre; car il avait quitté la ville d'Ulm, dès le 13, et avait été par Biberach rejoindre les trou-néral, aux maréchaux Brune, duc de pes du général Wolfkehl. Celles-ci s'étaient réunies à Wangen, derrière l'Argen, du moment où elles avaient eu connaissance de la prise de Memmingen. Le duc de Raguse resta le 16 dans la position de Pfühl, près d'Ulm, sur la rive droite du Danube. Le corps du» chienne a existé. Cette armée était forduc d'Elchingen et les divisions des » mée de celle de Bavière forte de quacomtes Suchet et Gazan, du cinquième » 14 régiments d'infanterie, de celle du corps, continuèrent le blocus de cette » Tyrol forte de treize régiments d'inplace sur la rive gauche. >> fanterie, et enfin de cinq autres régiCependant, le général autrichien,»ments retirés de l'armée d'Italie, indéresserré et isolé dans sa place, sentait » pendamment de douze régiments de qu'il ne lui restait d'autre parti que de» cavalerie, faisant au moins cent mille se rendre. L'Empereur aurait pu, sans >> hommes. Cette armée, au moment où doute, enlever la ville par assaut; mais » nous l'avons attaquée, avait la droite. Sa Majesté, ne doutant pas de l'effet des » appuyée à Memmingen, la gauche à mesures qu'elle avait prises, et de la né- » Ulm. L'Empereur l'a tournée, et l'a cessité où l'ennemi se verrait de capitu- » mise par ses manœuvres dans la même ler, préféra cette voie plus lente, pour » position que l'armée de M. de éviter l'effusion du sang. » Mélas à Marengo. Mais lorsque ce

» mouvement a été démasqué, l'enne- | différents chemins, et une partie parvint à rejoindre l'archiduc Ferdinand qui marchait sur la Bohème par la Franconie orientale.

Le lendemain, M. de Werneck, qui était parvenu à Nordlingen avec sa brigade de droite consistant en quinze cents hommes à peu près, désespérant de pouvoir continuer sa retraite, proposa au grand-duc de Berg de se rendre prisonnier de guerre. La capitulation fut signée entre lui et le général de division comte Belliard, chef de l'état-major du grand-duc de Berg. Les soldats et les

» mi n'a pas pris un parti aussi vigou»reux que M. de Mélas; car au lieu de » se réunir en masse pour livrer ba» taille, il s'est dispersé en plusieurs » colonnes, qui ont donné lieu à diffé» rents combats de divisions, dont le > résultat est pour l'ennemi la perte de » 30,000 prisonniers, de 30 drapeaux, » de presque toute son artillerie et de >> ses magasins. Memmingen, cerné par >> le maréchal duc de Dalmatie, a capi» tulé avant-hier. Ulm capitule en ce >> moment; cette ville renferme plus de » quinze mille hommes, beaucoup d'ar-sous-officiers furent conduits en France, » tillerie et des magasins de toute es- et les officiers eurent la permission de » pèce. L'archiduc Ferdinand s'est re- retourner en Autriche sur leur parole. » tiré sur Aalen avec une forte colonne. Le 19 octobre, à l'issue d'une au» Le grand-duc de Berg est à sa pour-dience que Napoléon accorda au général >> suite; il est probable qu'il l'atteindra, en chef de l'armée ennemie, baron de > et qu'il prendra avec ce corps le reste Mack, ce général, sur l'attestation que » de l'armée autrichienne. D'un autre lui donna par écrit le prince Major» côté, nous sommes à Munich, où nos général de la situation des affaires, et de » aigles sont plantées devant les banniè- la position de l'armée française qui ren>> res russes. Cette nouvelle armée, arri- dait impossible l'arrivée sur Ulm d'une » vée en poste, est, dit-on, forte de armée de secours pour le 25, consentit >> soixante mille hommes. Plus ils se- à évacuer cette place dans la journée »ront, plus nous aurons de gloire à du 20. » les vaincre; et cela ne sera pas long. » Rien n'égale la valeur, l'enthousias» me, la bonne volonté de nos troupes, » leur gaîté en supportant toutes les >> privations; comme rien n'égale le > génie de celui qui les commande. » Le même jour que fut signée la capitulation d'Ulm, les troupes de M. de Werneck, toujours poursuivies par le grand-duc de Berg, arrivèrent épuisées de faim et de fatigues au village d'Oberkochen. Là, elles reçurent de l'archiduc Ferdinand l'ordre de se porter sur OEttingen; mais l'infanterie de leur brigade de gauche, attaquée de nouveau dans les environs de Neresheim, se vit contrainte de mettre bas les armes; la cavalerie prit la fuite par

Jusque là, on avait cru qu'il n'y avait dans Ulm qu'un corps de 15 à 20,000 hommes. Mais on apprit alors d'une manière certaine que le nombre s'élevait à plus de 27,000 hommes, dont 3,000 de cavalerie avec 18 généraux, et qu'il s'y trouvait aussi 60 à 70 pièces de canon.

Napoléon avait déjà donné à la moitié de sa garde l'ordre de partir pour Augsbourg où il devait se rendre sur-lechamp; mais il suspendit son départ d'un jour pour voir défiler l'armée autrichienne. La garnison sortit par la porte dite des Dames, vers les deux heures après midi. Elle défila devant Sa Majesté, rendit ses drapeaux et déposa ses armes.

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