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25
A2

No94

V.41

NOUVEAU

DICTIONNAIRE

HISTORIQUE

DES SIÉGES ET BATAILLES.

L

LA CAYDE (affaire de ). Les troupes françaises se présentèrent au mois de novembre 1793, pour occuper le val Carlos et le pays de La Cayde. Les grenadiers n'eurent qu'à montrer beaucoup d'audace. Quand les Espagnols virent des hommes gravir sur des sentiers praticables, à peine pour des chèvres, y porter à bras une pièce de huit, se plonger dans une rivière au commencement de l'hiver pour en tirer une pièce de quatre qui y était tombée, ils crurent inutile de se défendre. Ils y abandonnèrent d'abondantes provisions de vivres, et du bois nécessaire à l'armée des Pyrennées. Les Républicains y laissèrent un fort détachement avec du canon pour conserver une conquête qui devait être bien précieuse pour leurs succès ultérieurs. 29 novembre 1793.

LA CANÉE ( siège de ). Toujours en guerre avec les Turcs, une escadre maltaise enleva une flotte ottomane navigant de Constantinople au Caire. La porte ottomane réolut de s'en venger sur les Vénitiens, alliés de la religion e Malte. Ils possédaient encore en Crète La Canée. Les OtTome IV.

I

tomans équipent une flotte nombreuse, débarquent ex Crète, s'avancent dans l'île. Durant deux mois les Turcs font les plus grands efforts, livrent inutilement six assauts généraux. Le 12 août 1645, les assiégés accablés de fatigues, manquant de vivres, exposés aux canons des assiégeants qui avaient renversé leurs murailles, ouvrent leurs portes, et laissent entrer un ennemi auquel ils ne pouvaient résister.

LACAPELLE (prise de). Le comte de Mansfeld assiégea Lacapelle en 1594. Cette petite ville située sur les frontières de la Picardie et du Hainault, avait un fort de forme carrée, défendu à ses quatre angles par de bons bastions, environné encore de larges fossés. Sa garnison faible et mal pourvue, ne se laissa point intimider, elle se prépara au contraire à soutenir l'assaut avec courage. Assiégée par un héros prodigue de sang et fécond en ressources, elle soutint un assaut qui ne fut pas heureux pour elle, et elle n'osa pas en risquer un second. Les assiégés capitulèrent le 9 mai, et obtinrent des conditions honorables.

LACEDEMONE (sièges de). Pyrrhus vint mettre le siége devant Lacédémone. Il arriva sur le soir avec toute son armée, et remit au lendemain à attaquer la ville : ce délai sauva Sparte. Dès que la nuit fut venue, les Lacédémoniens délibérèrent d'envoyer leurs femmes dans l'île de Crète; mais elles s'y opposèrent fortement. Une d'entre elles, nommée Archidamie, entra l'épée à la main dans le sénat, et portant la parole au nom de toutes les autres, elle demanda fièrement pourquoi les sénateurs avaient simauvaise opinion de ses compagnes, que de s'imaginer qu'elles pussent aimer ou souffrir la vie après la ruine de Sparte?

Il fut résolu qu'elles ne s'éloigneraient point. Comme les hommes s'occupaient avec vigueur et célérité à creuser une tranchée parallèle au camp des ennemis, pour leur disputer l'approche de la ville, les femmes et les filles vinrent se joindre à eux; et après avoir exhorté ceux qui devaient combattre à se reposer pendant la nuit, elles mesurèrent la longueur de la tranchée, et en prirent pour leur tâche la troisième partie, qu'elles eurent achevée pendant le jour. Cette tranchée avait neuf pieds de largeur, six de profondeur, et neuf cents de longueur. Dans toutes les attaques qui eurent lieu, jusqu'à ce que Pyrrhus eût été contraint de

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lever le siége, ces femmes courageuses se conduisirent en dignes Spartiates. 272 ans avant J. C.

2. Les Romains déclarèrent la guerre à Nabis, tyran de Lacédémone. Le préteur Quintus-Flaminius vint l'assiéger, en emporta une partie. Ce succès surprit tellement le tyran, qu'il vint lui demander la paix.

LAGNI (siéges de ). Le duc de Bedford, régent de France pour Henri VI, son neveu, voyait avec douleur la fortune de Charles VII prendre chaque jour un nouvel ascendant. Pour retablir son crédit, il entreprit, en 1432, le siége de Lagni, ville alors très-importante qu'il avait manquée déjà trois fois. Warwick, Arondel, Lille-Adam et le bâtard de Saint-Paul, les meilleurs généraux de l'Angleterre, formèrent donc sur Lagni une quatrieme entreprise. Les Anglais détruisirent le boulevard qui protégeait la ville sur le côté de la Marne; mais, ayant livré plusieurs assauts, ils furent repoussés avec perte : leurs soldats désertèrent en foule, et les obligèrent de se retirer. Bedfort voulut tirer vengeance de cet affront; il investit Lagni avec six mille hommes, jure de ne pas lever le siége sans s'en être rendu maitre. Une garnison de huit cents hommes, commandée par Ambroise de Lore, qui la défendait, paraissait peu susceptible d'une longue défense; ils repoussèrent cependant avec courage plusieurs assauts, malgré le feu continuel de l'artillerie anglise. Ils n'auraient pu à la longue éviter le joug odieux de l'Angleterre, si au bout de cinq mois les maréchaux de Boussac et de Raiz, le bâtard d'Orléans, Gaucourt et Villandras, n'eussent armé huit cents hommes. Ils passèrent la Seine à Melun, arrivèrent devant Lagni, forcèrent un quartier des ennemis, firent entrer dans cette ville un convoi conduit par Gaucourt. Ce contre-temps chagrina tant le duc de Bedfort, qu'il oublia tous ses serments, et leva promptement le siége, abandonnant ses munitions et son artillerie. 1432.

2. Tandis qu'Henri-le-Grand assiégeait Paris, en 1590, le duc de Parme, commandant les Espagnols, accourut au secours des Ligueurs, et s'approcha de Lagni, où Lafin commandait pour le roi. Cet officier avait seulement sous ses ordres quinze compagnies françaises. Sans considérer sa

faiblesse, il ne songea qu'à se défendre; il abandonna d'abord les faubourgs situés au-delà de la Marne, fit rompre le pont, se renferma dans les murs de Lagni. Le duc de Parme paraît avec une armée redoutable; il s'établit dans les faubourgs, environne son camp de tranchées, de fossés, de redoutes, de demi-lunes. Henri ne pouvait croire à tant d'audace de la part des Ligueurs; mais il était tenu en échec par une avant-garde espagnole aux ordres du marquis de Renti. Le marquis s'ébranle pour aller joindre son général; le roi le fait suivre par Biron et Lanoue. On s'atteint, on se choque; la nuit seule sépare les guerriers, sans que la victoire se soit déclarée. Durant ce combat, le duc de Parme faisait foudroyer Lagni avec douze pièces de canon. Lafin se rit d'abord de cette batterie; il espérait que la Marne lui servirait de remparts, si ceux de la ville étaient renversés : il fut surpris, en appercevant au pied de ses murailles les Italiens et les Wallons prêts à donner l'assaut. La trompette sonne; les assiégés volent sur les remparts. Les Espagnols dressent leurs échelles; ils s'élancent à l'escalade, écartent, renversent, immolent tout ce qui se présente à leurs coups. Les défenseurs de Lagni, d'un bras redoutable, frappent, accablent, massacrent les ennemis, qui veulent atteindre leurs murailles : la victoire chancèle. Lafin se multiplie; il est en même temps à tous les postes. Pour assurer ses succès, il veut faire relever les troupes, qui depuis plusieurs heures défendaient la muraille : les nouveaux combattants arrivent en désordre. L'ennemi s'en apperçoit ; il redouble d'ardeur, tout cède. Lagni est emportée; Lafin est contraint de se rendre avec le reste de sa garnison. Cet échec fut d'autant plus sensible au monarque français, que Lagni fut enlevée sous ses yeux, au moment où il venait à son secours. Le général espagnol fit de si savantes dispositions, qu'Henri n'osa rien entreprendre, et fut obligé de se retirer devant son ennemi victorieux. 1590.`

LAGOS (combat naval de ). Au moment où M. de la Clue, chef d'escadre, passait, en 1759, le détroit de Gibraltar avec une flotte destinée contre l'Angleterre, il en fut séparé par un coup de vent avec sept vaisseaux, et forcé de cingler sur la côte de Lagos en Portugal. Il était poursuivi par l'amiral Boscawen, commandant dix vaisseaux anglais. Aussitôt que l'amiral appperçut la disgrâce du ca

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