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LAMPSAQUE (prise de). Alexandre-le-Grand, marcha pour punir Lampsaque révoltée contre lui. Cette ville de l'Asie mineure est à l'embouchure du détroit des Dardanelles. A peine eut-il commencé le siége, qu'il vit venir à lui le rhéteur Anaximème, dont il avait écouté les leçons. Se doutant qu'il venait lui demander grâce pour sa patrie, il lui jura, avant de l'entendre, qu'il ne lui accorderait pas ce qu'il allait lui demander. Seigneur, lui dit Anaximène, Toute la grâce que je vous demande est de détruire Lampsaque. Par cette tournure adroite, Lampsaque fut sauvée. 35 ans avant J. C.

LANCI (siége de). Q. Pompeius, nommé consul, envoyé en Espagne, attaqua inutilement Numance, et vint assiéger Lanci. Les Numantins envoyèrent à son secours quatre cents jeunes gens. Ils y furent reçus comme des libérateurs. Les habitants de Lanci, extrêmement pressés, demandent pour toute grâce la vie sauve. Les Romains exigent que les Numantins leur soient livrés. On s'y refuse d'abord, mais le besoin devenant plus pressant, on y consent. Les Numantins l'apprènent, entrent en fureur, attaquent les habitants, en tuent un grand nombre, et excitent un horrible tumulte. Les Romains en profitent pour escalader Lanci; ses habitants sont passés au fil de l'épée. Les seuls Numantins, réduits à deux cents, obtinrent la permission de retourner dans leur ville. 141 ans avant J. C.

LANDAU (sièges de). 1. En 1702, le roi des Romains, à la tête des troupes alliées, se présente devant Landau, une des plus fortes villes de l'Alsace. Cette place importante a la figure d'un octogone alongé, composé de sept tours bastionnées, et de courtines qui les joignent. Ces ouvrages sont couverts de huit contre-gardes qui, avec les tenaillons qui sont devant les courtines, forment une seconde enceinte séparée de la première par le fossé. Au delà est un autre grand fossé défendu de tous côtés par des demi-lunes, un chemin couvert, et un glacis. Au dehors du glacis, du côté des montagnes, il y a un avant-fossé fort large, qui règne presque tout autour de la place, et dans lequel sont des redoutes, dont l'une couvre une écluse, et l'autre défend le pont qui communique de la ville à un fort bâti sur la hauteur. Ce fort est une espèce d'ouvrage

à couronne, composé de deux demi-bastions et de trois bastions entiers, qui forment quatre fronts de fortification. Les deux fronts qui sont sur la hauteur sont couverts chacun d'une demi lune de terre. Tous les autres ouvrages sont défendus par tout ce que l'art a imaginé pour rendre les villes inexpugnables. Landau paraissait l'être; le brave M. de Mélac, qui la défendait contre les efforts des Allemands, soutint long-temps avec le plus grand succès leurs inutiles assauts. Le canon pulvérisait bien quelques ouvrages; mais les fortifications étaient si multipliées et si compliquées, qu'à chaque pas on trouvait de nouveaux obstacles, et il fallait former un nouveau siége. Durant près de quatre mois, on ne cessa de faire de nouvelles attaques et de foudroyer Landau, qui se rendit le 11 septembre, faute de munitions et de vivres. 1702.

2. Landau fut assiégé l'année suivante par le maréchal de Tallard, servant à l'armée du Rhin, sous les ordres du duc de Bourgogne. Les Impériaux, commandés par le prince de Hesse-Cassel, viènent pour l'attaquer dans ses lignes le 14 novembre 1703; Tallard marche au devant d'eux, les attaque sur les bords de la Spirbach la baïonnette au bout du fusil. Avec cette arme, si convenable aux Français, ils sont battus (1); TaHard obtient tous les avantages de la victoire la plus décisive. Son caractère fanfaron lui fait gâter le mérite d'une si belle action par une lettre follement hyperbolique. Il écrit à Louis XIV: Sire, nous avons pris plus de drapeaux et d'étendards que votre majesté n'y a perdu de soldats. Cependant Landau, qui

(1) Cette affaire fut celle de toute cette guerre, où la baïonnette fit le plus de rava e Les Français par leur impétuosité ont un grand avantage en se servant de cette arme. Ils le perdirent pendant quelques temps, dans une époque où les Anglais et les Allemands s'habituèrent à tirer par divisions, avec plus d'ordre et de promptitude que les Francais. Depuis quelques années tout est changé, une tactique nouvelle a été créée par les Français, analogue à leur génies, par des généraux qui ont su tourner toutes les connaissances humaines au profit de l'art militaire, où le soldat a peut user de toute son intelligence; la baïonnette est redevenue l'arme favorite des Français, aidée dans les combats par une artillerie légère qui n'eut jamais d'égale et protégée par des troupes légères: on a vu des armées fondre à l'arme blanche sur leurs ennemis et les disperser par leur courage.

ne pouvait plus être secourue, ouvrit ses portes le lende main. 15 novembre 1703.

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3. Le lieutenant-général Laubanie en fut nommé gouverneur. Un poste tout à la fois aussi important et aussi difficile était pour lui le prix de longs services et d'une foule d'actions d'éclat. Il eut bientôt occasion de faire briller son mérite. Landau est assiégée, en 1704, par le prince Louis de Bade et par le prince Eugène, commandant chacun une armée. Ils sont soutenus par une armée d'observation aux ordres de milord Marlborough. Pendant soixanteneuf jours il défend cette place avec un courage opiniâtre. Les généraux ennemis envoient un trompette pour le sommer de se rendre. Il est si glorieux, répondit Laubanie, de résister à des princes qui ont tant de valeur et de capacité , que je desire avoir encore quelque temps cette gloire. Je veux mériter la même estime qu'a obtenue d'eux M. de Mélac dans le premier siége. Il y a vraiment de la gloire à vaincre de pareils ennemis, dit un des généraux allemands, en apprenant cette réponse. Laubanie tient parole, sa défense étonne l'Europe. L'éclat d'une bombe qui tombe à ses pieds lui jète tant de gravier dans les yeux qu'il perd sur-le-champ la vue. Malgré cet accident, il paraît toujours d'une étonnante intrépidité toujours d'une singulière présence d'esprit, toujours aussi inébranlable. Il se fait conduire sur les brèches pour reconnaître, en les tâtant, les progrès du canon ennemi. Il ordonne des sorties; ses soldats, pleins d'admiration pour leur commandant, obéissent sans murmure, et ne se rendent qu'aux conditions les plus honorables. Il fut fait grandcroix de l'ordre de Saint-Louis, et se retira à Paris. Le duc de Bourgogne avait la plus haute estime pour ce brave officier. Il le présenta un jour à Louis XIV, le prenant par la main, et adressa au roi ces paroles: Sire, voilà un pauvre aveugle qui aurait besoin d'un baton. Louis XIV ne répondit rien. Saisi par ce silence, Laubanie tomba malade, et mourut peu après.

4. Le maréchal de Villars ayant mis, en 1713, ce qui restait de la Flandre française en sûreté. Vaincu à Denain le prince Eugène, se porta vers Landau. Cette place était fortement défendue par le duc de Wurtemberg; mais

le courage des Français avait été singulièrement relevé par la victoire de Denain. Les grenadiers n'ayant aucun ordre, guidés par leur seule valeur, passent la Queich à la nage, l'épée entre les dents, attaquent un ouvrage très-considérable, en chassent rapidement les Impériaux, y font d'euxmêmes leurs logements, y restent trente-six heures, en attendant que l'on ait fait un pont de communication. Comme ils sont sans aucunes provisions, leurs camarades léur jètent quelques cordes au bout desquelles on attaché des bouteilles d'eau-de-vie et du pain pour leur subsistance. Cette intrépidité surprend tellement les Impériaux, qu'en trente-six heures ils ne font aucune démarche pour reprendre ce poste essentiel. Le régiment d'Alsace se distingue si singulièrenient dans ce siège, que Louis XIV croit devoir lui écrire de sa propre main pour lui témoigner sa satisfaction des marques de bravoure et de bonne volonté qu'il a données dans une occasion aussi importante. Le siége de Landau dura deux mois, et cette place se rendit seulement le 20 août.

5. La première opération du maréchal de Luckner, en prenant le commandement de l'arınée du Rhin, fut de cantonner un corps de dix à douze mille home es entre Wissembourg, Landau et Lauterbourg. Cette manœuvre avait un double but; militairement, elle devait opposer des forces à celles que les émigrés et les Allemands accumulaient sur les bords du Rhin; politiquement, son objet était de contenir dans une exacte neutralité l'électeur Palatin. Il tenait les passages du Rhin, et pouvait, en les gardant, rendre l'invasion plus difficile et moins prompte. Kellermann, campé à Hertzenheim, s'était flatté long-temps de maintenir l'électeur en neutralité. Sans mettre trop de ménagement dans sa politique militaire, il lui écrivit qu'il consentait qu'il laissât les ennemis entrer en France, pourvu qu'il s'engageât à ne point leur en faciliter la sortie. Cette diplomatie guerrière avait réussi pendant que les armées d'Allemagne, encore éloignées, laissaient à la crainte des Français tout pouvoir dans les négociations. Dès que les forces coalisées. se trouvèrent réunies et donnèrent assez de confiance pour n'écouter que l'intérêt et les passions, toute correspondance fut rompue. Les premiers mouvements de l'ennemi obligèrent à des mesures plus strictement défensives. Le prince d'Hohenlohe passa le Rhin au dessus de Manheim

dans la nuit du 1er au 2 août 1792, et s'établit à Rehutte, entre cette ville et Spire. Incertain sur cet événement, connaissant l'émigration du général Martignac, comman dant dans Landau, le général Biron, qui commandait l'armée du Rhin, détacha trois mille hommes avec ordre de marcher sur Landau, et de faire une reconnaissance entre cette place et Spire. Rien n'égala la surprise de Custine en arrivant à Landau; il la trouva entièrement démantelée, au point qu'il y entra à cheval par une des brèches des murailles tombées en ruines; quarante hommes à cheval y seraient montés de front. Les chemins couverts de la place n'étaient point palissadés, les poternes ouvertes, une garnison de quatre mille hommes sans chef, ses commandants sans lieu de ralliement en cas d'attaque; rien n'avait été prévu pour résister à l'ennemi qui se présentait. Custine se fait rendre compte des dispositions de défense; on lui avoua n'en avoir pris aucune. On vivait avec tranquillité comme à cent lieues de l'ennemi. Sur-le-champ Custine fait murer les poternes, indique les lieux de rassemblement, marque à chacun sa place pour le combat, pose lui-même les pièces de canon et les garnit de cartouches. Accablé de fatigues, il se couche, mais il se félicite bientôt de son activité. A son réveil, l'ennemi se trouvait à cent cinquante toises des fortifications. Un des premiers officiers de l'artillerie, ayant lâchement abandonné son poste, avait instruit l'ennemi des dispositions du nouveau commandant. Résolu de tout tenter pour conserver la ville, Custine marche contre les ennemis, les charge avec vigueur, et les met dans une déroute complète. Les Impériaux et les émigrés se retirent, persuadés qu'ils ne pourraient rien par la force; mais ils concertent de nouveaux moyens pour se rendre maîtres de Landau. Le guerrier qu'ils n'avaient pu vaincre occupait un rang considérable dans l'armée française avant la révolution. Issu d'une famille noble, ses parents ses amis se trouvaient dans l'armée des émigrés. On crut pouvoir engager Custine de livrer cette place aux princes français. Le baron de Fumel, chargé de lui écrire, lui proposa la conservation de son grade dans l'armée des princes, et lui promit d'être employé, décoré, récompensé d'un aussi grand service. Le général Custine ne se contenta pas d'opposer à ces propositions perfides le silence du mépris; il fit imprimer et distribuer à son armée la

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