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plus membres de la représentation nationale, pour les excès et les attentats auxquels se sont portés constamment le plus grand nombre d'entre eux, dans la séance de ce matin, les individus ci-après nommés:

Joubert (de l'Hérault), Jouenne, Talot, Duplantier (de la Gironde), Arena, Garrau, Quirot, Leclerc-Scheppers, Brixhe (de l'Ourthe), Poulain-Grandpré, Bertrand (du Calvados), Goupilleau (de Montaigu), Dubermesnil, Marquézy, Guesdon, Grandmaison, GroscassandDorimond, Frison, Desaix, Degasse-Laziroule, Montpellier, Constant (des Bouches-du-Rhône), Briot, Destrem, Carrère-Lagarière, Gauran, Legot, Blin, Boullay-Paty, Soulhié, Demoor, Bigonnet, Meular, Beissier, Bailly (HauteGaronne), Bouvier, Beytz, Brichet, Honoré Declerk, Housset, Gastaing (du Var), Prudhon. Porte, Truck, Delbrel, Leyris, Doche (de Lille), Stevenotte, Jourdan (de la Haute-Vienne), Lesage-Senault, Chalmel, André (du Bas-Rhin), Dimartinelli, Collombel (de la Meurthe), Philipp, Moreau (de l'Yonne), Jourdain (d'Illeet-Vilaine), Letourneux, Citadella, Bordas, Laurent (du Bas-Rhin).

II. Le corps législatif crée provisoirement une commission consulaire exécutive, composée des citoyens Sieyès, Roger-Ducos et Bonaparte, général ; ils prendront le nom de consuls de la république française.

III. Cette commission est investie de la plénitude du pouvoir directorial et spécialement chargée d'organiser l'ordre dans toutes les parties de l'administration, de rétablir la tranquillité intérieure et procurer une paix honorable et solide.

IV. Elle est autorisée à envoyer des délégués avec un pouvoir déterminé et dans les limites du sien.

V. Le corps législatif s'ajourne au 1o ventôse prochain; il se remettra de plein droit à cette époque, à Paris, dans son palais.

VI. Pendant l'ajournement du corps législatif, les membres ajournés conservent leur indemnité et leur garantie constitutionnelle.

VII. Ils peuvent, sans perdre leur qualité de représentants du peuple, ètre employés comme ministres, agents diplomatiques, délégués de la commission consulaire exécutive, et dans toutes les autres fonctions civiles. Ils sont même invités, au nom du bien public, à les accepter.

VIII. Avant sa séparation, et séance tenante, chaque conseil nommera dans son sein une commission composée de vingt-cinq membres.

IX. Les commissions nommées par les deux conseils statueront avec la proposition formelle et nécessaire de la commission consulaire exécutive, sur les objets urgents de police, de législation et de finance.

X. La commission des cinq cents exercera

l'iniative; la commission des anciens l'approu

vera.

XI. Les deux commissions sont chargées de préparer, dans le même ordre de travail et de concours, les changements à porter aux dispositions organiques dont l'expérience fait sentir les vices et les inconvénients.

XII. Les changements ne peuvent avoir pour but que de consolider, garantir et consacrer inviolablement la souveraineté du peuple français, la république, une et indivisible, le système représentatif, la division des pouvoirs, la liberté, l'égalité, la sûreté et la propriété.

XIII. La commission consulaire exécutive pourra leur présenter ses vues à cet égard.

XIV. Enfin les deux commissions sont chargées de préparer un code civil.

XV. Elles siégeront à Paris dans le palais du corps législatif, et elles se pourront convoquer extraordinairement pour la ratification de la paix, ou dans un grand danger public. »

Les deux conseils choisissent ensuite, conformément à ce décret, les membres d'entre eux qui devaient former les deux commissions législatives intermédiaires et provisoires. Celle des cinq-cents fut composée des citoyens: Cabanis, Boulay (de la Meurthe), Chazal, Lucien Bonaparte, Chénier, Creuzé-Latouche, Bérenger, Daunou, Gaudin (de la Loire), Jacqueminot, Beauvais, Arnauld (de la Seine), Mathieu, Thiessé, Villetard, Girot-Pouzols, Gourlay, Caseneuve, Chollet (de la Gironde), Ludot, Devinck-Thierry, Frégeville, Thibault, Chabaud (du Gard), Bara (des Ardennes). La commission des anciens était représentée par Lebrun, Garat, Regnier, Rousseau, Cornet, Cornudet, Vimar, Péris (des Hautes-Pyrénées), Depeyre, Perrin (des Vosges), Lenoir-Laroche, Cretet, Laloi, Lemercier, Sedillez, Laussat, Chatry-Lafosse, Goupil-Préfeln, Chassiron, Vernier, Porcher, Beaupuis, Caillemer, Herwin, Fargues. Après avoir proclamé le résultat du scrutin et reçu le serment des trois consuls provisoires, les présidents prononcent l'ajournement des deux conseils au 1er ventose prochain (20 février 1800).

Une proclamation du général Bonaparte, adressée à la nation, termine la série des grands événements du 19 brumaire. Voici cette pièce ; c'est l'historique de la conduite du général, elle sert en même temps d'appui à mon propre récit.

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m'ont demandé mon appui; j'ai refusé d'être l'homme d'un parti.

Le conseil des anciens m'a appelé; j'ai répondu à son appel. Un plan de restauration générale avait été concerté par des hommes en qui la nation est accoutumée à voir des défenseurs de la liberté, de l'égalité, de la propriété : ce plan demandait un examen calme, libre, exempt de toute influence et de toute crainte. En conséquence, le conseil des anciens a résolu la translation du corps législatif à Saint-Cloud, il m'a chargé de la disposition de la force nécessaire à son indépendance. J'ai cru devoir à mes concitoyens, aux soldats périssant dans les armées, à la gloire nationale acquise au prix de son sang, d'accepter le commandement.

Les conseils se rassemblent à Saint-Cloud; les troupes républicaines garantissent la sureté au dehors. Mais des assassins établissent la terreur au dedans plusieurs députés du conseil des cinq-cents, armés de stylets et d'armes à feu, font circuler tout autour d'eux des menaces de mort.

Les plans qui devaient être développés sont resserrés, la majorité désorganisée, les orateurs les plus intrépides déconcertés, et l'inutilité de toute proposition sage, évidente.

Je porte mon indignation et ma douleur au conseil des anciens; je lui demande d'assurer l'exécution de ses généreux desseins; je lui représente les maux de la patrie qui les lui ont fait concevoir; il s'unit à moi par de nouveaux témoignages de sa constante volonté.

Je me présente au conseil des cinq-cents; seul, sans amis, la tête découverte, tel que les anciens m'avaient reçu et applaudi; je venais rappeler à la majorité ses volontés, et l'assurer de son pouvoir.

Les stylets qui menaçaient les députés sont aussitôt levés sur leur libérateur; vingt assassins se précipitent sur moi, et cherchent ma poitrine; les grenadiers du corps législatif, que j'avais laissés à la porte de la salle, accourent et se mettent entre les assassins et moi. L'un de ces braves grenadiers (Thomé1) est frappé d'un coup de stylet, dont ses habits sont percés. Ils m'enlèvent.

Au même moment, les cris de hors la loi! se font entendre contre le défenseur de la loi. C'était le cri farouche des assassins contre la force destinée à les réprimer.

Ils se pressent autour du président, la menace à la bouche. Les armes à la main, ils lui ordonnent de prononcer le hors la loi l'on m'avertit; je donne l'ordre de l'arracher à leur fureur, et six grenadiers du corps législatif s'en emparent. Aussitôt après, les grenadiers du corps législatif entrent au pas de charge dans la salle et la font évacuer.

Les factieux, intimidés, se dispersent et s'éloignent. La majorité, soustraite à leurs coups, rentre librement et paisiblement dans la salle de ses séances, entend les propositions qui devaient lui être faites pour le salut public, délibère et prépare la résolution salutaire qui doit devenir la loi nouvelle et provisoire de la république.

Français, vous reconnaîtrez bientôt à cette conduite, le zèle d'un soldat de la liberté, d'un citoyen dévoué à la république. Les idées conservatrices, tutélaires, libérales, sont rentrées dans leurs droits, par la dispersion des factieux, qui opprimaient les conseils, et qui, pour être devenus les plus odieux des hommes, n'ont pas cessé d'être les plus méprisables.

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Une pension lui fut accordée par décret des consuls en date du 24 décembre suivant.

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11 novembre (20 brumaire an VIII).

Es trois
consuls

s'instal

ral Milet-de-Mureau, et Gaudin, ministre des
finances. Cambacérès, Fouché et Reinhard,
ministres de la justice, de la police et des re-
lations extérieures, nommés par le directoire,
sont continués dans leurs fonctions.

lent au
Un autre décret consulaire nomme le citoyen
Luxem- Maret secrétaire général du consulat.
bourg 12 nov. (21)- Le ministre des relations exté-
rieures, Reinhard, écrit aux différents repré-
sentants des cours étrangères à Paris pour leur
notifier que Bonaparte, Sieyès et Roger-Ducos
viennent de prendre en main les rênes de l'Etat,
et les assurer que les rapports diplomatiques
entre la France et l'Europe resteront sur le
même pied qu'ils étaient avant le 18 brumaire.
(22) La loi révolutionnaire du 12 juillet 1799
sur les otages est abrogée par décret de la
commission intermédiaire du conseil des cinq-
cents. Cette disposition ordonne en même
temps la mise en liberté de tous les individus
arrêtés en vertu de cette loi, ainsi que la levée
du sequestre dont leurs biens avaient été frap-
pés.

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quent leur arrivée au pouvoir par une proclamation qu'ils adressent au peuple. « Laconstitution de l'an III périssait, y disaient-ils; elle n'avait suni garantir les droits,ni se garantir elle-même Des atteintes multipliées lui ravissaient sans retour le respect du peuple; des factions haineuses et cupides se partageaient la république. La France approchait enfin du dernier terme

d'une désorganisation générale. Les patriotes se sont entendus. Tout ce qui pouvait vous servir, tout ce qui était resté pur dans la représentation nationale, s'est réuni sous les bannières de la liberté.

"Français, la république raffermie et replacée dans l'Europe au rang qu'elle n'aurait jamais dû perdre, verra se réaliser toutes les espérances des citoyens, et accomplira sa glorieuse destinée.

» Prêtez avec nous le serment que nous faisons d'être fidèles à la république, une et indivisible, fondée sur l'égalité, la liberté et le système représentatif.

» ROGER-DUCOS, BONAPARTE, SIEYES. » Plusieurs actes de haute administration suivent cette proclamation; tous les efforts des conseils tendent à consolider leur position et à inspirer la confiance à la nation'.

- Le général Alexandre Berthier est nommé ministre de la guerre en remplacement du géné

La confiance du peuple dans le nouveau gouvernement fut universelle; on ne saurait en trouver une meilleure preuve que dans la hausse des fonds publics. Ainsi, par exemple, la rente provisoire qui était cotée le 17 brumaire à 3 fr. 75, était cotée

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Au même instant le gouvernement fait arrêter plusieurs jacobins connus pour leur exaltation et dont les principes pouvaient compromettre la tranquillité publique. On remarquait parmi eux Santerre, l'ancien commandant de la garde parisienne à l'époque des troubles populaires, Charles de Hesse (le prince de Hesse-Rothembourg), également connu sous le nom de prince de Fiat-Lux, un des plus fougueux jacobins, et les septembriseurs Fournier, dit l'Américain, Brutus Maignet et Scipion Duroure. Ils furent condamnés à la déportation (voy. 16 novembre.) (24) La guerre continue pendant ce temps en Italie et en Allemagne, mais les opérations manquent de vigueur de part et d'autre. Une petite colonne de l'armée des Alpes est battue au village de Bugnasco, par les troupes autrichiennes.

quatre jours après, le 21 brumaire, à 6 fr. 75, et un mois après, le 18 frimaire, à 13 francs. Le tiers consolidé était coté le 17 brumaire à 11 fr. 30; le 21 brumaire il se trouvait déjà à 16 fr. 38, et le 28 frimaire à 21 fr. 75.

15 novembre (24) — Une autre division ennemie marche sur le camp français de Limone, y attaque le général Grenier, le culbute et le force d'évacuer sa position.

16 (25) Sur le Rhin, combat de Wayhausel: les Autrichiens y sont battus par le général Lecourbe, commandant de l'armée du bas Rhin. Maître de cette position, Lecourbe marche sur le prince Charles, l'attaque devant la ville de Bruchsall et l'oblige à faire retraite. Dans la même direction, combat de Weibstadt; le prince de Hohenlohe y est défait par le général Ney.

-

En France, une loi fixe la formule du serment que les fonctionnaires doivent prêter au nouveau gouvernement. Ce serment était ainsi conçu : « Je jure fidélité à la république française, une et indivisible, fondée sur la souveraineté du peuple, le régime représentatif et le maintien de la liberté, l'égalité, la sûreté et la propriété. »

Complétant leur ordonnance du 13, les consuls décrètent, en vertu de l'article III de la loi du 10 précédent qui les chargent de rétablir l'ordre à l'intérieur du pays, le baunissement et la déportation à la Guyane, de trentesix jacobins ou septembriseurs. Ces individus. étaient Arena, Marquésy, Truck, ex-députés; Félix Lepelletier, le prince Charles de Hesse, Scipion Duroure, Gagny, Massard, Fournier, Giraud, Fiquet, Bache, Boyer, Vanheck, Michel Jorry, Brutus Maignet, Marchand, Gabriel, Marnin, J. Sabatier, Clémence, Marné, Jourdeuil, Metge, Mourgoing, Corchant, Maignan (de Marseille), Henriot, Lebois, l'abbé Soulavie, Dubreuil, Didier, Lamberté, Daubigny, Xavier et Audouin. Une seconde ca tégorie de vingt-deux députés, placés sous la surveillance de Fouché, ministre de la police, et désignés pour être détenus à la Rochelle, complétait les mesures révolutionnaires qu'exigeait la tranquillité de la république. C'étaient Briot, Antonelle, Lachevardière, Poulain-Grandpré, Grandmaison, Talot, Quirot, Daubermesnil, Frison, Declercq, Jourdan (de la Haute-Vienne), Lesage-Senault, Prudhon, Groscassand-Dorimond, Guesdon, Julien (de Toulouse), Santonax, Tilly, Stevenotte, Gastaing, Bouvier et Delbrel. J'ignore le motif pour lequel l'abbé Montgaillard porte (t. V, p. 290) ce décret sous la date du 11 novembre. 18 (27) Les réformes continuent. La loi révolutionnaire du 29 juin qui frappait les biens immeubles d'un emprunt forcé de cent millions,

1 Capefigue a oublié ce nom sur la liste qu'il donne dans son travail sur le consulat et l'empire, et il porte Xavier-Audouin comme étant deux individus. L'auteur a également oublié les noms de Quinot et de Jourdan, de la seconde catégorie. Quelques-uns des individus compris dans cette liste furent ensuite rayés par ordre des consuls.

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Talleyrand-Périgord remplace Reinhard au dé-
partement des relations extérieures.
(3) Les armées du Rhin et du Danube sont
réunies sous le nom d'armée du Rhin : le gé-
néral Moreau en est nommé commandant en
chef.

(4) Les consuls modifient leur décret du 16
précédent et suppriment le bannissement pro-
noncé contre la première catégorie des indivi-
dus compris dans cette loi; ils sont toutefois
placés sous la surveillance du ministre de la
police.

(5) Le général Beurnonville est nommé ministre plénipotentiaire de la république près de la cour de Berlin, et Bourgoing, ancien ambassadeur près du roi d'Espagne, à l'ambassade de Copenhague, en remplacement de Grouvelle, appelé dans la même qualité auprès de la république batave (voy. 29 décembre). 27 (6) Les consuls instituent un conseil d'amirauté en France.

29 (8) En Hollande, les dernières troupes de l'armée anglo-russe s'embarquent au Helder conformément à la capitulation d'Alkmaar. Les Gallo-Bataves prennent en même temps possession du Helder.

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(9) Le général de division Murat est nommé commandant en chef de la garde consulaire. Cette garde était forte d'environ onze cents hommes; elle avait été formée en grande partie de la garde du corps législatif. Ce fut elle également qui forma le noyau de la garde impériale.

Ce même jour, les consuls appellent le citoyen Alquier, ancien membre de la constituante et ministre de la république près de la cour de Munich, à l'ambassade de Madrid, en rempla cement du citoyen Guillemardet.

Ils nomment le chef de division Dumanoir, revenu d'Égypte avec Bonaparte, au grade de contre-amiral, en récompense des services qu'il rendit pendant la traversée.

2 décembre (11) Sur le Rhin, les troupes autrichiennes aux ordres du général Starray, restées sur la défensive depuis le 6 novembre, reprennent l'offensive, attaquent vigoureusement le général Lecourbe dans ses positions de Sinzheim et de Weyer et forcent les Français à les évacuer après un combat acharné. 3 (12) Poursuivies sur Vissloch, les troupes fran

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