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gouvernements. Dès lors pourquoi conserver encore des ménagements envers la France? Le glorieux conquérant qui naguère remplissait Naples d'effroi, n'était plus là pour chatier les perfidies qu'on pourrait méditer; lui et ses compagnons d'armes illustraient le drapeau tricolore sur les rives africaines. L'Italie était livrée à une armée forte de vingt-deux mille hommes; pourquoi n'irait-on point faire flotter l'étendard de saint Janvier sur la terre conquise par Bonaparte et rétablir le gouvernement pontifical sur les ruines de la république romaine?.... Cette dernière idée plaisait singulièrement à Ferdinand IV; ce fut même dans l'espoir de recueillir à lui seul l'honneur de cette picuse mission que ce prince brusqua la reprise des hostilités. Faute grave et inconcevable que cette sotte prétention! S'il eût attendu que la seconde coalition fût définitivement formée et que toutes les forces alliées fussent prêtes à entrer encampagne, le succès était infaillible, tandis que cette aveugle précipitation faillit lui faire perdre ses propres États. Le premier envoi de la subvention stipulée par le traité d'alliance avec l'Angleterre étant arrivé à Naples, le gouvernement s'empressa de porter les forces de son armée à soixante mille hommes de troupes réglées.

Plusieurs bâtiments anglais, chargés d'armes, de munitions et d'habillements arrivèrent en même temps. Ferdinand ordonna de son côté que toute l'argenterie qui se trouvait dans les églises et chez les particuliers fût portée au trésor royal pour être employée à la conquête de l'Italie. Rien de plus curieux que l'esprit belliqueux qui s'empara à cette époque de tout le gouvernement du royaume des Deux-Siciles; il semblait que l'Italie entière allait se courber devant son étendard victorieux. Aussi fut-ce avec transport que la nation, entraînée par l'impulsion que la couronne lui avait donnée, apprit les premiers mouvements de l'armée destinée à servir de mobile à la vengeance de la fière Caroline.

Ce fut au milieu de cet enthousiasme général que Ferdinand envahit, le 23 novembre, le territoire de la république romaine.

L'armée française se trouvait éparpillée sur une ligne immense : elle fut surprise sans aucune déclaration de guerre; aussi les premiers succès furent naturellement pour l'armée napolitaine, et Ferdinand put entrer dans Rome sans difficulté. Mais avant de rappeler ces revers de la république, constatons exactement quelles étaient les forces que les ennemis avaient à combattre. Ce point établi, la marche victorieuse desNapolitains s'expliquera aisément. Les troupes françaises qui se trouvaient alors dans la Romagne s'élevaient, je l'ai déjà dit, à vingtdeux mille hommes; elles étaient divisées en deux divisions: c'étaient celle de Macdonald et

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Malgré cette faiblesse numérique de l'armée de Rome, la première journée de la campagne fut néanmoins un triomphe pour elle. Une colonne de partisans napolitains, forte de quatre mille huit cents hommes, détachée du corps de bataille avec ordre d'attaquer Terni, est défaite près de cette ville par les généraux Lemoine et Dufresne et abandonne huit cents prisonniers, trente trois canons et trois drapeaux. Peu d'historiens ont parlé de ce combat; j'en trouve le récit dans une dépêche de Championet à Joubert; elle est datée de Rome, le 5 frimaire an VII. Mais ce succès partiel ne put toutefois arrêter la marche de l'armée ennemic, et les Français furent obligés d'évacuer Rome dès le surlendemain. Avant de quitter la place, Championet promit solennellement au commandant du château Saint-Ange, de rentrer victorieux avant vingt jours dans la ville éternelle il tint parole (voy. 14 décemb.). 27 nov. (7) Tandis que Championet se trouvait dans la nécessité d'abandonner momentanément les conquêtes de l'armée française, le directoire exécutif, dont la politique ressemblait étrangement dans cette circonstance à celle des sénateurs du Bas-Empire discutant sur l'orthodoxie lorsque le croissant menaçait les portes de Byzance, le directoire, dis-je, arrêtait le mode dont la fête anniversaire de la mort de Louis XVI serait dorénavant célébrée en France. Voici cet acte; il nous peint parfaitement et

L'abbé de Montgaillard (t. V. p. 143) place l'ouverture de la campagne de Rome sous la date du 21 novembre; j'ignore ce qui a pu l'indoire en erreur, car les documents ne manquent point sur ce sujet.

la politique du gouvernement et les mœurs de l'époque « Art. I. Conformément aux lois du 18 floréal an II et du 22 nivôse an IV, l'anniversaire de la juste punition du dernier roi des Français sera célébrée le 2 pluviôse prochain dans toute la république. — Art. II. Le matin de ce jour, les autorités constituées et les fonctionnaires publics dans chaque commune, se rassembleront dans un des temples destinés aux réunions décadaires. Le président de la principale administration présidera l'assemblée. — Art. III. Après que Thymne de la patrie aura été chanté, le président prononcera un discours et ensuite le serment ordonné par la loi du 24 pluviôse an V, et qui est conçu en ces termes: JE JURE HAINE A LA ROYAUTÉ ET A L'ANARCHIE; JE JURE ATTACHEMENT ET FIDÉLITÉ A LA RÉPUBLIQUE ET A LA CONSTITUTION. -- Art. IV. Les fonctionnaires présents prendront le même engagement, en répétant à haute voix : NOUS LE JURONS. Ils signeront ensuite individuellement le serment ci-dessus, en énonçant après leur signature la nature de leurs fonctions.- Art. V. La cérémonie sera terminée par des imprécations contre le parjure, et une invocation à Etre suprême pour la prospérité de la république. Art. VI. Dans les communes où il y a des théâtres ouverts, les entrepreneurs seront invités à faire représenter ce jour-là des pièces républicaines, telles que Brutus, Guillaume Tell, Caius Gracchus, Epicharis, etc.»> C'était de semblables niaiseries que le directoire s'occupait lorsque l'Europe s'apprêtait à marcher contre la France!...

29 nov.(9)—Untraité d'alliance offensive est conclu à Saint-Pétersbourg contre la république française entre Paul Ier et le roi des Deux-Siciles. Il fut signé par le prince Besborowko, le vicechancelier Kolschbey et Rostopchin, au nom de la Russie, et par le duc de Serra Capriola, au nom de Ferdinand IV.

- Ce prince, n'ayant rencontré aucun obstacle qui pût arrêter son invasion, entrait au même instant dans la capitale du monde chrétien. Mais malheureusement cette trop facile conquite bouleversa sa tête: à peine avait-il mis le pied dans Rome qu'il croyait l'Italie conquise. Il n'eut rien de plus pressé que d'écrire au saint père, Pie VI (voy. 15 et 20 février), pour le prier de venir reprendre son autorité pleine et entière sur ses anciens États. Cette lettre peint trop bien le caractère de Ferdinand et donne une idée trop exacte de ce que la coalition pouvait attendre de lui, pour que je n'en reproduise pas quelques lignes. « Votre Sainteté, disait le roi, apprendra sans doute avec la plus grande satisfaction que, par le seCours de notre divin maître et sous la protection du bienheureux saint Janvier, je suis

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entré, sans résistance et triomphant dans la capitale de la chrétienté, c'est pour votre gloire encore plus que pour la mienne que j'ai conquis cette cité superbe que des impies vous ont forcé d'abandonner, mais au sein de laquelle vous pouvez maintenant revenir sans crainte, et reprendre votre autorité paternelle à l'abri de mes armes. Quittez promptement votre trop modeste retraite; et porté sur les ailes de nos chérubins qui transportèrent autrefois Notre Dame de Lorette, partez et descendez dans ce Vatican que doit purifier votre présence. Tout est prêt pour y recevoir votre sainteté. » Le pieux Ferdinand se trompait grandement: on verra, au 14 décembre, Rome, reconquise et l'armée napolitaine en fuite. Et deux mois après l'invasion du territoire romain, les Français entreront victorieux dans Naples et Ferdinand IV se sauvera en Sicile. Mort de Cretté-Palleul (François), ancien député à l'assemblée législative, administrateur du département de Paris et auteur de quelques ouvrages sur l'agriculture. Il était né au Bourget.

décembre (11)-Pendant ce temps la seconde coalition se complète. Un traité d'alliance offensive contre la France est signé à Naples entre l'Angleterre et Ferdinand IV. Ainsi donc la république allait avoir à combatttre les Turcs, les Autrichiens, les Russes, les Anglais et les Napolitains. Il n'y avait en Europe que la Prusse et la Suède qui n'intervenaient point dans la lutte gigantesque contre la France.

3 (13) Le maréchal de camp d'Auberson (Antoine-Victor-Augustin), ex-membre du conseil des anciens, déporté à la suite de la journée du 18 fructidor, meurt dans le désert de Sinnamari; il avait été nommé général le 1er mars 1780.

En Piémont, de nouveaux troubles éclatent contre les troupes françaises. Des bandes d'insurgés, instiguées par la cour, parcourent les routes et tuent tous les soldats qu'elles rencontrent.

4 (14) Dans la Romagne, l'armée napolitaine, forte de quarante mille combattants et divisée en cinq colonnes, attaque la ligne française: ce mouvement donne lieu à quatre actions distinctes.

Combat de Nepi; le général en chef Mack, ayant avec lui près de huit mille hommes, y attaque le général Championet; mais vigoureusement reçu, il est bientôt enfoncé, battu et obligé de prendre la fuite sur Monte-Rossi : deux mille prisonniers, quatre cents blessés et quinze bouches à feu restent entre les mains des Français.

La seconde colonne napolitaine, également forte de huit mille hommes et marchant sur

Rignano dans le but d'y couper la ligne française, est battue près de ce village par le chef de brigade Lahure, commandant de la 15° demi-brigade légère.

4 déc. (14)-La troisième colonne ennemie, de la même force que les précédentes, et chargée de s'emparer de Santa-Maria di Falori, est attaquée par le général polonais Kniazewitz,au moment où elle débouche près de ce village, culbutée dès le premier choc et mise dans une déroute complète. Neuf pièces d'artillerie et une grande quantité de caissons tombent au pouvoir des vainqueurs.

Combat de Vignanello; la quatrième colonne de Mack, chargée de marcher sur Orte et d'y passer le Tibre, est défaite par le général Maurice Mathieu et forcée de suivre le mouvement rétrograde de toute l'armée. Ce dernier combat entraîne la retraite de la cinquième colonne ennemie, sans qu'elle ait le temps d'attaquer la ligne de Macdonald. Les Victoires et Conquêtes (t. IX, p. 206), l'abbé de Montgaillard (t. V, p. 149), etc., portent ces différents combats sous la date du 5 décembre; j'ai suivi la date donnée par Championet dans sa dépêche, datée du surlendemain de sa victoire.

5 (15) Un événement de la plus haute importance se passait alors à l'autre extrémité de la péninsule italique. Le général Joubert, commandant en chef de l'armée d'Italie, fait entrer ses troupes dans le Piémont, livré à la guerre civile (voy. 3 décembre), et lance un manifeste contre le roi de Sardaigne, Charles-Emmanuel. On y lisait en substance : « ....Enfin la cour de Turin a comblé la mesure; elle vient de se démasquer. Depuis longtemps de grands crimes ont été commis. Le sang des républicains français et piémontais se versait à grands flots par les ordres de cette cour perfide. Le gouvernement français, ami de la paix, croyait la ramener par des voies conciliatrices: son désir prononcé était de cicatriser les plaies d'une longue guerre et de rendre la tranquillité au Piémont, en resserrant de jour en jour son alliance avec lui; mais son espoir a été lâchement trahi, et il commande aujourd'hui à son général de venger l'honneur de la grande nation, de ne plus croire une cour infidèle à ses traités, et d'assurer au Piémont la paix et le bonheur. Tels sont les motifs de l'entrée de l'armée française dans le Piémont. »

Pour compléter l'invasion, les troupes françaises cantonnées dans le Milanais, et réunies à Pavie, marchent sur le Tésin.

6 (16) Le général Montrichard s'empare d'Alexandrie, tandis que le général Caza-Bianca se rend maître de Coni.

La ville de Novarre est surprise par ruse, par l'adjudant général Musnier de la Converserie.

Pendant ce temps, à Paris, le directoire exécutif déclare la guerre au roi des Deux-Siciles et à celui de Sardaigne.

Dans la Romagne, six mille napolitains, commandés par le général Mask, s'emparent de la ville d'Otricoli et massacrent la petite garnison française composée de cinquante hom

mes.

Mais attaqué peu d'instants après par le gé néral Maurice Mathieu, l'ennemi est battu à son tour et chassé de sa conquête avec une perte de deux mille prisonniers, de neuf canons et de trois drapeaux.

7 déc.(17)-Cette défaite est suivie d'un autre revers. Une forte colonne napolitaine s'étant jetée dans les montagnes de Buona, y est battue par Maurice Mathieu et le prince de Santa-Croce, commandant d'un corps de troupes romaines; ⚫ douze pièces d'artillerie restent entre les mains des Franco-Romains.

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Sur l'extrême gauche de la ligne française, le général de division Duhesme investit la citadelle de Civitello del Tronto, située sur la frontière des Abruzzes, et occupée par une forte garnison napolitaine.

8 (18) Le commandant ennemi, intimidé par la fermeté du général républicain, capitule après dix-huit heures d'investissement et sans que les assiégeants eussent tiré un seul coup de canon. La garnison reste prisonnière de guerre. Dans le Piémont, la colonne française du général Montrichard, qui s'était emparée le 6 d'Alexandrie, part de cette ville dans la journée du 7, marche sur Turin, culbute les troupes sardes chargées d'en défendre les approches, et pénètre enfin dans la capitale du royaume de Sardaigne dans la nuit du 8. Les Français trouvent dans l'arsenal de cette place plus de dix-huit cents pièces d'artillerie, cent mille fusils et des munitions immenses. 9 (19) Joubert arrive également à Turin. Voyant ses États conquis, le roi Charles-Emmanuel, resté dans son palais, abdique la couronne de Sardaigne entre les mains du général Joubert. Le prince quitte Turin le jour même, à dix heures du soir, avec toute sa famille, et se retire à Florence, près du grand-duc de Toscane; il y arriva le 20 suivant.

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En attendant que le directoire statuât sur le sort du Piémont, Joubert y établit un gouvernement provisoire, composé de quinze membres. Ces membres étaient : Faviat, Bollon, Saint-Martin, de la Motte, Fasella, Bertolotti, Bossi, Colla. Fava, Bon, Galli, Braida, Cavalli, Baudisson, Rossi et Sartoris '. Tandis que l'armée d'Italie achève la conquête du Piémont, l'armée de Rome continue

L'acte organique du gouvernement provisoire donné a Piémont se trouve au Moniteur, no 9, an VII.

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ses succès. Mask, retiré à Calvi depuis sa défaite d'Otricoli (voy. 6 décembre), est cerné dans cette ville par le général Macdonald et forcé de se rendre par capitulation. Cinq mille prisonniers, huit canons et quinze drapeaux, tels sont les fruits de cette prise. Cette importante défaite, jointe aux autres revers de l'armée ennemie, détermine Ferdinand à évacuer Rome quatre jours après et à se retirer précipitamment sur ses États.

14 déc. (24)-Le général Championet rentre victorieux dans Rome (voy. 23 nov.) L'arrière-garde napolitaine, forte de deux mille hommes, y est faite prisonnière par l'avant-garde françaises. Les Victoires et Conquêtes, l'abbé de Montgaillard et plusieurs autres historiens, portent la reprise de Rome au 15; mais la dépêche de Championet doit faire autorité dans cette circonstance.

Ce même jour, la corvette la Baïonnaise, de vingt canons de 8, et commandée par le lieutenant de vaisseau Édouard Richer, est attaquée à vingt lieues des côtes de Rochefort par la frégate anglaise l'Embuscade, portant en batterie quarante-deux bouches à feu de 24, de 18 et de 6. Après trois heures d'un combat terrible, les Français montent à l'abordage et s'emparent de la frégate ennemie. C'est une des plus belles actions navales de la république.

17 (27) A l'extrême gauche de l'armée de Rome, le général Lemoine force la ville d'Aquila, sur les frontières des Abruzzes, à lui ouvrir ses portes par capitulation (voy. 18 décembre). Au même instant les Napolitains sont battus à Monte-Pagano par le général Rusca et laissent trois cents hommes entre ses mains.

- En Orient, Desaix continue ses succès dans la haute Égypte. Un corps nombreux de mameluks, conduits par Hassan-bey, est complétement battu au village de Fechem.

- En France, le gouvernement décrète que les troupes de l'armée d'Italie qui ont fait la conquête du Piémont, ont bien mérité de la patrie.

18 (28) A Londres, le cabinet britannique signe un traité de subsides avec la cour de Saint-Pétersbourg, pour faire face aux dépenses qu'entraînent les préparatifs de guerre de cette dernière puissance contre la France. - En Italie, capitulation du fort d'Aquila, vivement pressé par le général Lemoine, qui s'était emparé de la ville la veille (voy. 17 décembre): les Français y trouvent quarante pièces d'artillerie.

19 (29) A Paris, le général Masséna est nommé au commandement de l'armée d'Helvétie.

20 (30) Le général Championet, dont les forces augmentaient de jour en jour par de nombreux renforts tirés du centre de l'Italie

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En France, le général Milet de Mureau (le baron Louis-Marie-Antoine Destouff) est nommé ministre de la guerre en remplacement du général Schérer.

Dans la Romagne, la ville de Pescara, occupée par deux mille Napolitains, est investie par la division Duhesme.

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(4) La place capitule la garnison et quatrevingt-quatre bouches à feu tombent au pouvoir des Français.

27 (7) En Orient, Bonaparte, voulant profiter de la tranquillité du pays pour l'explorer dans l'intérêt des sciences, arrive à Suez dans le but d'y reconnaître les traces de l'ancien canal qui unissait autrefois la mér Rouge à la mer Méditerranée. Il était parti du Caire le 25 précédent. Ce fut pendant cette excursion que le général faillit subir le sort de Pharaon et de son armée courant sur les traces des enfants fugitifs d'Israël. A peine arrivé à Suez, Bonaparte passa la mer Rouge, à la marée basse, et alla visiter la source de Moïse. Mais en revenant vers le soir, le gué par lequel on avait passé, se trouvait déjà couvert par la haute marée et il fallait remonter vers le fond du golfe pour y chercher un autre passage. Malheureusement l'Arabe qui conduisait la caravane, se trompa dans son calcul sur la hauteur du flux : une partie de l'escorte fut submergée; Bonaparte allait l'être également, lorsqu'un de ses guides le prit sur ses épaules et l'emporta avec rapidité.

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(8) En Italie, l'avant-garde de l'armée de Championet arrive sur les bords du Carigliano, défendu par l'arrière-garde napolitaine, force le passage et chasse les ennemis de leur position.

(10) Le général Rey, de la gauche de l'armée de Rome, entre sur le territoire napolitain et bat les ennemis à Itri.

Ce même jour, l'avant-garde française arrive près de Capoue.

A Paris, mort de Leclerc (Nicolas-Gabriel). littérateur distingué, et ancien inspecteur général des hôpitaux du royaume; il naquit à Baume-les-Dames, dans la Franche-Comté, le 6 octobre 1727.

La France perd encore ce jour le général Montesquiou-Fesenzac (Anne-Marie, marquis de); il commanda pendant quelque temps l'armée du midi, et se trouvait en inactivité lorsqu'il mourut à Paris.

(11) En Égypte, Bonaparte quitte Suez et prend la route du Caire en passant par Belbeïs.

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çois), né à Noyon en 1737;

Delmas (Jean-Baptiste), ancien député à l'assemblée législative, à la convention nationale, et membre du conseil des anciens; il naquit aux environs de Toulouse en 1754;

C'est le dernier événement de l'année 1798. | Le biographe Beaucousin (Christophe-Jean-Fran Indépendamment des hommes distingués déjà cités, la France perdit dans le courant de l'année, et à des époques imparfaitement connues : Le général de brigade Bar (Jean-François), mort à Paris. Il fut créé général de brigade le 8 juillet 1795 et destitué par Barras au mois de septembre suivant; le directoire prétendait qu'il avait eu des intelligences avec les royalistes, mais le conseil de guerre devant lequel on le traduisit, l'acquitta de cette accusation;

Duprat (Adrien), ancien conseiller au parlement de Paris, député de la noblesse de cette ville aux états généraux et membre de la convention, mort à Appenzel, en Suisse, où il s'était réfugié depuis la journée du 18 fructidor.

CHAPITRE IX.

1799

--

CONQUÊTE DU ROYAUME DE NAPLES ET ÉTABLISSEMENT DE LA RÉPUBLIQUE PARTHÉNOPÉENNE. RUPTURE DU TRAITÉ DE CAMPO-FORMIO. SECONDE COALITION. -CAMPAGNES DÉSASTREUSES D'ALLEMAGNE LES FRANÇAIS ÉVACUENT LE TERRITOIRE NAPOLITAIN. DANGERS DE LA FRANCE. DÉSASTRES DES COALISÉS EN ÉGYPTE, EN SUISSE ET EN HOLLANDE. RETOUR DE BONAPARTE. CHUTE DU GOUVERNEMENT DIRECTORIAL.

ET D'ITALIE.

1er janvier (22 nivôse an VII).-L'année 1799, qui
devait amener tant de revers pour la France
et presque entraîner la ruine de la république,
commence par la mort de Castilhon (Jean), lit-
térateur distingué, né à Toulouse en 1718.
2 (23) A Paris, le gouvernement déclare que
l'armée de Rome, sortie victorieuse de l'at-
taque de l'armée de Ferdinand IV, a bien mé-
rité de la patrie.

Ce même jour, le cabinet britannique accède,
par un traité signé à Constantinople, à l'alliance
conclue entre la Russie et la Porte Ottomane,
contre la France, le 23 décembre précédent.
3 (24) Dans le haute Égypte, le général Davoust,
commandant de la cavalerie du corps de De-
saix, rencontre sept mille Arabes au village de
Souâgui, les attaque et les disperse; huit
cents ennemis restent sur le terrain.
- Dans les États napolitains, combat de Cajozzo;
une forte colonne ennemie, commandée par le
général Mack, y est défaite par le général
Macdonald.

4 (25) Sur la gauche, le général Rey attaque la
ville de Gaëte, défendue par quatre mille Na-
politains et force le commandant ennemi à lui
ouvrir les portes de la place par capitulation. La
garnison et quatre-vingt-douze pièces d'artil-
lerie tombent au pouvoir des Français.
Au même instant une violente révolte éclate
sur les flancs de l'armée française.
Pendant ce temps Championet investit la ville
de Capoue, défendue par le prince de Miliano
et le duc de Gesso.

8 (19) En Orient, sanglant combat de Tatha;
mille Arabes révoltés y sont massacrés par la
cavalerie de Desaix.

10 (21) La ville de Capoue, menacée d'un bombar

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dement, se rend par capitulation aux troupes françaises.

janv. (22)-Championet prend possession de la place.Je m'étonne qu'un grand nombre d'historiens aient placé la reddition de cette ville sous la date du 4 janvier. L'acte de la capitulation doit faire foi; l'article Ier porte : « La ville de Capoue, telle qu'elle se trouve avec ses magasins de tout genre, sera remise demain 11 janvier, à dix heures du matin, à l'armée française. » Cette phrase est trop positive pour laisser le moindre doute sur la véritable date de l'occupation.

12 (23) Maître de Capoue, Championet fait marcher une partie de son armée 'pour écraser les révoltés qui menacent ses flancs.

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La petite ville de Castelforte, foyer de l'insurrection, occupée par plusieurs bandes napolitaines, est emportée de vive force par la division Rey.

(26) Cette défaite n'arrêta qu'imparfaitement le mouvement réactionnaire contre les troupes françaises. Trop faible pour lutter longtemps contre toute une population armée, Championet se décida à combattre la révolte par un

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