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François de Luxembourg remplaça Palamède, et Aimar de Poitiers, baron de Saint-Vallier, Raymond.

Le duc de Lorraine n'avait pas renoncé à l'espoir d'obtenir le comté de Provence; il le demanda aux états généraux assemblés à Tours, qui fixèrent un espace de quatre ans, pendant lequel des commissaires examineraient la prétention du prince lorrain, en attendant, on lui accorda une pension de trente-six mille francs et une compagnie de cent lances. Au même moment Naples s'insurgea, le pape Innocent VIII et les barons napolitains, abandonnant Ferdinand 1er, implorèrent l'appui du roi de France qui permit au duc de Lorraine de profiter pour lui-même de ce mouvement hostile. Mais la paix se fit entre les barons, le pape et le roi de Naples. Le duc de Lorraine trompé dans son espoir, tourna ses vues vers la Provence, où il chercha à renouer des intrigues. Ses manœuvres aboutirent à mettre en présence deux partis le parti lorrain et le parti français, et à désoler le pays. Les députés de ce dernier parti qui allèrent se jeter aux pieds du roi, revinrent à Aix avec des commissaires de la cour de France chargés de convoquer les états-généraux.

La première assemblée ne décida rien; une seconde, qui eut lieu au mois d'août, délibéra << de se donner d'un cœur franc au roi de France,

d'un vice-roi en confirmant les privilèges des villes d'Arles et de Marseille, il les attacha au nouveau souverain; les impuissantes tentatives de quelques nobles provençaux, partisans malheureux du faible duc de Lorraine, petit-fils de Réné, tournèrent à leur honte, et l'issue qu'elles eurent ne fit que raffermir la puissance de Louis XI.

Palamède déployait toutes les qualités d'un administrateur habile, mais l'envie veillait autour de lui on l'accusa d'aspirer à se rendre indépendant; une première justification ne désarma pas ses ennemis; en butte à de nouveaux soupçons, il subit la honte d'une enquête de la part de Jean de Baudricourt, gouverneur de Bourgogne, qui reconnut l'injustice des attaques Papassionnées dirigées contre le gouverneur ; lamède fut confirmé dans son emploi.

A cette époque les états généraux s'assemblèrent extraordinairement à Toulon; on y choisit des députés pour représenter le pays aux nôces du Dauphin avec Marguerite d'Autriche, fille de Maximilien et de Marie de Bourgogne.

Louis XI mourut peu de temps après. Le 30 août 1483, Charles VIII, son fils, à peine sacré roi, enleva à Palamède de Forbin le gouvernement de la Provence. Le vieux Palamède s'en consola, au dire d'un ancien auteur, en réfléchissant aux instabilités des grandeurs. Raymond de Glandevès, son gendre, perdit son titre de grand sénéchal.

François de Luxembourg remplaça Palamède, et Aimar de Poitiers, baron de Saint-Vallier, Raymond.

Le duc de Lorraine n'avait pas renoncé à l'espoir d'obtenir le comté de Provence; il le demanda aux états généraux assemblés à Tours, qui fixèrent un espace de quatre ans, pendant lequel des commissaires examineraient la prétention du prince lorrain, en attendant, on lui accorda une pension de trente-six mille francs et une compagnie de cent lances. Au même moment Naples s'insurgea, le pape Innocent VIII et les barons napolitains, abandonnant Ferdinand 1er, implorèrent l'appui du roi de France qui permit au duc de Lorraine de profiter pour lui-même de ce mouvement hostile. Mais la paix se fit entre les barons, le pape et le roi de Naples. Le duc de Lorraine trompé dans son espoir, tourna ses vues vers la Provence, où il chercha à renouer des intrigues. Ses manœuvres aboutirent à mettre en présence deux partis le parti lorrain et le parti français, et à désoler le pays. Les députés de ce dernier parti qui allèrent se jeter aux pieds du roi, revinrent à Aix avec des commissaires de la cour de France chargés de convoquer les états-généraux.

La première assemblée ne décida rien; une seconde, qui eut lieu au mois d'août, délibéra << de se donner d'un cœur franc au roi de France,

» et de le supplier de recevoir les Provençaux >> en bons et fidèles sujets, les laissant vivre dans >> leurs statuts, coutumes, libertés, et privilè»ges, avec assurance de n'être jamais désunis » et séparés de la couronne à laquelle ils pré>> tendaient d'être inséparablement attachés, non » comme un accessoire à un principal, mais » comme un principal à un autre principal; et conformément à la dernière disposition » de leur dernier comte, Charles du Maine. »

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Charles VIII, par lettres-patentes données à Compiègne le 25 octobre de la même année, accepta pour lui et ses successenrs l'offre des états de Provence, aux conditions que ceux-ci avaient stipulées.

La paix qui fut ainsi rendue à la Provence ne se rétablit pas aussi vîte à Marseille. Les principales familles de cette ville se disputaient avec acharnement les principales charges municipales; le conseil et la cité étaient en proie à deux factions qui reconnaissaient pour chefs, l'une, Jacques de Candole et Jacques Cépède, et l'autre Adam de Vento, et l'irascible Jean Ricaut, ennemi personnel de Candole. Le parti de Candole avait le dessus au conseil, mais le dessous dans la ville. Car le peuple, se partageant entre ces deux factions, apportait une adhésion de vœux plus imposante à celle de Ricaut. Cette désunion 'des esprits s'accrut par un conflit de pouvoir entre

le gouverneur François de Luxembourg et le grand sénéchal Aimar de Poitiers de Saint-Vallier. En 1492 Aimar de Poitiers qui soutenait le parti populaire, voulant diminuer la puissance municipale de Jacques de Candole, porta le nombre des conseillers, qui était de 48, depuis 17 ans, à 72. Candole ne se tint pas pour battu, il fit casser le décret du sénéchal, par Luxembourg, qui réduisit les conseillers à trente-six et nomma viguier de Marseille Bertrand, seigneur d'Ollioules. Aimar de Poitiers investit de la même charge Jean Cottier.

Voilà deux viguiers. Bertrand alla siéger à l'hôtel de ville; Jean Cottier, qui comptait le plus de partisans dans la ville, y fit une entrée bruyante, et nos deux viguiers se harcélèrent d'arrêts de proscription. Les têtes s'echauffèrent le 20 avril 1493, la ville se métamorphosa en un vaste champ de bataille. Les adhérens du sénéchal et de Cottier prennent tumultueusement les armes, fondent sur l'hôtel de ville, y pénètrent et en chassent la majorité du conseil présidée par le seigneur d'Ollioules. Jean Ricaut jette la populace sur les maisons des membres de cette majorité haïe; les plus grands excès signalèrent cette funeste journée.

Charles VIII, instruit de tous ces désordres, destitua Louis de Luxembourg et Aimar de Poitiers et conféra leurs deux emplois au marquis

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