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reurs, déclara au nom de son corps donner son adhésion aux sentimens dont Pascalis s'était rendu l'organe.

Ce fut là ce qui remplit la dernière séance par laquelle le parlement d'Aix, institué par Louis XII en 1501, termina sa glorieuse existence. Pascalis périt, pendu à un arbre, le 14 décembre.

La Provence finit ainsi. Le 4 août 1789, elle perdit sa constitution; le décret du 26 février 1790, lui enleva son nom; quelques mois après, un nouveau régime judiciaire remplaça sa cour souveraine.

Ces deux décrets détruisirent tout-à-fait sa nationalité, et son rôle historique fut terminé.

Arrivé à la fin de ma course, j'éprouve le besoin de payer une dette de reconnaissance. Les écrivains morts ne m'ont pas seuls aidé dans cette composition si souvent interrompue et si souvent reprise, dans le long espace de six années. J'ai consulté un grand nombre d'ouvrages de mes contemporains, et si quelques idées judicieuses se montrent clairsemées dans mes livres, je dois leur en faire hommage. Loin de moi la prétention d'offrir une histoire conçue d'après un plan philosophique et exécutée dans les savantes et rigoureuses limites d'un systême. J'ai glané aventureusement dans un champ que des noms, des souvenirs d'enfance, des impressions produites par des récits contés aux veillées me firent parcourir avec

quelque charme. Parmi les auteurs que j'ai consultés avec le plus de fruits, je nommerai Raynouard, qu'une mort récente vient d'enlever à ses belles et profondes études. Son livre sur les Troubadours m'a permis d'offrir une esquisse exacte de la brillante époque toute résonnante encore des chants de ces poètes errans. Le résumé de l'histoire de Provence par M. Rouchon-Guigues, conseiller à la cour royale d'Aix, m'a fourni la division de mes chapitres; ce n'est pas là le seul service que j'ai retiré de ce petit livre écrit avec la concision sévère d'un auteur antique. Souvent, le langage de M. Rouchon est devenu le mien, ma pensée un écho de la sienne; aucun auteur n'est entré plus avant que lui dans la connaissance intime de notre histoire; et il est infiniment regretable que M. Rouchon n'ait pas donné à son œuvre de plus vastes proportions. Son coup-d'œil philosophique aurait su parcourir, avec assurance, des horizons plus larges, et nous lui aurions dû un de ces travaux éminents qui donnent à des récits, circonscrits dans une province, toute l'importance et toute la publicité d'une histoire générale.

Pour la dernière partie de inon travail, j'ai lu, avec la plus minutieuse attention, les derniers vo lumes de l'histoire de Provence, que mon savant compatriote, M. Augustin Fabre, vient de publier.

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J'avoue en toute franchise qu'il a été mon guide dans les époques récentes; appuyé sur lui, éclairé par sa sagacité incontestable, échauffé souvent l'entraînante châleur de ses pages, j'ai pu, par graces à lui, recevoir, vives et saisissantes, ces impressions de récits, qui ressuscitent le fait, et le placent devant vos yeux dans toute sa vérité. MM. Thoulouzan, Negrel-Feraud, aidés dans la partie archéologique par un jeune savant d'une si haute sagacité, M. Sauze, ont publié cette Statistique du département des Bouches-du-Rhône, où des faits si curieux, des dissertations si lumineuses sont distribués avec tant d'intelligence. Je me suis plongé dans la lecture de ce bel ouvrage, et j'avoue, que honteux de mon peu de science à l'aspect d'une érudition si abondante et si nourrie, j'éprouvais, en m'appropriant tant de recherches, tant de découvertes, un remords bien légitime que je calme à peine, par l'aveu que j'en fais. Mais du moins je ne veux pas qu'on me reproche d'avoir tû les sources où j'ai puisé, j'aime mieux que des mains sévères détachent l'un après l'autre, les ornemens empruntés de mes récits et les fassent voir dans leur nudité ignorante.

Les excellentes lettres de M. le docteur Lautard sur Marseille, publiées dans la Ruche de Provence, dont M. Jauffret était l'aimable et spirituel éditeur, ont illuminé, aussi pour moi, la nuit des premiers âges de notre patrie.... Ma recon

naissance, maintenant, va essayer d'arriver à des noms bien imposans. M. Guizot, M. Augustin Thierry, M. Amédée Thierry, ont débrouillé pour moi, d'une main ferme et hardie, le cahos de la société gauloise, de la société romaine et de la société féodale. Il est une foule de pages dans mon histoire dans lesquelles je n'ai fait qu'énerver par mon expression la pensée forte et féconde de ces grands historiens.

Voilà à peu près toutes mes dettes de reconnaissance d'historien payées, maintenant, je livre avec un peu plus d'assurance mon livre au public.

FIN DU QUATRIÈME ET DERNIER VOLUME.

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