l'un par les juges d'Hyères, et l'autre par ceux de Tretz, il les fit passer sur le champ par les armes. Les gens de guerre ajoutèrent aux calamites de la contagion, ils molestaient tout le monde, tuaient des religieux en forme d'amusement, forçaient les curés à faire, du haut des chaires, des publications contre leurs évêques; ils se mêlaient d'interpréter les testamens, ils agissaient, enfin, d'une manière étrange et révoltante, à l'égard de ces malheureuses populations que la peste décimait. Langeron se comporta, lui, avec sagesse, à Marseille; mais il remplit aussi, dans toute son étendue, le mandat extraordinaire qu'il avait reçu. Ainsi, il jugeait tous les procès, soit civils, soit criminels, annulait les arrêts du parlement, forçait de payer, quand il le croyait juste, ceux que des sentences judiciaires en avaient dispensés, et cela sans protestation de leur part; il fixa le taux, et il le fit arbitrairement, de la monnaie, et suspendit l'exécution de la déclaration royale qui rendait à la justice sa forme accoutumée.

L'assemblée particulière des procureurs du pays-nés, réunie d'abord à Aix, sous la présidence de l'archevêque, puis à Saint-Remi, puis à Tarascon, avait délibéré de demander au régent du royaume : 1o l'abandon des dons gratuits pendant tout le temps de l'affreuse maladie: 2° la ferme du contrôle des actes des notaires; 3° les

cent mille livres à compte des six cent L. je viens de parler, envoya cinq cent mille liv. en billets de banque, et garda le silence sur les autres chefs de la demande. L'assemblée, regardant ces secours comme insuffisans, délibéra, en outre, d'emprunter jusqu'à un million, au fur et à mesure des besoins publics.

Une somme de trois cents livres par feu fut imposée sur la Provence entière, pour subvenir aux charges courantes, et une autre de cent livres pour les communautés fut établie dans l'assemblée générale que celles-ci tinrent à Lambesc le 22 avril 1722.

A Marseille, il y eut encore une nouvelle alarme qui se dissipa bientôt. La mort d'un homme, frappé de la peste, qui arriva le 4 mai 1722, et celle de deux jeunes personnes, auxquelles on avait présenté quelques pièces de dentelles, répandirent la consternation. Les traces du venin se manifestèrent chez d'autres victimes. Nouvelle terreur dans le peuple; on fuit encore, on s'attend encore au retour des scènes lugubres à peine terminées. Les

et reprit ses fonctions au milieu de 1、

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Mais le mal disparut bientôt. Un édit re. communications avec Marseille, en ordonu. la retraite des troupes qui formaient le cordon autour de cette ville; on se contenta de reculer l'exportation des marchandises jusqu'au 27 mai 1723.

Les querelles théologiques occupaient, alors, le l'attention des parlemens, un historien, père Quesnel, avait publié ce livre qui parut aux jésuites renfermer des doctrines semblables à celles qui furent si sévèrement censurées dans Jansenius. Le 8 septembre 1723, le pape lança sa fameuse bulle unigenitus qui condamnait cent une propositions du livre de Jansenius. Cette bulle n'éteignit pas la guerre, la lutte s'envenima de plus en plus, et l'enregistrement de cette bulle ne se fit pas avec promptitude dans divers parlements et notamment dans celui d'Aix.

arrérages de la capitation des années 1718 et. 1719:4° le courant des billets de banque qui se trouvaient dans la caisse de la Province ; 5o l'ordre au directeur de la monnaie de changer ces billets en espèces ; 6o le paiement des six cent mille livres dues au pays pour l'abonnement du contrôle des actes. Le régent n'accorda que deux cent mille livres à compte des six cent mille dont je viens de parler, envoya cinq cent mille livres en billets de banque, et garda le silence sur les autres chefs de la demande. L'assemblée, regardant ces secours comme insuffisans, délibéra, en outre, d'emprunter jusqu'à un million, au fur et à mesure des besoins publics.

Une somme de trois cents livres par feu fut imposée sur la Provence entière, pour subvenir aux charges courantes, et une autre de cent livres pour les communautés fut établie dans l'assemblée générale que celles-ci tinrent à Lambesc le 22 avril 1722.

A Marseille, il y eut encore une nouvelle alarme qui se dissipa bientôt. La mort d'un homme, frappé de la peste, qui arriva le 4 mai 1722, et celle de deux jeunes personnes, auxquelles on avait présenté quelques pièces de dentelles, répandirent la consternation. Les traces du venin se manifestèrent chez d'autres victimes. Nouvelle terreur dans le peuple; on fuit encore, on s'attend encore au retour des scènes lugubres à peine terminées. Les

religieux de Saint-Victor ferment encore la porte de leur citadelle. Les anciennes mesures sont remises en vigueur. De Brancas, gouverneur de Provence, porte la peine de mort contre tout marseillais qui dépassera la ligne de son territoire, et enjoint aux malades de se déclarer dans les vingt-quatre heures, sous la même peine. Louis XV, devenu majeur, confie de nouveau le commandement général de Marseille au chef d'escadre de Langeron. Celui-ci qui avait quitté Marseille, le 29 novembre 1721, y rentra le 28 juin 1722, et reprit ses fonctions au milieu de l'effroi général. Mais le mal disparut bientôt. Un édit rétablit les communications avec Marseille, en ordonnant la retraite des troupes qui formaient le cordon autour de cette ville; on se contenta de reculer l'exportation des marchandises jusqu'au 27 mai 1723.

le

Les querelles théologiques occupaient, alors, l'attention des parlemens, un historien, père Quesnel, avait publié ce livre qui parut aux jésuites renfermer des doctrines semblables à celles qui furent si sévèrement censurées dans Jansenius. Le 8 septembre 1723, le pape lança sa fameuse bulle unigenitus qui condamnait cent une propositions du livre de Jansenius. Cette bulle n'éteignit pas la guerre, la lutte s'envenima de plus en plus, et l'enregistrement de cette bulle ne se fit pas avec promptitude dans divers

parlements et notamment dans celui d'Aix.