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et sa tête envoyée à Marseille, où on la plaça audessus de la porte Réale.

Les troubles du royaume et du pays étaient calmés, la sagesse de Henri maintenait le bonheur de la France, quand, tout-à-coup, le secrétaire du comte de Carces apporta la nouvelle de l'assassinat commis sur la personne du Roi. Le premier président en ayant été informé, manda au palais l'assemblée des chambres, et, après avoir pris le serment de fidélité des magistrats envers le nouveau monarque, il fit introduire les consuls-procureurs et les notables. Sa harangue fut touchante, et des larmes coulèrent de tous les yeux pour la perte d'un si bon prince. Alors, les huissiers s'étant approchés des fenêtres, ils annoncèrent au peuple assemblé sur la place, la mort du Roi; puis ayant reculé de quelques pas et étant revenus aux fenêtres, ils proclamèrent, dans la formule accoutumée, Louis XIII, Roi de France et de Navarre, comte de Provence, Forcalquier et terres adjacentes.

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Au milieu des troubles, des guerres religieuses, des querelles de ville à ville, de bourg à bourg, dont la Provence fut désolée dans le sixième siècle, on trouve quelques noms qui réveillent des souvenirs d'utilité publique, de paisibles conquêtes dans le domaine des arts. En tête de ces noms, nous plaçerons celui d'Adam de Crapone, né à Salon, d'une famille originaire de Pise, lequel, versé de bonne heure dans la connaissance des mathématiques et de l'hydrolie, changea en plaines fertiles des terres caillouteuses, et enrichit sa patrie par un canal qui porte justement son nom. Ce canal, commencé en 1557, fut terminé trois ans après. Crapone n'était pas un savant oisif; il dessécha et assainit les environs de Fréjus, il conçut la pensée de joindre les deux mers par un canal qui aurait traversé le Charolais, en mêlant les eaux de la Saône à celle de la Loire: il voulait aussi amener à Berre les eaux de la 15

T. IV.

Durance. A Nice, il créa des ouvrages utiles,

et

à Nantes, il présida à la démolition d'une forteresse mal assise. Adam de Crapone mourut empoisonné à l'âge de quarante ans.

Quelques hommes instruits et pacifiques, cultivaient les lettres au milieu des fracas des guerres civiles; Honoré Rambaud honora sa profession de maître d'école, à Marseille, par la publication d'un traité sur l'orthographe; Quiqueron de Baujean, d'Arles, écrivit en latin un ouvrage de Laudibus Provinciæ, et un poème sur Annibal、 traversant les Alpes. Antoine d'Arène, plus connu sous le nom d'Antonius Arèna, avait un tour d'esprit burlesque, il composa des vers macaroniques, et notamment un poème sur Charles-Quint, livre dont le succès fut immense.

Malherbe, qui vécut quelque temps à Aix, y avait formé une réunion choisie d'hommes d'esprit et de savoir: Jean de la Cepède, Fauchet, qui publia un discours sur les armes et les bâtons des anciens chevaliers, Galoup de Chasteuil, connu par des poésies, Dupériez, dont la fille vécut l'espace d'un matin, Joseph de Mazargues, Boniface de la Molle, Marc-Antoine de Cadenet, en fesaient partie. En 1581, Malherbe épousa, à Aix, la fille de Louis de Coriolis, président au parlement de Provence.

En 1550, les états pourvurent aux dépenses de l'université; en 1568, la ville d'Aix voulant

remettre l'université en sa première splendeur, laquelle estait esteinte, fonda deux chaires de médecine et deux nouvelles chaires de droit, à condition que la nomination des professeurs appartiendrait au conseil municipal. Les états de 1571, créèrent une chaire de théologie à Aix; Henri IV y créa, en 1603, le collége royal de Bourbon. En 1575, le premier livre imprimé en Provence, le fut à Aix, par Pierre Roux, qui publia le Traité de l'Eglise de Dieu contre les Calvinistes, par Jehan Pelicot, conseiller au siége d'Aix.

Depuis 1587 jusqu'à 1594, Aix fut privé d'imprimerie; mais à cette dernière date, Jean Courrard reçut de la ville un logement au collége royal de Bourbon, avec des gages fixés, comme imprimeur de la communauté. Jean Tholosan vint de Lyon pour le remplacer en 1597. Courrard avait publié la Guisiade Provençale de Meirier, ouvrage contre la ligue.

Charles Casaulx et Louis d'Aix firent venir d'Avignon, en 1594, l'imprimeur Pierre Mascaron, qui publia les poésies de la Belladière et celles de Pierre Paul, escuyer Marseillais, frais du premier consul et du viguier.

aux

Un procès mémorable occupa, au commencement du 17me siècle, l'attention du pays; un prêtre accusé de sorcellerie y figura comme acteur principal. Ce prêtre se nommait Louis Gaufrèdy,

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