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léçons théoriques dans l'Ecole, et celles de pratique sur son exploitation même. La Société d'Encouragement pour l'industrie nationale a apprécié ce bienfait du gouvernement; elle a senti que cet établissement si desiré pouvoit enfin répandre la véritable instruction agricole dans les départemens où cette instruction même est le moins connue, et fournir aux propriétaires des régisseurs capables de diriger leurs domaines d'une manière digne de servir d'exemple. Cet établissement étant particulièrement destiné à la classe des cultivateurs aisés qui seuls peuvent mettre l'instruction à profit, le gouvernement n'a pas cru devoir se charger de l'entretien des élèves; mais le prix de la pension est très-modique, puisqu'il ne s'élève qu'a 27 fr. So cent. par mois, ou 335 fr. 60 cent. par an. Les élèves sont défrayés de tout à l'Ecole; ils n'ont qu'à pourvoir à leur habillement, qui doit toujours être de la plus grande simplicité. La Société d'Encouragement a décidé qu'elle se chargeroit de faire les fonds nécessaires pour la pension de six élèves à l'Ecole. Elle a en conséquence invité les agronomes les plus éclairés des départemens de la Charente-Inférieure, du Cher, du Morbihan, du Pas-de-Calais, de Seine-et-Marne et de la Somme, à choisir des hommes assez jeunes pour pouvoir profiter de cet enseignement, qui soient fils de fermiers ou de propriétaires, aient satisfait aux lois de la conscription, et sachent bien lire et bien écrire; ils doivent déjà avoir une teinture de la culture des terres, et se consacrer entièrement par la suite à cette profession. Les élèves envoyés pour le cours d'économie rurale pourront aussi profiter, en même temps, de l'instruction vétérinaire qui se donne gratuitement à l'Ecole d'Alfort; ils obtiendront des récompenses suivant le degré d'intelligence et de zèle qu'ils auront montrés dans leurs travaux, et un brevet d'agriculteur, d'après les examens qui seront faits à la fin du cours, sur leur capacité et sur leur instruction.

— Un premier transport, d'environ go tableaux, choisis dans la belle galerie du duc de Brunswick à Salzthal, est en route pour Paris: un second doit le suivre incessamment. On s'occupe aussi à faire un choix parmi les estampes rares, les médailles, les pierres gravées, et les manuscrits qui faisoient l'ornement de la belle bibliothèque de Wolfenbuttel, qui renferme entr'autres un assez grand nombre de pièces particulières relatives à l'histoire de France.

Le Quadrige de la porte de Brandebourg, à Berlin, en a été enlevé par les soins de M. Denon, directeur du Musée Napoléon; ce monument est parti, le 30 novembre, pour la France, avec plusieurs autres objets d'art recueillis en Prusse.

-M. Hultz, astronome prussien, demeurant à Francfortsur-l'Oder, pense que le soleil éprouve dans ce moment une grande révolution. Il fonde cette conjecture sur un groupe de taches nouvelles qu'il vient de découvrir à sa surface, et qui, suivant lui, occupent un quinzieine de son diamètre. M. Renou, peintre et secrétaire de l'ancienne Académie de peinture, vient de mourir à Paris, à l'âge de 76 ans.

Après quinze années d'interruption, l'Académie de Besançon a ouvert ses séances, le 6 de ce mois, sous la présidence de M. Jean-Debry, préfet du département du Doubs. Au Rédacteur du MERCURE DE FRANCE.

On a approuvé lundi dernier à l'Institut, avec éloge, le pyreotophore inventé par MM. Niepce: c'est une découverte précieuse d'un nouveau principe moteur dans la nature, par la raréfaction de l'air. Quelques grains d'une matière combustible qui, allumée, arrive sous le récipient, en dilate l'air, et fait une explosion capable de produire un effet prodigieus. La manière de renouveler l'air exigeoit une combinaison ingénieuse des parties de la machine. Un bateau de neuf quintaux ne dépensoit que 120 grains par minute, pour produire douze pulsations, et remonter la Saône à Lyon. DE LALANDE.

MODES du 15 décembre.

Les capotes les plus distinguées sont de velours bleu de ciel ou rose, à passe bien longue, tant soit peu arrondie sur les côtés, et à fond bien plat; doublure et rebords de satin blanc.

On fait anssi des toques rose en velours, et des capotes fond blanc en satin cannelé, avec des agrémens de velours rose ou d'une nuance moins vive que le ponceau. Les toques se posent de façon à laisser voir d'un côté une touffe d'anneaux.

PARIS, vendredi 19 décembre. ·

D'après une circulaire de M. le conseiller d'Etat directeur-général de la conscription militaire, les tableaux relatifs à la conscription de 1807 doivent être terminés avant la fin de ce mois dans tous les départememens de l'Empire.

M. de la Rochefoucauld, ci-devant ambassadeur de France à Vienne, est passé le 10 de ce mois à Francfort, revenant de Berlin et se rendant à Mayence.

- MM. d'Ahremberg, Colchen et François (de Neufchâteau), députés par le sénat-conservateur aupres de S. M. I., sont de retour à Paris.

-

M. Roederer fils vient d'être nommé par le roi de Naples, administrateur des contributions directes de ce royaume.

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Hier S. A. Em. Mgr. le cardinal Fesch a fait la cérémonie de l'ouverture et de la bénédiction de l'église des Dames du Refuge, dites de Saint-Michel, rue du faubourg Saint-Jacques, ancienne maison de la Visitation. S. A. I. Madame, mère de S. M., protectrice de l'établissement, a assisté à cette cérémonie. M. l'abbé de Boulogne a prêché, après la messe, son sermon sur la morale chrétienne.

-Le 6 de ce mois, le corsaire français le Chasseur capitaine Pierre Calliez, a pris et conduit au Texel, le navire anglais the Dove, du port de 250 tonneaux, venant de Pétersbourg, avec un chargement de chanvres et fers. Le corsaire le Voltigeur, capitaine Fournentin, a pris et conduit à Dunkerque, le 12, le navire anglais le Jupiter, du port de 180 tonneaux, chargé de salaisons destinées pour Gibraltar. Le brick de guerre anglais Adder, de seize canons de 18, capitaine Shuldham, parti de Torbay le 6 de ce mois, a fait côte le 9, près d'Abrevack: l'équipage, composé de 50 hommes, a été fait prisonnier de guerre; et des mesures sont prises pour relever ce bâtiment, dont on a déjà sauvé l'artillerie.

(Moniteur.)

-Le 14 octobre 1758, Frédéric II fnt attaqué et battu près de Hochkirchen. Le même jour il perdit sa sœur la margrave de Bayreuth, qu'il aimoit tendrement. Il avoit coutume de dire depuis: Le 14 octobre est un jour malheureux pour moi. Il ne prévoyoit pas alors le sort qu'éprouveroit son petitneveu, le 14 octobre 1806.

Il est parti de Metz, le 8 décembre, un nouveau convoi de prisonniers prussiens, polonais d'origine, au nombre de 900 à 1000 hommes, qui vont renforcer la première légion du nord de Pologne. Ils sont conduits par le capitaine Gabrinski.

On assure que l'assemblée des Juifs vient d'arrêter un règlement en 27 articles pour l'organisation du culte hébraïque. Suivant ce projet, il y auroit une synagogue consistoriale dans chaque département renfermant 2000 individus de la religion juive. Un grand rabbin seroit élu par synagogue consistoriale : : son traitement seroit de 3000 fr., etc. etc.

- Un avis du conseil d'Etat, approuvé par S. M., est de la

teneur suivante :

«Le conseil d'Etat qui', d'après le renvoi ordonné par S. M., a entendu le rapport de la section de législation sur celui du ministre des cultes, tendant à savoir si les ecclé

siastiques desservant des cures ou des succursales, peuvent réclamer l'application de l'article 427 du Code civil, est d'avis que la dispense accordée, par cet article, à tout citoyen exerçant une fonction publique dans un département autre que celui où la tutelle s'établit, est applicable, non-seulement aux ecclésiastiques desservant des cures ou des succursales, mais à toutes personnes exerçant, pour les cultes, des fonctions qui exigent résidence, dans lesquelles elles sont agréées par S. M., et pour lesquelles elles prêtent serment. »

XXXVII BULLETIN DE LA GRANDE-ARMÉE.

Posca, le 2 décembre 1806.

Voici la capitulation du fort de Czentoschau. Six cents hommes qui en formoient la garnison, trente bouches à feu, des magasins, sont tombés en notre pouvoir. Il y a un trésor formé de beaucoup d'objets précieus, que la dévotion des Polonais avoit offerts à une image de la Vierge, qui est regardée comme la patrone de la Pologne. Ce trésor avoit été mis sous le séquestre, mais l'EMPEREUR a ordonné qu'il fût rendu. La partie de l'armée qui est à Varsovie continue à être satis¬ faite de l'esprit qui anime cette grande capitale.

La ville de Posen a donné aujourd'hui un bal à l'EMPEREUR. S. M. y a passé une heure.

Il y a eu aujourd'hui un Te Deum pour l'anniversaire du couronnement de l'EMPEREUR. ( Suivent les articles de la ca pitulation de Czentoschau).

XXXV BULLETIN DE LA GRANDE-ARMÉE. (1)

Posen, le 28 novembre 1806.

L'EMPEREUR est parti de Berlin le 25, à deux heures du matin, et est arrivé á Custrin le même jour, à dix heures du matin. Il est arrivé à Meseritz le 26, et à Posen le 27, à dix heures du soir. Le lendemain, S. M. a reçu les différens ordres des Polonais. Le maréchal du palais, Duroc, a été jusqu'à Osterode, où il a vu le roi de Frusse, qui lui a déclaré qu'une partie de ses Etats étoit occupée par les Russes, et qu'il étoit entièrement dans leur dépendance; qu'en conséquence il ne pouvoit ratifier la suspension d'armes qu'avoient conclue ses plénipotentiaires, parce qu'il ne pourroit pas en exécuter les stipulations. S. M. se rendoit à Koenigsberg.

(1) Le lecteur pour remplir la lacune qu'il va trouver entre le 35 bulletin ici placé, et 'e 38 qui va suivre, voudra bien se reporter à la note qui accompagnoit le 36 bulletin, inséré dans le Mercure da 13 de ce mois.

2

C

reau,

Le grand-duc de Berg, avec une partie de sa réserve de cavalerie, et les corps des maréchaux Davoust, Lannes et Augeest entré à Varsovie. Le général russe Benigsen, qui avoit occupé la ville avant l'approche des Français, l'a évacuée, apprenant que l'armée française venoit à lui, et vouloit tenter un engagement.

Le prince Jérôme, avec le corps des Bavarois, se trouve à Kalitsch. Tout le reste de l'armée est arrivé à Posen, ou en marche par différentes directions pour s'y rendre. Le maréchal Mortier marche sur Anklam, Rostock, et la Poméranie suédoise, après avoir pris possession des villes anséatiques.

La reddition d'Hameln a été accompagnée d'événemens assez étranges. Outre la garnison destinée à la défense de cette place, quelques bataillons prussiens paroissent s'y être réfugiés après la bataille du 14. L'anarchie régnoit dans cette = nombreuse garnison. Les officiers étoient insubordonnés contre les généraux, et les soldats contre les officiers. A peine la capitulation étoit-elle signée, que le général Savary reçut la lettre ci-jointe, n°. I, du général Von Schoeler; il lui répondit par la lettre, n°. II. Pendant ce temps la garnison étoit insurgée, et le premier acte de la sédition fut de courir aux magasins d'eaux-de-vie, de les enfoncer, et d'en boire outre mesure. Bientôt, animés par ces boissons spiritueuses, on se fusilla dans les rues, soldats contre soldats, soldats contre officiers, soldats contre bourgeois; le désordre étoit extrême. Le général Von Scholer envoya courrier sur courrier au général Savary, pour le prier de venir prendre possession de la place avant le moment fixé pour sa remise. Le général Savary accourut aussitôt, entra dans la ville à travers une grêle de bailes, fit filer tous les soldats de la garnison par une porte, et les parqua dans une prairie. Il assembla ensuite les officiers, leur fit connoître que ce qui arrivoit étoit un effet de la mauvaise discipline, leur fit signer leur cartel, et rétablit l'ordre dans la ville. On croit que dans le tumulte il y a eu plusieurs bourgeois de tués.

Monsieur le général,

N°. I.

A peine la nouvelle de la reddition de la place s'est-elle répandue ici, qu'un mécontentement universel, et même un esprit de révolte s'est manifesté parmi les officiers et dans toute la garnison. Je fais mon possible pour tranquilliser les esprits, et j'espère d'y parvenir; mais je vous supplie, mon sieur le général, d'ajouter aux articles dont nous étions convenus, les deux suivans, et de me les envoyer par le porteur

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