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Aujourd'hui, 4 décembre, cette commission a fait au sénat, par l'organe du sénateur Lacepède, le rapport suivant :

Monseigneur, Sénateurs,

« Vous avez renvoyé à votre commission spéciale le mesage qui vou a été adressé par Sa Majesté Impériale et Royale, de son quartiergénéral de Berlin, et qui vous a été communiqué par S. A. S. le prince archichancelier de l'Empire.

» Vous avez renvoyé également à votre commission spéciale, le décret impérial, ainsi que les deux rapports du ministre des relations extérieures qui étoient joints au message de S. M., et un projet de sénatus-consulte relatif à la conscription militaire de 1807, et dont je vais faire lecture.

» Votre commission a été d'avis à l'unanimité, que le sénat devoit s'empresser d'adopter le projet de sénatus-consulte qui vous est proposé, et dont les motifs si bien développés par les orateurs du gouvernement, sont exposés d'une manière si admirable dans le message de S. M. Impériale et Royale.

» Elle a cru d'ailleurs ne pouvoir mieux seconder les sentimens que nous a fait éprouver ce message si mémorable, qu'en vous proposant d'offrir à S. M. Impériale, dans une adresse dont la commission m'a chargé de vous soumettre le projet, l'hommage de votre profond dévouement et de votre vive et respectueuse reconnoissance.

» J'ai donc l'honneur de proposer au sénat, au nom de sa commission spéciale, d'adopter,

›› Premièrement, le projet de sénatus-consulte relatif à la conscription militaire ;

• Secondement, le projet de décret, ainsi que l'adresse que je vais avoir l'honneur de vous présenter. »

Sur ce rapport, le sénat a, dans la même séance, adopté le projet dɔ sénatus-consulte; il a pareillement adopté le projet de décret et l'adresse proposés par sa commission.

(Ces deux pièces seront publié s lorsque S. M., à qui l'envoi en a été fait, aura ordonné leur impression.)

- Un décret impérial du 25 octobre autorise le ministre des finances à faire payer, par la caisse de l'administration des domaines, sur les produits des biens provenant des 27 couvens de religieuses, conservés dans les trois départemens de la Ligurie, la somme de 45,000 liv. gênoises qui leur a été assignée par an, pour les frais du culte. A compter du 1er janvier 1807, cette dépense sera portée sur le budjet du ministre des cultes.

En exécution du décret impérial du 19 février 1806, qui ordonne que l'anniversaire du sacre de S. M. I. et R. et celui de la bataille d'Austerlitz seront célébrés par une céré

monie religieuse, S. Em. Mgr. le cardinal-archevêque de Paris s'est rendu chez S. A. S. Mgr. l'archichancelier de l'Empire, afin de se concerter avec lui à ce sujet. Il a été déterminé qu'il sera chanté un Te Deum dans l'église métropolitaine, dimanche 7 du présent mois à midi, et qu'on se conformera au cérémonial observé à l'occasion du Te Deum chanté en action de graces de la célèbre victoire d'Jena.

M. l'évêque de Coutances prononcera un discours sur la gloire des armées françaises, et sur l'étendue du devoir imposé à chaque citoyen de consacrer sa vie à son prince et à la patrie. -Mardi 9 décembre, il sera célébré dans la même église un service solennel pour les guerriers morts à la bataille d'Austerlitz.

-Un convoi de quinze voitures portant 250 drapeaux conquis dans cette campagne, et plusieurs caisses remplies de divers effets précieux pour avoir servi à l'usage particulier du grand Frédéric, est passé le 24 au matin à Wittemberg, escorté par des gendarmes. Un officier du grand état-majorgénéral de la Grande-Armée est chargé de conduire à Mayence ces trophées, qui de là seront transférés à Paris. La députation du sénat devoit suivre de près le passage de ces drapeaux dont le dépôt lui est confié.

-Michel Pezza, surnommé Fra-Diavolo, a été condamné à mort le 10 novembre, et exécuté le 11, sur la place du Marché, à Naples.

FONDS PUBLICS. DU MOIS DE DÉCEMBRE.

DU SAMEDI 29.-C p. olo c. J. du 22 sept. 1086, 71f 50c 20c 15c 10c. 25c 40c 20c 25c 30c. oof. 10c ooc oof ooc ooc

Idem. Jouiss. du 22 mars 1807 68f. 40c ooc ooc ooc

Act. de la Banque de Fr. 1190f. ooc oo of oooof ooc.

DU LUNDI I. DÉCEMB. pour 0/0 c. J. du 22 sept. 1806. 71f 40c 25c. 71f70f 80c 71f 20c. 25c 30c 35c 25c. 35c 4oc 25c 3oc. ooc Idem. Jouiss. du 22 mars 1807. 68f. goc o c. ooc. ooc

Act. de la Banque de Fr. 1190f 119 f. 1192f 50c. 000of. 50c

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DU MARDI 2. C p. 0/0 c. J. du 22 sept. 1806, 72f 72f. 30c. 71f
Soc goc 7f 85c ooc. oof oof ooc. oof. oof ooc ooc oof oof ooc
Idem. Jouiss. du 22 mars 1807 00f. oof. ooc ooc ooc ooc. ooc 00 00
Act. de la Banque de Fr. 119 f 1200f 1202f. 50c 1200f 1197f50c.

DU MERCREDI 3.

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C p. oo c. J. du 22 sep. 1806, 73f. 73f 250 150

25c. 73f 15c 30c 15c. 20c 73f ooc. ooc. ooc oof.

Idem. Jouiss. du 22 mars 1807. oof ooc. oof. ooc ooc ooc ooc

Act. de la Banque de Fr. 1217f 50c 1220f 0000 00c 000of

DU JEUDI 4. -C p. 0/0 c. J. du 22 sept. 1806, 73f 50c 6ọc 50c 6ec 750
60c 75c 6oc 85c 75c o f oof ooc ooc oc ooc o2c ooc ooc ooc ooC OOC UOC
Idem. Jouiss. du 22 mars 1807. 7of 50c oof. ooc ooc ooc oof ooc
Act. de la Banque de Fr. 1225f. 1227f 50c. 1226f 25c 1227f 50c 1230f
Du vendredi 5. -C p. 0/0 c. J. du 22 sept. 1806, 75f 15€ 30c 75f
75f 20c. 75f 15c 75€ 748 750 75€ 74f 750 751 74f 9c Soc

Idem. Jouiss. du 22 mars 1807. 72f ooc oof. ooc ooc coc
Act. de la Banque de Fr. 1237f 50c 1235f oo.cooof. oooof cos

(No. CCLXXXII.)
(SAMEDI 13 DÉCEMBRE 1806.)

MERCURE

DE FRANCE.

POÉSIE

LAY D'AMOUR.

N. B. Ceux qui ont parcouru les anciens Romans de Chevalerie se rappellent sans doute l'histoire de Grisélidis, Comtesse de Saluces. On trouve dans le Théâtre Français du quinzième siècle plusieurs pièces sur ce sujet. Les romances de ce temps s'appeloient Lays d'amour; en voici un moderne qui n'a jamais été imprimé, et qui nous paroît le chef-d'œuvre du genre.

LA PATIENCE DE GRISÉLIDIS,

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(1) Pourquoi faut-il que ce mot ait vieilli? Il n'est pas aisé de le

remplacer.

(Note de l'Auteur.)

DE

5.

cen

N'étoit fille de haut parage,
N'avoit Comté ni joyaux d'or;
Mais avoit plus: car étoit sage.
Micux vaut sagesse que trésor.

Un jour qu'aux champs dormoit seulette,
Vint à passer sire Gauthier.
Las! sans chien étoit la pauvrette,
Sans Page étoit le Chevalier;
Mais, dans ce siècle, l'innocence

N'avoit à craindre aucun danger:
Vertu veilloit, dormoit prudence.

Beau temps... n'auriez pas dû changer!...

Tant que sommeilla la bergère,

Beau sire eut le temps d'admirer;

Mais dès qu'entr'ouvrit la paupière,
Fut force de s'enamourer.

« Belle, dit-il, serez ma mie

>> Si voulez venir dans ma cour.»>

« Nenni, Seigneur, vous remercie: >> Honneur vaut bien plaisir d'amour.»

c

Vertu, dit-il, passe noblesse :

» Serez ma femme dès ce jour,
>> Serez Dame, serez Comtesse,
>> Si me jurez, au nom d'amour,
» De m'obéir quand devrois même
>> Injustement vous ordonner. >>

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Sire, obéir à ce qu'on aime

» Est bien plus doux que commander.»

Nejura pour être Comtesse;
Mais avoit vu le Chevalier:
A l'amant seul fit sa promesse;
Puis monta sur son dextrier. (1)
Qu'avoit besoin de bienséances
Le temps heureux des bonnes mœurs?
Fausses étoient les apparences,
Nobles et vrais étoient les cœurs.

Tant chevauchèrent par la plaine,
Qu'arivèrent dans la Cité.
Griselidis fut souveraine
De ce riche et puissant Comté.
Chacun l'aima: de son empire,
Chacun ressentit les bienfaits.
Beauté prévient, douceur attire,
Bonté gagne et fixe à jamais.

Ne faut adopter de système,

Beau damoiseau qui m'écoutez :
Douce erreur vaut mieux quand on aime,
Que trop fâcheuses vérités.

(1) Le dextrier étoit le cheval de bataille, et le palefroy le cheval de

parade

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» Mais va mourir au même instant. »

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Sire, prenez, êtes le maître

» Et de la mère et de l'enfant. »

Naguère après, de la Comtesse Beau garconnet eut même sort. Las! vous jugez quelle tristesse Quand le vit condamner à mort!.. « N'auroit vécu que pour vous plaire, » Sire, cet enfant malheureux.... » Vous cût aimé comme sa mère.... >> Vous aimerai pour tous les deux. » Le Comte, à sa tant douce amie Un jour tint ce cruel discours: «Est temps que je vous répudie, » Vais couronner d'autres amours. »

« Si n'ai plus heureux don de plaire » Faut partir . . . adieu, Monseigneur,.. » Puisse celle qui vous est chère,

...

» Pour vous aimer, avoir mon cœur!....»

<< Restez, dit-il, auprès de celle

» Que dois épouser dès demain:
» A l'autel sera bien plus belle
» Si la parez de votre main. »

<<

Ah, dit-elle, cachant ses larmes,
>> Sera doux encor pour mon cœur
» Si puis, ajoutant à ses charmes,
>> Ajouter à votre bonheur ! »

Plus fraîche qu'après la rosée
On ne voit la fleur du matin,
Parut la future épousée
Dès l'aurore du lendemain.
Jeune varlet est auprès d'elle:
Il est son frère; e sa beauté
Prouve qu'avec rose nouvelle
Gentil bouton croît à côté.

Jà le moment fatal approche,
Grisélidis en tressailiic;
Jà le son de la grosse cloche
Au fond de son cœur retentit.
Innocence est sur son visage,
Malheur ne la point abattu;

Le savez.... semble qu'un outrage

Embellit encor la vertu,

Lla

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