Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

du Carrouzel est très-avancé. Les huit colonnes de marbre qui doivent l'orner, sont déjà en place.

On s'occupe de réparer la magnifique voûte de la Halleau-Bled, qui a été détruite il y a trois ans par un incendie. Une commission spéciale, chargée de diriger les travaux relatifs à cette reconstruction, a été nommée par S. Exc. le ministre de l'intérieur.

Les travaux de la salle que fait construire, au Panorama, l'administration du théâtre Montansier, avancent rapidement, et déjà les fondations sortent de terre.

-M. Danié Despatureaux, docteur de la faculté de médecine, et doyen des médecins de l'Hôtel-Dieu de Paris, vient de mourir à l'âge de quatre-vingt-deux ans. Il a exercé la médecine pendant cinquante ans, dont quarante à l'HôtelDieu. Il emporte les regrets du pauvre, et la réputation d'un homme de bien.

-M. Ledoux, ci-devant architecte du roi, membre de l'ancienne académie d'architecture, auteur de plusieurs monumens publics, et entr'autres, de la salle de spectacles de Besançon, et des barrières de Paris; et d'un ouvrage précieux par les dessins qu'il renferme, est mort le 19 de ce mois à Paris des suites d'une paralysie apoplectique.

L'école de droit a reçu, dans sa séance du 12 de ce mois, le premier docteur depuis son installation. L'assemblée étoit nombreuse, et présidée par M. Treilhard, conseiller d'état, doyen d'honneur. Le candidat admis au grade de docteur étoit M. Dupin, ancien élève de l'académie de législation, - déjà connu par plusieurs ouvrages sur le droit civil.

-

On n'avoit jusqu'à présent découvert le nouveau métal auquel on a donné le nom de platine, que dans les possessions espagnoles de l'Amérique méridionale. On assure qu'on en a trouvé dernièrement dans les mines de Guadalcanal en Andalousie, et qu'il en a été adressé des échantillons à l'Institut-National.

- Une lettre de Weimar donne quelques nouveaux détails sur ce qu'a souffert, lors de la bataille du 14, cette Athènes de l'Allemagne, et sur son état actue'. Le beau parc du duc, ayant servi de bivouac à quelques régimens, a nécessairement souffert beaucoup; et la belle salle de spectacle n'a retenti, pendant quelques jours, que des cris des blessés et des mourans qu'on a été obligé d'y entasser en grand nombre. Qant au palais de la duchesse douairière, les généraux fr nçais, qui y ont logés, l'ont préservé de tout accident. Il est occupé maintenant par les chefs de bureau topogr aphique militaire. qui levent les plans du champ de bataille et de tous les environs. Les établissemens de M. Bertuch ont été conservés, et sa su

perbe fabrique de cartes géographiques a été visitée depuis par beaucoup d'officiers supérieurs français. Deux artistes célèbres, MM. Krauss et Meyer ont perdu un grand nombre de dessins et de gravures, qui leur ont été enlevée dans le premier moment de confusion. M. Denon, qui a passé quelques jours à Weimar, logeoit chez M. Goethe, qu'il a comble de marques d'estime et d'amitié. M. Goethe, dont l'hôtel est un des plus beaux de Weimar, a logé aussi les maréchaux Lannes et Augereau. Le commandant français s'empressa d'envoyer une sauve-garde à M. Wiéland, dès qu'il sut que cet écrivain célèbre étoit membre associé de l'Institut national de France. Les deux gymnases saxons de Rossleben et de Pforts n'ont éprouvé heureusement aucune perte.

MODES du 15 novembre.

Plusieurs redingotes de drap, faites nouvellement, n'ont point de pélerine; mais le collet debout est, dans toute sa longueur, plissé à gros plis; et les manches ont chacune une espèce de soufflet à l'entournure. Quelques-unes de ces redingotes sont d'un bleu clair, les autres, d'un brun foncé. Les boutons sont de nacre, unis et tant soit peu bombés.

Ou porte des capotes blanches, de perkale, avec des redingotes. Les collerettes, alors, sont de mousseline, un peu épaisse, plissée à très-petits plis.

NOUVELLES POLITIQUES.

Berlin, 7 novembre.

Le général polonais Dabrowsky vient d'adresser à ses com patriotes la proclamation suivante :

Jean-Henri Dabrowski, général de division décoré du grand aigle de la Légion d'Honneur, commandeur de l'ordre royal de la Couronne de fer;

Joseph Wybicki, représentant des villes à la diète de 1791:

<< Polonais!

Napoléon-le-Grand, l'invincible, entre en Pologne avec une armée de 300,000 hommes. Sans vouloir approfondir les mystères de ses vues, tâchons de mériter sa magnanimité.

« Je verrai, nous a-t-il dit, je verrai si vous méritez d'être » une nation. Je m'en vais à Posen; c'est là que mes premières » idées se formeront sur votre compte. »

<< Polonais! il dépend donc de vous d'exister et d'avoir un patrie; votre vengeur, votre créateur est là.

>> Accourez de tous côtés au-devant de lui, comme accourent les enfans éplorés à l'apparition de leur père. Apportez-lui vos cœurs, vos bras. Agissez, et prouvez-lui que vous êtes prêts à verser votre sang pour recouvrer votre patrie. Il sait que vous êtes désarmés; il vous fournira des armes.

>> Et

vous, Polonais, forcés par nos oppresseurs de com

[ocr errors]

battre pour eux et contre votre propre intérêt, venez ! ralliezvous sous les drapeaux de votre patrie.

» Bientôt Kosciuszko appelé par Napoléon-le-Grand, vous parlera par ses ordres. En attendant, recevez ce gage de sa haute protection. Souvenez-vous que la proclamation par laquelle on vous appela pour former des légions en Italie, ne vous a pas trahis. Ce sont ces légions qui méritant les suffrages de l'invincible héros de l'Europe, lui ont donné le premier indice de l'esprit et du caractère polonais. »

DABROWSKI, WYBICKI.

PARIS, vendredi 21 novembre.

XXVIII BULLETIN DE LA GRANDE-ARMÉE.

Berlin, le 7 novembre 1806.

Sa Majesté a passé aujourd'hui, sur la place du palais de Berlin, depuis onze heures du matin jusqu'à trois après midi, la revue de la division de dragons du général Klein. Elle a fait plusieurs promotions. Cette division a donné avec distinction a la bataille d'Jena, et a enfoncé plusieurs carrés d'infanterie prussienne. L'EMPEREUR a vu ensuite défiler le grand parc de l'armée, l'équipage de pont et le parc du génie : le grand parc est commandé par le général d'artillerie Saint-Laurent ; l'équipage de pont par le colonel Boucher, et le parc du génie par le général du génie Casals. S. M. a témoigné au général Songis, inspecteur-général, sa satisfaction de l'activité qu'il mettoit dans l'organisation des différentes parties du service de l'artillerie de cette grande armée.

Le général Savary a tourné près de Wismar sur Baltique, à la tête de 500 chevaux du 1er de hussards, et du 7o de chasseurs, le général prussien Husdunne, et l'a fait prisonnier avec deux brigades de hussards et deux bataillons de grenadiers. Il a pris aussi plusieurs pièces de canon. Cette colonne appartient au corps que poursuivent le grand-duc de Berg, le prince de Ponte-Corvo, et le maréchal Soult; lequel corps coupé du côté de l'Oder et de la Pomeranie, paroît acculé du côté de Lubeck.

Le colonel Excelmans, commandant le 1" régiment de chasseurs du maréchal Davoust, est entré à Posen, capitale de la Grande-Pologne. Il y a été reçu avec un enthousiasme difficile à peindre; la ville étoit remplie de monde, fenêtres parées comme en un jour de fête; à peine la cavalerie pouvoit-elle se faire jour pour traverser les rues. Le général du génie Bertrand, aide-de-camp de l'EMPEREUR, s'est embarqué sur le lac de Stettin, pour faire la reconnoissance de toutes les passes.

On a formé à Dresde et à Wittemberg un équipage de siége pour Magdebourg; l'Elbe en est couvert. Il est à espèrer que cette place ne tiendra pas long-temps. Le maréchal Ney est chargé de ce siége.

XXIX BULLETIN DE LA GRANDE-ARMÉE.

Berlin, le 9 novembre 18.6.

La brigade de dragons du général Beker a paru aujourd'hui à la parade. S. M. voulant récompenser la bonne conduite des régimens qui la composent, a fait différentes promotions.

Mille dragons, qui étoient venus à pied à l'armée, et qui ont été montés au dépôt de Postdam, ont passé hier la revue du maréchal Bessieres; ils ont été munis de quelques objets. d'équipement qui leur manquoient, et ils partent aujourd'hui pour rejoindre leurs corps respectifs, pourvus de bonnes. selles et montés sur de bons chevaux, fruits de la victoire.

S. M. a ordonné qu'il seroit frappé une contribution de 150 millions sur les Etats prussiens et sur ceux des alliés de la Prusse.

Après la capitulation du prince de Hohenlohe, le général Blucher, qui le suivoit, changea de direction, et parvint à se réunir à la colonne du duc de Weimar, à laquelle s'étoit jointe celle du prince Frédéric-Guillaume Brunswick-Oels, fils du duc de Brunswick. Ces trois divisions se trouvèrent ainsi sous les ordres du général Blucher. Différentes petites colonnes se joignirent également à ce corps. Pendant plusieurs jours, ces troupes essayerent de pénétrer par des chemins que les Français pouvoient avoir laissés libres; mais les marches combinées du grand-duc de Berg, du maréchal Soult et du prince de Ponte - Corvo avoient obstrué tous les passages. L'ennemi tenta d'abord de se porter sur Anklam, et ensuite sur Rostock: prévenu dans l'exécution de ce projet, il essaya de revenir sur l'Elbe; mais s'étant trouvé encore prévenu, il marcha devant lui pour gagner Lubeck.

Le 4 novembre il prit position à Crevismulen; le prince de Ponte-Corvo culbuta l'arrière-garde; mais il ne put entamer ce corps, parce qu'il n'avoit que 600 hommes de cavalerie et que celle de l'ennemi étoit beaucoup plus forte. Le général Vattier a fait dans cette affaire de très-belles charges, soutenu par les généraux Pactod et Maisons, avec le 27° régiment d'infanterie légère et le 8 de ligne. On remarque dans les différentes circonstances de ce combat, qu'une compagnie d'éclaireurs du 94° régiment, commandée par le capitaine Razout, fut entourée par quelques escadrons ennemis; mais les voltigeurs français ne redoutent point le choc des cuirassiers prussiens. Ils les reçurent de pied ferme, et firent un feu si bien nourri et si adroitement dirigé, que l'ennemi renonça à les enfoncer. On vit alors les voltigeurs à pied poursuivre la cavalerie à toute course; les Prussiens perdirent sept pièces de canon et 1000 hommes.

Mais le 4 au soir, le grand-duc de Berg qui s'étoit porté sur la droite, arriva avec sa cavalerie sur l'ennemi, dont la

projet étoit encore incertain. Le maréchal Soult marcha par Ratzebourg, le prince de Ponte-Corvo marcha par Rehna. Il coucha du 5 au 6 a Schoenberg, d'où il partit à deux deures après minuit: arrivé à Schlukup-sur-la-Trave, il fit environner un corps de 1000 suédois qui avoient enfin jugé convenable d'opérer leur retraite du Lauenbourg, pour s'embarquer sur la Trave. Des coups de canon coulèrent les bâtimens préparés pour l'embarquement. Les Suédois, après avoir riposté, mirent bas les armes. Un convoi de 300 voitures que le général Savary avoit poursuivi de Wismar, fut enveloppé par la colonne du prince de Ponte-Corvo, et pris.

Cependant l'ennemi se fortifioit à Lubeck. Le maréchal Soult n'avoit pas perdu de temps dans sa marche de Ratzebourg, de sorte qu'il arriva à la porte de Mullen, lorsque le prince de Ponte-Corvo arrivoit à celle de la Trave. Le grandduc de Berg, avec sa cavalerie, étoit entre deux. L'ennemi avoit arrangé à la hâte l'ancienne enceinte de Lubeck, il avoit disposé des batteries sur les bastions; il ne doutoit pas qu'il ne pût gagner là une journée; mais le voir, le reconnoître et l'attaquer, fut l'affaire d'un instant.

Le général Drouet, à la tête du 27° régiment d'infanterie légère et des 94 et 95 régimens, aborda les batteries avec ce sang-froid et cette intrépidité qui appartiennent aux troupes françaises. Les portes sont aussitôt enfoncées, les bastions. escaladés, et l'ennemi mis en fuite, et le corps du prince de Ponte-Corvo entre par la porte de la Trave. Les chasseurs corses, les tirailleurs du Pô et le 26° d'infanterie légère, composant la division d'avant-garde du général Legrand, qui n'avoient point encore combattu dans cette campagne, et qui étoient impatiens de se mesurer avec l'ennemi, marchèrent avec la rapidité de l'éclair: redoutes, bastions, fossés, tout est franchi; et le corps du maréchal Soult entre par la porte de Mullen. C'est en vain que l'ennemi voulut se défendre dans les rues, dans les places; il fut poursuivi partout. Toutes les rues, toutes les places furent jonchées de cadavres. Les deux corps d'armée arrivant de deux côtés opposés se réunirent au milieu de la ville. A peine le grand-duc de Berg put-il passer, qu'il se mit à la poursuite des fuyards; 4000 prisonniers, 60 pieces de canon, plusieurs généraux, un grand nombre d'officiers tués ou pris, tel est le résultat de cette belle journée.

Le 7, avant le jour, tout le monde étoit à cheval, et le grand-duc de Berg cernoit l'ennemi près de Schwartau, avec la brigade Lasalle, et la division de cuirassiers d'Hautpoult Le général Blucher, le prince Frédéric-Guillaume de Brunswick-Oels, et tous les généraux se présentent alors aux vainqesurs, demandent à signer une capitulation, et défilent

[ocr errors][merged small]
« ZurückWeiter »