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ver la lecture du roman, et nous avons encore trouvé quelque peu de forces pour commencer celle d'un nouveau Chansonnier du Vaudeville. (1) Il est vrai que nous n'avons pas été loin: : ce n'étoit plus le sommeil qui nous menaçoit. Le mélange bizarre qui remplit ce volume peut tenir le lecteur éveillé pendant quelques instans ; le couplet galant et malin se chante toujours avec plaisir, mais il faut qu'il soit délicat. La tendre romance, qui soupire avec tant de grace, ne souffre point à ses côtés la chanson libertine. Quel plaisir peut-on prendre à chanter:

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Pourquoi rougir d'être un pourceau,

» Du nombreux troupeau d'Epicure? »

La crainte de rencontrer de ces lourdes gaîtés, et peutEre quelque chose de pire, fait tomber le livre des mains. Celui-ci renferme cependant plusieurs chansons fort agréables: celle du Chien de Paul, par M. Radet, a été rapportée dans le Mercure il y a quelque temps, et nous terminerons cet article par un couplet du même auteur, sur l'air des Portraits à la mode :

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Discours de bénédiction, de reconnoissance et d'actions de graces pour l'anniversaire de la naissance de l'Empereur Napoléon-le-Grand; par M. Pierre Dejoux, membre de la Société des Sciences et des Arts de la Loire-Inférieure, et de l'Académie Celtique. Prononcé à Nantes le 15 août dernier.

Ce Discours, consacré à la reconnoissance pour le plus grand des bienfaits, le rétablissement de la religion, nous a paru mériter une mention particulière dans ce journal. Il est écrit avec chaleur. C'est à la fois un tableau animé de nos

(1) Troisième année. Un vol. in- 18. Prix: 1 fr. So cent., et 2 fr. 50 c. par la poste. A Paris, chez Léopold Collin, et le Normant.

malheurs, et une hymne à la louange du héros dont le bras puissant en a arrêté le cours. L'auteur a pris pour texte ces Paroles touchantes de saint Paul, dans la seconde épître aux Corinthiens:

« Béni soit Dieu, qui est le Père de Notre Seigneur » Jésus-Christ, le Pre des miséricordes, et le Dieu de toute >> consolation. Car, Mes Frères, nous ne voulons pas que » vous ignoriez l'affliction qui nous est survenue, dont nous » avons été accablés successivement et au-dessus de nos forces; » en sorte que nous avons été dans une extrême perplexité, » même pour notre vie. Et nous nous regardions nous» mêmes, comme étant condamnés à la mort; afin que nous » n'eussions point de confiance en nous-mêmes, mais en >> Dieu qui ressuscite les morts. Qui nous a délivrés d'un » si grand péril, et qui nous délivre encore; et nous avons » cette espérance en lui, qu'il nous délivrera jusqu'à la fin. »>

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Une analyse, même très-détaillée, ne feroit pas mieux connoître le sujet et les trois divisions de ce discours que ces mots de l'Apôtre. M. Dejoux s'est parfaitement renfermé dans les bornes que les paroles de saint Paul sembloient lui prescrire. Une citation prise au hasard achevera de justifier nos éloges. Après avoir retracé rapidement l'empressement de tous les Français à célébrer cette grande époque, l'orateur s'écrie:

« Quel peuple, grand Dieu! quel peuple n'a point entendu parler de nos désastres, de notre délivrance? La chute simultanée et du trône et de l'autel; le rétablissement de l'un et de l'autre n'ont-ils pas retenti jusqu'aux rivages les plus éloignés? Il n'est donc ici personne d'assez peu instruit du sujet de nos bénédictions et de nos actions de graces, pour que je doive le lui annoncer, pour que je lui dise, dans les paroles mêmes des disciples du Sauveur : « Quoi! étes-vous donc » tellement étranger en Israël que vous ignoriez ces choses? »Ne savez-vous pas que Dieu nous a délivrés à main-fərie » et à bras étendu, qu'il a racheté son peuple de la servi»tude? » N'avez-vous pas appris qu'il nous a suscité un puissant libérateur, un de ces hommes extraordinaires que le ciel destine à consoler les humains; que la Providence semble créer rarement dans l'espace des siècles pour exécuter ses merveilleux décrets, pour renouveler la face des Empires; pour prouver à l'univers, consterné des triomphes passagers crime, qu'il existe un Dieu !

» O si je vous racontois nos malheurs inexprimables... Si je repassois avec vous ces jours de deuil, ce détail de touchantes infortunes, ces décrets de sang, ces attentats parricides, ces combats civils, où la France toute entière,

penchée sur la brèche, n'a échappé que d'une ligne à la destruction; si j'entreprenois de rapporter tant d'événemens étranges, de souffrances inouies, dignes de la plus profonde commisération, vous n'auriez point assez de larmes à donner à ce récit lamentable; et les plaies de votre cœur, ô vous qui pleurez encore les blessés à mort de la fille de mon peuple, les plaies de votre cœur, à peine cicatrisées, se rouvriroient avec violence et saigneroient de nouveau!

>> A Dieu ne plaise que j'aie pu en concevoir la pensée, et desirer néanmoins un si déchirant succès! A Dieu ne plaise, mes chers auditeurs, que, dans ce jour consacré à la plus vive satisfaction, je veuille troubler, en insistant avec imprudence sur des détails douloureux, l'alégresse générale! Non, si je vous dois rappeler aujourd'hui les terribles fléaux dont la main paternelle de Dieu nous a délivrés, c'est afin de rendre plus sincère et plus ardente, envers notre divin bienfaiteur, l'expression de la gratitude; et si je parle sommairement des périls mortels que nous avons courus, c'est pour rehausser la joie, la joie inespérée de leur avoir échappé. »

VARIÉTÉS.

LITTÉRATURE, SCIENCES, ARTS, SPECTACLES, ET NOUVELLES LITTÉRAIRES.

N. B. Nous donnons encore dans ce numéro un supplément d'une feuille, afin de pouvoir pubiler en entier la suite des bulletins de la Grande-Armée, sans rien retrancher de la partie littéraire.

-On lit dans la Gazette de France de jeudi dernier, l'article suivant:

<«<La réception prochaine de Mgr. le cardinal Maury à » l'Institut (à la place de M. Target), occupe beaucoup les » amis des lettres, et même les salons de Paris. Le bruit court » que cette cérémonie est retardée par deux questions impré» vues: il s'agit de décider, 1° si, en adressant la parole au >> récipiendaire, le président de l'Institut l'appellera Mon» seigneur ou M. le Cardinal; 2° s'il sera reçu en habit de » prince de l'Eglise, ou en costume de simple membre de » l'Institut. On attend avec impatience la solution de ces deux » questions qui, comme on voit, importent beaucoup à l'éga»lité académique. »

Ces deux questions paroîtront peut-être fort étranges; mais

enfin elles ont plus d'importance qu'elles ne semblent en avoir au premier aperçu. Pour les éclaircir, nous nous contenterons de citer un de ces faits qui sont des lois dans un corps litté raire. L'Académie a compté parmi ses membres plus de vingt cardinaux élus par elle, avant qu'ils fussent revêtus de cette dignité. Le cardinal Dubois est le seul qui ait été nommé académicien étant déjà cardinal. Il fut reçu, en 1723, par Fontenelle, qui lui donna plusieurs fois le titre de Monsei gneur et de Votre Eminence. On peut consulter le discours de Fontenelle, dans le recueil de l'Académie. On n'accusera pas cet académicien célèbre de n'avoir pas été partisan de l'égalité académique. Tout le monde sait qu'il répondit au Régent, qui vouloit le nommer président perpétuel de l'Académie : «Monseigneur, ne m'ôtez pas la douceur de vivre avec mes » égaux. Ajoutons une observation : le gouvernement français admet et reconnoît les cardinaux; il conserve et protége leur rang et leurs titres honorifiques. On ne peut donc demander à un cardinal, revêtu d'une dignité qu'il partage avec tout le sacré collége, d'en abandonner les titres, que l'Académie n'a jamais contestés à ses prédécesseurs; et l'on ne peut pas exiger de lui qu'il devienne volontairement, et de son choix, le premier exemple d'une atteinte portée dans sa personne à un privilége dont jouissent tous ses pareils.

-La classe des sciences physiques et mathématiques de l'Institut, dans sa séance de lundi 17 de ce mois, a élu à la place vacante dans la section de botanique et de physiologie végétale, par la mort de M. Adanson, M. Palisot de Beauvois, ancien correspondant de l'Académie des sciences, et associé correspondant de l'Institut, connu par ses Voyages; par sa Floré d'Oware et de Benin; par le Recueil des Insectes recueillis par lui en Afrique et en Amérique, et par ses travaux sur les plantes Aéthéogames (Cryptogames de Linné.)

-Point de nouveautés dramatiques sur les grands théâtres. On en annonce trois pour la semaine prochaine : l'Avis au Public, opéra comique en deux actes, au théâtre Feydeau; la Journée aux Interruptions, ou Comme on travaille à Paris; il Podesta di Chioggia (le gouverneur de Chioggia), an théâtre de l'Impératrice.

- On voit dans la grande salle du Muséum de l'Ecole de Médecine deux pièces en cire qui surpassent tout ce que les cabinets de Florence contiennent de plus précieux; elles sont destinées à représenter le système complet des vaisseaux lymphatiques. C'est dans ce dessein que M. Laumonier, qui en est l'auteur, a figuré le corps d'un jeune homme d'environ vingthuit ans, d'une taille de cinq pieds quatre pouces. Il est à

demi

NOVEMBRE 1806.

demi-couché sur un lit d'ébène, dont le chevet est releve d'environ quarante-cinq degrés; une jambe pend hors du lit, pour montrer la face interne de la cuisse, et un bras est étendu au-dessus de la tête pour indiquer la partie voisine de l'aisselle. La situation du sujet et telle que le spectateur, placé une très-petite distance du pied du lit, suit et embrasse aisément l'ensemble des vaisseaux lymphatiques. Du même coupd'oeil, on distingue les vaisseaux des o'ganes, ceux des reins, de la rate, du foie, de la vésicule, du fiel, et les vaisseaux lactées qui pompent le chyle dans le canal intestinal.

- Les travaux publics ne se ressentent ni de la guerre, ni des approches de l'hiver; par-tout ils sont pousses, dans la capitale, avec une activité sans exemple, méme pendant les plus longues paix, et sous les règnes les plus heureux. Le nombre des ouvriers employés à l'exécution de ces travaux, est innombrable. Quais, boulevards, ponts, arcs-de-triomphe, embellissemens et constructions de toute espèce, tout se poursuit a-la-fois. La grille destinée à remplacer l'ancien mur qui séparoit le jardin des Tuileries de la rue de Rivoli, est déja posée en grande partie. Elle se trouve coupée, de distance eu distance par des colonnes carrées à chapiteau, qui sont d'un eftet assez agréable. Il paroît qu'on le préfère à celui d'une grille non int rrompue, puisque celle qui sépare la place du Carrouzel de la cour des Tuileries, et qui étoit de ce dernier genre, va recevoir des colonnes semblables dans des coupures qu'on y fait de distance en distance. Les travaux du Louvre et du quai qui le borde, avancent rapidement. Il reste toutefois pour la campagne prochaine, à relever le quai d'un mêtre, et en quelques endroits, de deux à trois, pour lui donner le niveau prescrit par les plans qui s'exécutent. On travaille dans la rue Froidmenteau à l'acqueduc couvert destiné a remplacer l'égoût si désagréable qui passe sous la grande arcade du Louvre, laquelle sera comblée elle- même presque entierement, par le surhaussement du quai. Le pont dont on a commencé la contsruction vis-à-vis de Pacy et de l'EcoleMilitaire, occupe une multitude de bras. Une grande quantité de matériaux se trouve déjà réunie sur la rive gauche de la Seine, pour cette construction; une tranchée profonde est ouverte du côté de l'Ecole-Militaire, pour recevoir la culée de ce pont. La première arche, du côté de Pacy, passera audessus de la route. On avoit cru que le pont d'Austerlitz, seroit rendu praticable pour les gens de pied, vers le 15 de ce mois. Mais il n'y a pas d'apparence qu'il puisse leur être ouvert avant quinze jours. La galerie en fer qu'on y pose dans ce moment est faite sur le modèle de celle du pont des Arts. Les trolloirs sont fort avancés. L'arc de triomphe de la place

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