Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

de t'm igner à S. M. le roi de Prusse, le prix qu'elle attache à son amitié, à une union fondée sur la saine politique et sur des intérêts réciproques, et de lui prouver que ses sentimens sont toujours les mêmes, et qu'aucune provocation n'a pu les altérer.

Le soussigné se félicite de pouvoir donner à S. Exc. M. de Knobelsdorff une assurance aussi formelle des dispos tious de S. M., qui sont tellement étrangères à toute idée de guerre avec la Prusse, qu'elle a déjà commis une faute militaire très-grave, en retardant d'un mois ses préparatifs, et en consentant à la sier p sser quinze jours encore, sans appeler ses réserves et ses gardes nation les.

Cette confiance que S. M. aime à conserver, prouve combien elle apprécie la parole que lui a donnée S. Exc. M. de Knobelsdorff, que la Prusse n'étoit entrée dans aucun concert avec les ennemis de la France; et que les assurances qu'elle a reçues, en mettant un terme au mal entendu qui vient de s'élever, feroient cesser les armemens qui en ont été la suite. Seconde note de M. de Knobelsdorff au ministre des relations extérieures, du 20 septembre 1806.

Le sonssigné, envoyé extraordinaire et ministre plénipotentia're de S. M. le roi de Prusse, a reçu hier la note qui lui a été ad essée par S. Exc. M. le prince de Bénévent, ministre des re ations extérieures.

Si, dans cet office, le soussigné a retrouvé avec une extrême setisfaction l'assurance précédemment consignée dans la note du 13 septembre, que S. M. l'EMPEREUR et Rot rempliroit l'engagement qu'elle a pris d'attendre le résultat des explications données au marquis de Lucchesini et au général de Knobelsdo:ff, avant de prendre, un parti sur les notifications constitutionnelles qui mettroient toutes les forces de la nation française à la disposition du gouvernement, il a appris avec une peine infioie que S. M. ait eu quelque regret de cet engagement, et que, tout en le remplissant, elle croit nécessaire d'ordonner toutes les mesures et tous les mouvemens de troupes qui peuvent avoir lieu sans notification préalable.

Le soussigné s'empres1e de réïtérer à S. Exc. M. le prince de Bénévent l'assurance que S. M. le roi Prusse, loin d'avoir jamais eu l'idée de renoncer à ses rapports d'amitié avec la Frauce, partage à cet égard tous les sentimens de S. M. I. et R., exprimés dans l'office auquel cette note sert de réponse : que loin d'être entrée dans un concert avec les ennemis de la France, S. M. prussienne a toujours cherché à calmer tous les ressentimens pour facilliter le rétablissement de la paix générale; enfin, que loin de menacer les armées françaises en Allemagne par ses armemens, ceux-ci n'ont eu lieu qu'à la suite d'a is reçus à Berlin, et qui étoient telleme nt alarmans, qu'il n'eût pas été possible de négliger des mesures de précaution commandées par la prudence pour le salut de l'Etat.

en

Le soussigné se plaît à renouveler à S. Exc. M. le prince de Bénévent l'assurance qu'en prenant ces mesures, S. M. le roi de Prusse n'a pas renoncé un seul instant à l'assurance de voir se dissiper les nuages élevés entre elle et la France et le général Knobelsdorff est persuadé que Ite sera le résultat des explications qui ont eu lieu.

En priant M. le prince de Bénévent de faire parvenir à la connoissance de S. M. l'EMPEREUR et Roi cette réponse à son office, le soussigné a l'honneur de renouveller à S. Exc. les assurances de sa haute considération.

Second rapport adressé de Mayence à S. M. l'EMPEREUR et Roi, par le ministre des relations extérieures, le 6 oct.

SIRE,

Lorsque, dans le rapport que j'eus, il y a peu de jours, l'honneur d'adresser à V. M., j'établissois que si la Prusse avoit quelque raison d'intérêt personnel qui la portât à faire la guerre, ce ne pouvoit être que le desir d'asservir la Saxe et les villes anséatiques, j'étois loin de prévoir qu'elle osât jamais avouer un tel motif. C'est néanmoins un aveu qu'elle n'a pas craint de faire et de consigner dans une note que M. de Knobelsdorff m'a envoyée de Metz, et que j'ai l'honneur d'adresser à V. M.

Des trois demandes que renferme cette note, la première et la troisième ne sont faites que pour déguiser, s'il est possible, qu'on n'attache d'importance réelle qu'à la seconde. La Prusse, après avoir vu d'un œil tranquille les armées françaises en Allemagne pendant un an, n'a pu s'alarmer de leur présence, lorsque leur nombre étoit diminué, qu'elles étoient dispersées par petits corps, dans des cantonnemens éloignés, lors sur-tout que V. M. avoit solennellement annoncé qu'elles retourneroient en France aussitôt que les affaires du Cattaro, cause de la prolongation de leur séjour en Allemagne, auroient été réglées par un accord fait avec l'Autriche, et que déjà l'ordre pour leur retour étoit donné.

La Prusse, qui parle d'une négociation pour fixer tous les intérêts en litige, sait bien qu'il n'y a point d'intérêt quelconque en litige entre les deux Etats: la discussion amiable qui doit fixer définitivement le sort des abbayes d'Essen et de Werden, n'a point été différée par aucune lenteur du cabinet français. Les troupes françaises ont évacué ces territoires, que le grand-duc de Berg avoit fait occuper dans la persuasion intime où des documens nombreux avoient dû le mettre,

[ocr errors]

qu'ils faisoient partie du duché de Clèves, et qu'ils avoient été compris dans la cession de ce duché.

Ainsi les demandes de la Prusse sur ces divers points et d'autres de même nature, et les prétendus griefs qu'elles semblent indiquer, n'offrent point la véritable pensée du cabinet de Berlin. Il ne la révèle, il ne laisse échapper son secret que lorsqu'il demande qu'il ne soit plus mis de la part de la France aucun obstacle quelconque à la formation de La ligue du Nord, qui embrassera, sans aucune exception, tous les Etats non nommés dans l'acte fondamental de la Confédération du Rhin.

Ainsi, pour satisfaire l'ambition la plus injuste, la Prusse consent à rompre les liens qui l'unissoient à la France, à appeler de nouvelles calamités sur le continent, dont V. M. vouloit cicatriser les plaies et assurer la tranquillité, à provoquer un allié fidèle, à le mettre dans la cruelle nécessité de repousser la force par la force, et d'arracher encore son armée au repos dont il aspiroit à la faire jouir, après tant de fatigues et de triomphes.

Je le dis avec douleur, je perds l'espoir que la paix puisse être conservée, du moment qu'on la fait dépendre de conditions que l'équité repousse et que l'honneur repousse également, proposées, comme elles le sont, avec un ton et des formes que le peuple français n'endura dans aucun temps et de la part d'aucune puissance, et qu'il peut moins que jamais endurer sous le règne de V. M.

NOTE.

Le soussigné, ministre de S. M. prussienne, par le même courrier porteur de la lettre à S. M. I., qu'il a eu l'honneur de transmettre aujourd'hui à S. Exc. M. le prince de Bénévent, a reçu l'ordre de s'acquitter des communications suivantes. Leur but est de ne plus laisser en suspens la relation des deux cours. Chacune d'elles est si éminemment intéressée à ne plus rester dans le doute sur les sentimens de l'autre, {que le roi s'est flatté de voir S. M. l'EMPEREUR applaudir à sa franchise.

S. M. prussienne a déposé dans la lettre susmentionnée, sa pensée tout entière, et l'ensemble des sujets de plainte qui, d'un allié fidèle et loyal, ont fait d'elle un voisin alarmé sur son existence, et nécessairement armé pour la défense de ses intérêts les plus chers. Cette lecture aura rappelé à S. M. I. et R. ce que la Prusse fut depuis long-temps à la France. Le souvenir du passé pourroit-il n'être pas pour elle le gage de l'avenir? Et quel juge asscz aveuglé pourroit croire que le roi eût été neuf

ans envers la France, si conséquent et peut-être si partial, pour se placer volontairement avec elle dans un rapport différent lui qui plus d'une fois a pu la perdre peut-être, et qui ne connoît que trop aujourd'hui les progrès de sa puissance.

Mais si la Franee a dans ses souvenirs et dans la nature des choses, le gage des sentimens de la Prusse, il n'en est pas de même de cette dernière; ses souvenirs sont faits pour l'alarmer. Elle a été inutilement neutre, amie, alliée même. Les bouleversemens qui l'entourent, l'accroissement gigantesque d'une puissance essentiellement militaire et conquérante, qui l'a blessée successivement dans ses plus grands intérêts, et la menace dans tous, la laissent aujourd'hui saas garantie. Cet état de choses ne peut durer. Le roi ne voit presque plus autour de lui que des troupes françaises ou des vassaux de la France prêts à marcher avec elle. Toute les déclarations de S. M. I. annoncent que cette attitude ne changera point. Loin de là, de nouvelles troupes s'ébranlent de l'intérieur de la France. Déjà les journaux de sa capitale se permettent contre la Prusse un langage dont un souverain, tel que le roi, peut mépriser l'infamie, mais qui n'eu prouve pas moins ou les intentions ou l'erreur du gouvernement qui le souffre. Le danger croît chaque jour. Il faut s'entendre d'abord, ou l'on ne s'entendroit plus.

Deux puissances qui s'estiment, et qui ne se craignent qu'autant qu'elles le peuvent, sans cesser de s'estimer elles-mêmes, n'ont pas besoin de détour pour s'expliquer. La France n'en sera pas moins forte pour être juste, et la Prusse n'a d'autre ambition que son indépendance et la sûreté de ses alliés. Dans la position actuelle des choses, elles risqueroient tout l'une et l'autre en prolongeant leur incertitude. Le soussigné a reçu l'ordre en conséquence de déclarer que le roi attend də l'équité de S. M. I.,

1°. Que les troupes françaises, qu'aucun titre fondé n'appelle en Allemagne, repassent in cessamment le Rhin, toutes, sans exception, en com. mençant leur marche du jour même où le roi se promet la réponse de l'EMPEREUR, et en la poursuivant sans s'arrêter ; car leur retraite instante, complète, est, au point où en sont les choses, le seul gage de sûreté que le roi puisse admettre.

2o. Qu'il ne sera plus mis de la part de la France aucun obstacle quelconque à la formation de la ligue du Nord, qui embrassera, sans aucune exception, tous les Etats non nommés dans l'état fondamental de la confédération du Rhin.

3°. Qu'il s'ouvrira sans délai une négociation pour fixer enfin d'une manière durable tous les intérêts qui sont encore en litige, et que pour la Prusse, les bases préliminaires en seront la séparation de Wesel de l'Empire français, et la réoccupation des trois abbayes par les troupes prussiennes.

Du moment où S. M. aura la certitude que cette base est acceptée, elle reprendra l'attitude qu'elle n'a quittée qu'à regret, et deviendra pour la France, ce voisin loya' et paisible qui tant d'années a vu sans jalousie la gloire d'un peuple brave, et desiré sa prospérité. Mais les dernières nouvelles de la marche des troupes françaises, imposent au roi l'obligation de connoltre incessamment ses devoirs. Le soussigné est chargé d'insister avec instance sur une réponse prompte, qui, dans tous les cas, arrive au quartier-général du roi le huitième octobre; S. M. conservant toujours l'espoir qu'elle y sera a sez tôt pour que la marche inattendue et rapide des événemens, et la présence des troupes, n'aient pas mis l'une ou l'autre partie dans l'obligation de pourvoir à sa sûreté.

Le soussigné a l'ordre sur-tout de déclarer de la manière la plus solennelle, que la paix est le vœu sincère du roi; qu'il ne demande que ce qui peut la rendre durable. Les motifs de ses alarmes, les titres qu'il avoit à attendre de la France un autre rapport, sont développés dans la lettre da roi à S. M. I., et sont faits pour obtenir de ce monarque le dernier gage durable d'un nouvel ordre de choses. Signé KNOBELSDorff.

Paris, le 1er octobre 1806.

Le sénat, après avoir entendu le rapport de M. Lacépède, au nom d'une commission spéciale, a délibéré une adresse a S. M. l'EMPEREUR et Roi, laquelle lui sera portée à son quartier-général-impérial, par une députation composée des sénateurs d'Aremberg, François (de Neufchâteau) et Colchen.

Le ministre des cultes, à MM. les évéques de France. Monsieur l'évêque, après les événemens glorieux qui ont amené la paix de Presbourg, S. M. l'EMPEREUR et Roi, uniquement occupé de la prospérité intérieure de ses Etats et du repos du monde, avoit tourné toutes ses pensées vers le rétablissement de la paix générale. S. M. se plaisoit à croire qu'il ne restoit plus aucun cabinet en Europe que l'expérience da passé n'eût éclairé sur ses véritables intérêts, et qui n'aspirât à mettre enfin un terme au fléau sans cesse renaissant d'une guerre dévorante qui a constamment réagi contre ses provocateurs, et confondu par ses résultats les folles espérances de l'envie, et les profonds calculs de la haine. Combien sur-tont elle étoit loin de prévoir que le souverain, assez ennemi de sa propre gloire pour entrer le premier dans la lice, seroit celui qui ayant joui d'une paix inaltérable durant le long tumulte de nos dernières guerres, avoit obtenu, par les bons offices de la France, un accroissement notable de puissance et de territoire! Cependant, cet esprit de vertige et d'erreur auquel la Providence abandonne quelquefois les rois, s'empare du cabinet de Berlin. Vainement l'EMPEREUR a-t-il opposé la modération, la patience même, à des provocations graves ! Vainement a-t-il réclamé des explications que l'intimité des relations passées devoit

« ZurückWeiter »