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cadres ou du moins en occupent les emplois principaux. Des masses de paysans ainsi armés et organisés, pleins d'une noble ardeur patriotique et guerrière, affluent de toutes parts, surprennent, massacrent ou enlèvent 3 à 4 mille bavarois dispersés dans le pays; une colonne de 2 mille Français venant des dépôts sous les ordres du général Bisson, eut le même sort. L'insurrection gagne de proche en proche jusque dans le Vorarlberg, et des partis nombreux se répandent jusque vers Kempsen, menaçant le Wurtemberg.

leur plau.

Au même instant, l'archiduc Charles passe Faute de l'Inn le 10 avril, et se dirige en cinq colonnes sur Munich et Ratisbonne, où il doit réunir près de 180 mille combattants. Ce début tardif n'est pas la seule faute, on y en ajoute une non moins grave. L'armée impériale, d'abord rassemblée en Bohême vers Pilsen, n'avait que cinq ou six marches à faire pour tomber sur Ratisbonne ou sur Wurtzbourg, au centre de mes corps éparpillés. Un ordre supérieur amène le gros de cette armée sur l'Inn pour déboucher par l'Iser et Munich en Bavière; c'était le triple du chemin. Passe encore si l'on eût fait ce détour pour gagner le point décisif; mais c'était au contraire s'en éloigner. Je dus mon salut à cette bévue, que les uns ont attribuée au général Grune, et

Position de leurs armées.

les autres au général Meyer, mais dont l'archiduc Charles dut gémir, puiqu'il la désapprouvait et en porta toute la responsabilité.

L'armée dont ce prince fut nommé généralissime, se trouvait en mesure d'agir dès le mois de mars, sans l'étrange marche qu'on vient de rapporter. Par suite de ces nouvelles dispositions, elle ne put entrer en campagne qu'au mois d'avril et divisée en deux masses séparées par le Danube. Deux corps restés en Bohême devaient déboucher par la rive gauche sur Ratisbonne; le centre et la réserve, formant trois corps, s'avançaient par Schaerding; la gauche, composée des corps de l'archiduc Louis et du général Hiller, marchait par Munich et Landshut. Le tout formait 170 mille combattants, sans compter les levées auxiliaires bientôt disponibles, et la division du général Amende destinée à déboucher en Saxe (1). Outre cela, une division de 10 mille hommes sous Jellachich flanquait la gauche à Salzbourg; et une de pareille force, commandée par le général Chasteler, se réunit à Ober-Drauburg, pour agir dans le Tyrol. Indépendamment de l'armée de l'archiduc Jean, forte de 47 mille hommes, rassemblée près de

(1) Les forces dans cette campagne peuvent être évaluées comme il suit :

Tarvis pour envahir l'Italie, un détachement de 10 mille hommes se porta à Grachatz pour couvrir la Croatie et contenir le corps de Marmont qui occupait la Dalmatie. Vingt-cinq mille

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Les Autrichiens avaient environ 300 mille hommes, 100 inille landwehrs, 700 pièces de canon. L'armée française comptait 140 mille hommes, y compris les garnisons au Nord; elle avait 80 mille Allemands confédérés, 18 mille Polonais, et 30 mille Russes qui vinrent beaucoup plus tard, outre 50 mille hommes de l'armée d'Italie; ce qui fait en tout 318 mille hommes, avec 560 pièces de canon. Ainsi la partie était à peu près égale; mais les Français se trouvaient dispersés, et un premier revers aurait pu faire grossir les rangs ennemis de 100 mille hommes, en diminuant d'autant les leurs.

État de la mienne, dissémination

de nos

forces.

landwehrs s'organisaient en Carinthie pour la renforcer.

Ignorant encore la direction que l'ennemi donnerait à toutes ces masses, je n'étais pas sans anxiété sur le parti qu'il prendrait. Ma position n'avait rien d'alarmant si je parvenais à réunir mes troupes avant que les Autrichiens ne formassent des entreprises assez sérieuses pour nous mettre hors d'état d'opérer cette jonction. Les forces dont je disposais étaient encore assez respectables pour que le cabinet de Vienne ne se promît pas une victoire aussi facile qu'on l'avait présentée à l'empereur. Toute la question était de savoir si on nous battrait avant la réunion de mon armée; en cas contraire, j'étais sûr de gagner ma partie. L'armée d'occupation de Davoust venait d'être dissoute. Ce maréchal, après avoir laissé de bonnes garnisons dans les places du Nord, s'était mis en marche d'Erfurth avec 45 mille hommes environ, se dirigeant par Bamberg sur Ratisbonne. Oudinot, qui commandait la réserve à Francfort, se dirigeait sur Augsbourg avec son corps de grenadiers. Masséna, qui à la tête de 30 mille hommes se trouvait en marche pour Lyon et l'Espagne, revenait en toute hâte de Strasbourg sur Ulm. Bernadotte, dont le corps avait été dissous après la fuite des troupes de La Romana, reçut ordre de

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prendre le commandement des Saxons. Une partie de ses troupes garda les villes anséatiques; la division Dupas dut renforcer Oudinot.

La réserve de cavalerie, dispersée sur plusieurs points, marchait sur le Danube dans différentes directions. Trente mille Bavarois, commandés par le maréchal Lefebvre, cantonnaient serrés sur l'Iser, ayant leurs troupes légères sur l'Inn. Les Wurtembergeois se rassemblaient à Heidenheim. Tous les autres contingents de la Confédération s'ébranlaient pour renforcer les différents corps d'armée ou pour servir à couvrir nos communications. Outre cela, j'avais 18 mille Polonais, autant de Saxons, de Westphaliens et de Hollandais. Mais ces alliés avaient de l'occupation chez eux. Il fallait de plus contenir la Prusse et garder le Hanovre; car les Anglais annonçant un armement supérieur à tous ceux qu'ils avaient jamais faits, il eût été imprudent de les laisser débarquer pour entraîner toute la population du nord de l'Allemagne. Afin d'en imposer à la fois à Londres et à Berlin, j'annonçai la formation d'une armée du Nord sous les ordres de Bernadotte, qui se composerait de ces 80 mille alliés; tandis que je lui prescrivis au contraire de marcher avec deux divisions saxonnes le long des frontières de Bohême sur

le Danube, et de laisser à tous les autres con

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