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G. CHARPENTIER, ÉDITEUR

13, RUE DE GRENELLE-SAINT-GERMAIN, 13

1883

Tous droits réservés

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Le traité de Campo-Formio venait d'assurer la paix sur le continent à la république française; mais la guerre continuait implacable sur mer entre l'Angleterre et la France. Bonaparte, rentré triomphalement à Paris le 5 décembre 1797, était descendu dans son petit hôtel de la rue Chantereine, baptisée à cette occasion rue de la Victoire; son retour avait été accueilli avec un véritable enthousiasme par la population parisienne. Le nom de Bonaparte était acclamé partout; la poésie et les arts popularisaient le jeune héros, le sauveur de la patrie, dont jamais la gloire ne fut plus lumineuse qu'au retour d'Italie.

Le Directoire ne considérait pas sans défiance la présence à Paris de co soldat victorieux qui avait

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plus d'une fois manifesté le dédain et le mépris à l'égard des représentants de la nation; mais l'accueil fait par le gouvernement au général n'en fut pas moins ardent d'admiration et de reconnaissance beaucoup plus apparentes que réelles. Barras donna publiquement, au nom du Directoire, l'accolade à Bonaparte.

De grandes fêtes furent organisées en son honneur; puis, ainsi qu'il arrive toujours à Paris, l'enthousiasme fit bientôt place à la curiosité; enfin la curiosité elle-même disparut. Le scepticisme reprit le dessus. Bonaparte fut discuté, son prestige s'éclipsa; le héros d'hier, inactif à Paris, y menait la vie vulgaire de tout le monde; examiné, analysé, il descendit du piédestal sur lequel on l'avait juché et prit des proportions beaucoup plus modestes. Les anecdotes plus ou moins authentiques et les bons mots rapetissèrent encore l'idole de la veille. Bonaparte le comprit si bien qu'il disait à ses intimes (1):

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On ne conserve à Paris le souvenir de rien; si je reste longtemps sans rien faire, je suis perdu. On ne m'aura pas vu trois fois au spectacle qu'on ne me regardera plus.

A tout prix, il fallait donc recouvrer ce prestige, et frapper les imaginations par de nouvelles conquêtes. Et puis, à cette époque, Bonaparte rêvait (1) Mémoires de Napoléon.

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