Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

fouillements que le courant peut y occasionner. Si le sol sur lequel on doit établir une fondation avec ou sans grillage est exposé à des affouillements inférieurs, ou qu'il soit à craindre que, quoique incompressible, le terrain, par son peu de ténacité, puisse être chassé latéralement par le poids des constructions, on prévient ces effets destructeurs en entourant le sol des fondations d'une enceinte de pieux jointifs ou éloignés, et remplissant, dans ce cas, les vides intermédiaires par des palplanches. L'on maintient ces enceintes par des liernes, des chapeaux ou des moises qui rendent les pieux solidaires entre eux. Ce travail n'a besoin d'être exécuté que de manière à laisser aux pieux une fiche suffisante au delà de la profondeur à laquelle peut s'étendre l'effet que l'on veut surmonter. Enfin, s'il s'agit d'atteindre une couche solide pour servir de point d'appui aux fondations, il faut pousser le pilotage jusqu'à cette couche, dont des sondes doivent à l'avance indiquer le gise. ment, et continuer le battage des pieux jusqu'à leur refus absolu.

Les grillages se composent de longuerines et de traverses assemblées à mi-bois; les premières sont placées dans le sens de la longueur de l'édifice, les autres dans une direction perpendiculaire. Nous avons indiqué à l'article Bois la nature des matériaux qui sont propres à ces constructions. Elles se posent à plat sur le sol dressé horizontalement, puis on remplit les cases qu'elles contiennent, de pierres sèches, de maçonnerie, de moellons, ou mieux encore de béton. Si la partie inférieure des fondations s'exécute en libages, on peut l'établir de suite sur le grillage ainsi disposé; mais si elle doit se construire en moellons, il est nécessaire de recouvrir le grillage d'un plancher en forts madriers; il prend alors le nom de plate-forme.

On peut encore, dans les circonstances où l'on fait usage des grillages, se dispenser d'em. ployer des bois et se contenter d'étendre sur le sol une aire de béton qui acquiert par son séjour dans l'eau une dureté considérable; mais cette solidification n'étant que le résultat d'un temps plus ou moins long, on ne peut employer ce mode que lorsqu'il est possible de suspendre la construction après les premiers travaux de fondation.

Les pieux de fondation sont généralement en chêne; on peut aussi employer l'orme et le hêtre avec avantage : ces bois doivent être droits. Il faut les écorcer et les dresser avec soin pour diminuer le frottement qui s'oppose à leur pénétration dans le sol. Leur tête doit être coupée perpendiculairement à leur longueur et armée d'une frette pour empêcher le bois de s'éclater; le pied doit être affûté. Selon la dureté du terrain, on le durcit simplement

au feu, où on le garnit d'un sabot en fer armé de quatre branches clouées sur le pieu; dans ce cas il faut ajuster le sabot de manière qu'il porte exactement sur la pointe du pieu, que l'on coupe carrément à son extrémité.

Avant de battre un pieu, on le place verticalement à l'endroit qu'il doit occuper. C'est ce qu'on nomme mettre en fiche. Les moyens employés pour enfoncer les pieux varient selon leur grosseur et la profondeur à laquelle ils doivent pénétrer: les plus petits se battent avec des maillets de bois dur renforcés de frettes et manœuvrés par deux ou trois ouvriers, selon leur pesanteur; pour les plus grands pieux on se sert des machines appelées sonnettes.

Les principales pièces d'une sonnette sont les jumelles, la poulie qui les surmonte, et le

mouton.

Le mouton est une forte pièce de chêne entourée de plusieurs frettes de fer. Il est maintenu par des coulisseaux entre les jumelles, qui lui permettent de se mouvoir verticalement et s'opposent à ce qu'il s'écarte de cette direction. Attaché à un câble passant sur la poulie qui surmonte les jumelles, il est enlevé et abandonné ensuite à son propre poids, pour venir tomber sur la tête du pieu, que ce choc répété force à s'enfoncer dans le sol. Cette machine, montée sur un patin et garnic des pièces de bois nécessaires à sa solidité, se déplace à chaque changement de pieu, lorsque le battage a lieu sur un échafaud; ou bien elle se transporte, avec le bateau ponté qui la porte, lorsqu'on se sert de ce moyen.

On distingue deux espèces de sonnettes : les sonnettes à tiraude et les sonnettes à déclit. Les premières sont celles dans lesquelles le mouvement est communiqué au mouton par l'effort immédiat des hommes; à cet effet, le câble qui le soulève est terminé, à son autre extrémité, par un certain nombre de cordages, sur lesquels chaque sonneur pèse à la fois pour enlever le mouton.

Le poids de cette pièce dans ces machines varie, suivant la grandeur des pieux et la dureté du terrain, de trois cents à cinq cents kilogrammes. En fixant le nombre des sonneurs de manière qu'ils n'aient chacun à soulever que douze à seize kilogrammes, on peut exiger d'un équipage de sonnette qu'il batte par jour cent vingt volées de trente coups, en élevant le mouton à une hauteur moyenne de 1m30, sans craindre de surcharger les travailleurs.

Dans cette espèce de machine, le nombre des ouvriers étant déterminé par le poids du mouton, et l'élévation de ce corps étant limitée par le développement que comporte l'organisation de l'homme, on sent que l'effort qu'on en peut obtenir a aussi ses limites, et qu'il peut être insuffisant dans les terrains très-durs on pour des picux très-allongés, qui présentent une

plus grande masse de frottements à vaincre. Dans cette circonstance, on se sert des sonnettes à déclit, qui, permettant d'employer de lourds moutons et de les élever à de plus grandes hauteurs, n'ont d'effet limité que par le degré de résistance du pieu, qui se briserait au lieu d'enfoncer, si le choc était trop violent et la résistance trop grande.

Dans ces machines, le câble qui soulève le mouton s'enroule autour d'un treuil au moyen d'une manivelle, dont le pignon s'engrène sur une roue dentée qui en fait partie. Le mouton étant rendu à l'extrémité de sa course, un coup de levier imprime au pignon un mouvement de translation, qui fait échapper l'engrenage et permet au mouton de descendre avec la vitesse due à sa masse et à sa hauteur, en déroulant le câble et faisant détourner le treuil.

Diverses opinions ont été émises par les constructeurs sur la préférence exclusive que l'on devait donner à l'une ou à l'autre de ces machines; mais chaque localité devant faire varier les résultats qu'elles présentent, ce n'est que d'après l'expérience que l'on peut asseoir un jugement raisonnable pour leur adoption ou leur exclusion dans différents travaux. D'ailleurs, si la sonnette à tiraude présente plus d'avantage pour l'économie, l'autre étant indis. pensable dans certaines circontances, il serait peu convenable de la proscrire entièrement, d'autant plus que l'emploi successif de ces deux machines est souvent avantageux dans les grands pilotages, où on commence le battage des pieux avec la première, pour le terminer avec la sonnette à déclit.

Dans les sonnettes à déclit, chaque coup est séparé de celui qui le suit par un intervalle de temps nécessaire au rengrenage du treuil et à la remonte du mouton. Dans les sonnettes à tiraude, les coups sont plus pressés, mais après chaque volée, qui dure environ trois minutes, il faut accorder aux ouvriers un repos de trente secondes; ce repos est favorable pour faire cesser le mouvement trépidatoire imprimé au pieu par la percussion et qui empêche l'effet total du choc de tendre à son enfoncement.

Une certaine vitesse produit quelquefois une résistance capable d'anéantir la quantité de mouvement qu'elle procure : c'est ce qui expli. que pourquoi, dans certaines circonstances, un pieu, battu avec tout l'effet possible d'une sonnette à déclit, cesse de s'enfoncer, tandis que, si l'on modère le coup, soit en employant un mouton plus léger, soit en l'élevant à une moindre hauteur, il continue à prendre fiche.

Le pieu rencontre souvent, pendant le battage des bois, des pierres ou d'autres corps durs, qui font obstacle à l'enfoncement et qui pourraient faire croire que l'on a atteint le refus du pieu ou la couche solide, si l'on ue connaissait à l'avance sa position; dans ce

cas il faut continuer le battage jusqu'à ce qu'on ait traversé l'obstacle. Quelquefois ces corps présentent au sabot une face inclinée tendant à déverser le pieu; il faut alors le maintenir dans sa position verticale au moyen d'amarres ou de contre-fiches qui l'appuient contre la direction qu'il tend à suivre ; on dirige plus facilement les pieux lorsqu'on les engage dans des ouvertures circulaires, ménagées dans les moises des échafauds, et qui répondent à leur emplacement.

Lorsque, par suite de l'enfoncement, la tête d'un pieu se trouve placée au-dessous du pied de la sonnette, il faut avoir recours, pour continuer le battage, à un faux pieu ou chandelle: c'est une pièce de bois frettée par les deux extrémités : elle porte une tige de fer, qui entre dans un trou percé verticalement dans la tête du pieu; par cet intermédiaire, le pieu continue à recevoir l'action du mouton, et peut être enfoncé à de grandes profondeurs ; lorsque la tête du pieu atteint le terrain naturel, et qu'elle doit descendre au-dessous de ce point, il faut allonger le pieu au moyen d'une pièce maintenue avec lui par un assemblage et des frettes à charnières.

On distingue dans le pilotage deux espè. ces de refus, le refus relatif et le refus absolu. Ils sont atteints lorsque le pieu ne s'enfonce plus à chaque volée que de quatre à cinq millimètres. Le premier a lieu quand le frottement du pieu contre le terrain détruit le mouvement que chaque percussion lui imprime. Lorsqu'il se présente, il faut avoir recours à un mouton plus pesant, ou même à une sonnette à déclit, pour augmenter l'intensité du choc, de manière à vaincre la résistance.

Ce refus a fait penser qu'il serait avantageux de pratiquer la pointe des pieux par le gros bout, ou la souche de l'arbre, et d'établir leur lête à l'extrémité supérieure. Dans ce cas · le sol étant ouvert dans le plus grand diamètre du pieu, le frottement, qui s'opère sur toute sa longueur lorsqu'il est façonné en sens contraire, doit s'anéantir ou au moins diminuer beaucoup. Une expérience comparative a justifié cette disposition, qui n'a exigé que cinquante-sept volées, au lieu de soixante-six à quatre-vingt-trois, pour rendre au refus et à la même profondeur des pieux disposés selon ces deux méthodes.

Dans quelques terrains qui se compriment difficilement, lorsqu'on a enfoncé un certain nombre de pieux, ceux que l'on bat ensuite font ressortir les premiers battus. Cet inconvénient s'évite souvent encore par la disposition dont nous venons de parler, et doit la faire préférer dans cette circonstance.

Le refus absolu se reconnaît lorsque la longueur de fiche du pieu s'accorde avec la position connue de la couche solide que l'on veut atteindre.

Nous avons déjà dit que les pieux de fondation seuls se battent au refus, et que cette condition n'est pas essentielle pour les pieux d'enceinte qui n'ont ordinairement à résister qu'à une pression latérale. Lorsque l'intervalle qui sépare ceux-ci doit être rempli avec un battage de palplanches, et que le terrain permet de réunir ces palplanches à rainures et languettes, il faut, avant le battage des pieux, y ouvrir les rainures selon lesquelles les palplanches doivent les joindre. Si ces pieux doivent être maintenus entre eux par un cours de moises, il faudra l'établir avant le battage des palplanches, qu'il servira alors à diriger. S'ils doivent seulement être réunis à leur partie supérieure par un chapeau, on ne les battra de même qu'après la pose de ce chapeau, en les appuyant contre sa face verticale intérieure.

Tous ces travaux de pilotage s'exécutent facilement dans l'eau sans épuisement; il en est de même du recépage des pieux selon un plan horizontal, opération que l'on peut faire avec une grande exactitude, même à plus de cinq mètres de profondeur au-dessous de la surface de l'eau, au moyen de la machine à recéper, composée par M. de Cessart, pour le recépage des pilotis de fondation du pont de Saumur, et dont on peut voir la description détaillée dans les Euvres de ce savant ingénieur, et dans le Traité élémentaire des machines, de Hachette.

Quant aux travaux supplémentaire de charpente, tels que les moises, les chapeaux, ou pièces qui forment l'encadrement des grillages posés sur les pieux de fondation, les longuerines et traversines de ce grillage, les platesformes, etc., bois qui s'assemblent à entaille, à tenon et mortaise, à embreuvement, etc., comme la charpente ordinaire, il est nécessaire de former une enceinte de batardeaux au. tour du travail, et d'épuiser pour couper et présenter les pièces avec toute l'exactitude que ces constructions exigent. Ces mêmes épuisements doivent être continués jusqu'à ce que la maçonnerie qui surmonte le grillage soit élevée au-dessus du niveau des eaux.

L'établissement des batardeaux et les épuisements s'exécutent facilement dans un cours d'eau peu profond; mais lorsqu'il s'agit d'établir les fondations à une grande profondeur, il devient, sinon impossible, au moins extrêmement coûteux d'employer ce moyen, et l'on a recours alors à la fondation par caissons, qui évite toutes ces dépenses.

Un caisson est une espèce de ponton ou de grand bateau plat, dont le font est construit horizontalement et formé de poutres jointives. Les parois, composées de châssis ou madriers, peuvent se démonter à volonté. Lorsque le recépage des pieux est exactement fait, on ENCYCL. MOD. T. VIII.

fixe le ponton flottant d'une manière invariable au-dessus du lieu que doit occuper la construction, en le maintenant par des coulisses qui ne lui permettent qu'un mouvement d'ascension ou d'abaissement dans le sens vertical; alors on construit la fondation en maçonnerie dans l'intérieur même du caisson: à mesure qu'elle s'élève, le caisson s'enfonce, et lorsque des repères, placés à l'avance, indiquent qu'il est près de toucher la tête du pilotis, on le coule doucement en y introduisant une certaine quantité d'eau. Si, en vérifiant sa position après le coulage, on s'apercevait qu'il a dévié de l'emplacement qu'il devait occuper, il suffirait de vider le caisson de l'eau qu'on y a introduite pour le remettre à flot et rectifier sa position. On continue alors la maçonnerie jusqu'à ce qu'elle s'élève au-dessus du niveau des eaux; après quoi l'on enlève les parois verticales du caisson pour mettre les fondations dans l'état où elles doivent exister.

Dans cette opération délicate, mais économique, on voit que c'est le fond du caisson lui-même qui sert de plate-forme ou grillage, et que l'on peut employer le même moyen pour fonder sous l'eau et sans épuisement, sur le sol nu ou sur un simple grillage, en réglant à l'avance le terrain bien horizontalement.

L'arrachage des pieux de batardeau, d'échafaudage, et même des pieux principaux, lorsqu'ils s'éclatent pendant le battage, ou que l'on ne peut s'opposer à leur déversement, s'opère, selon leur ténacité dans le sol, par différents moyens. Un simple levier communiquant par une chaîne à la tête du pieu, un treuil sur lequel cette chaîne s'enroule, suffisent lorsqu'ils tiennent peu ; quand ils offrent une plus grande résistance, on fait usage d'une chèvre à laquelle on adapte un système de moufles, avec lesquelles on multiplie à volonté la force des hommes employés à cette opération.

Lorsque le pieu sort de l'eau, le moyen le plus certain de le saisir, est de le percer de part en part d'un trou horizontal, dans lequel on introduit une verge de fer qui le dépasse de chaque côté et sur laquelle on amarre la chaîne qui doit l'enlever. Lorsqu'il est dans l'eau, on fixe à l'extrémité de la chaîne un collier en fer carré, qu'on passe dans le pieu et qui a un plus grand diamètre que lui: lorsqu'on tend la chaîne, le collier se place obliquement sur le pieu, et ses arêtes s'impriment dans le bois, ce qui suffit pour empêcher le glissement.

Dans cette opération, on n'a pas seulement à vaincre le frottement du sol contre le pieu, mais encore une espèce d'adhérence qui s'éta blit entre le terrain et le pieu par le séjour prolongé de ce dernier; aussi facilite-t-on puissamment l'arrachage en frappant le pieu à grands coups de masse près de la tête, et même en y donnant quelques coups de mou

17

ton, 'l'ébranlement occasioné par ces chocs détruisant cette adhérence.

SURVILLE.

CHARPIE. (Chirurgie.) On prépare la charpie en effilant des morceaux de linge blanc de lessive et n'ayant été passé ni à l'amidon ni à l'indigo. Quand la charpie doit être employée à faire des mèches, on choisit des bandes ou des carrés de toile pouvant donner des fils de om. 30 environ; on obtient la charpie rápée en raclant la surface d'un linge avec le tranchant d'un couteau.

La charpie se fait, en général, avec du linge usé; elle est alors plus douce, plus souple, et se roidit moins au contact du pus. Au reste, la charpie de linge neuf absorbe plus les liquides que celle qu'on tire du vieux linge.

La charpie, mise à nu sur une plaie, en excite la surface; aussi ne l'emploie-t-on ainsi que dans un but particulier. Nous reviendrons sur ce point en parlant du pansement.

En général, la charpie sert comme coussinet pour amortir les chocs, et diminuer par son élasticité la pression de l'appareil destiné à couvrir une plaie. Elle n'absorbe que la partie séreuse du pus.

La charpie doit être conservée à l'abri de l'humidité et de toute exhalaison miasmatique. Il faut l'aérer et la secouer en la battant fréquemment. Infectée ou moisie, elle devient funeste aux malades et détermine la pourriture d'hôpital. Elle doit aussi être vierge, et l'on sait comment Larrey accueillit la proposition d'avides fournisseurs ou d'économistes ignorants,qui voulaient persuader à l'Empereur de faire lessiver la charpie déjà employée dans les hôpitaux.

La charpie s'emploie, suivant les indications, en gâteaux, en plumasseaux ou gâteaux dont les fils sont parallèles, en boulettes, en bourdonnets, en mèches, en tampons, etc.

Les Anglais remplacent le plumasseau de charpie par une sorte de feutre, tomenteux d'un côté, lisse et même gommé de l'autre, ou plus lâche et tomenteux sur ses deux faces.

L'étoupe a souvent remplacé la charpie dans les ambulances et les hôpitaux militaires. Quand le contact ne doit pas être trop im. médiat, cette substitution peut n'avoir pas d'inconvénients.

Le coton a longtemps été proscrit comme trop irritant par la ténuité de ses fils et par leur structure pour pouvoir remplacer la charpie. C'est pourtant de la charpie de coton que l'on emploie en Amérique, où les toiles de chanvre et de lin sont à peu près inconnues. M. Mayor a, dans ces derniers temps, essayé de la charpie de coton et s'en est fort bien trouvé. Suivant M. Malgaigne, la charpie de coton, en usage du temps de Vigo (seizième siècle), a probablement été employée

dans le quatorzième, par Guy de Chauliac. Cette substance a l'avantage de se conserver beaucoup plus facilement que le chanvre, siavide d'humidité, et de rester souple quand elle est mouillée. L'envahissement du coton et la dimi. nution journalière des toiles de chanvre amèneront bientôt sans doute à faire des essais que le préjugé seul paraft retarder aujourd'hui. Dans certains cas, on imbibe les plumasseaux de liquides excitants, calmants, etc. Percy a proposé de communiquer à la charpie des propriétés thérapeutiques en la pénétrant de vapeurs médicamenteuses.

Terras, Mémoire sur les propriétés et l'usage de la charpie... Ancien Journ. de méd., tom. LXII et LXIV. C. E. Weifs, Diss. inaug. de lintei rasi anglici parandi methodo... Berlin, 1827.

M. Mayor, De la charpie et du coton Journal des sciences méd. chir. 1833.

A. L. CHARRÉE. Voy. AMENDEMENTS. (Agriculture.)

CHARRON. (Technologie.) Le charron fait toutes sortes de voitures et autres attirails propres au transport des personnes et des choses, à l'exception des caisses de voiture, qui sont du ressort du carrossier. Ses ouvrages courants sont les chariots, les charrettes, les tombereaux, les traîneaux, etc.

Les chariots sont des voitures à quatre roues, les unes très-légères pour les pays de montagnes, et auxquelles on n'attelle qu'un seul cheval; les autres, très-grandes et très-solides, pour les pays de plaines, et que traînent six, huit et quelquefois un plus grand nombre de chevaux ou de mulets, suivant les localités.

Tout chariot est composé de deux parties distinctes, le train de devant et le train de derrière, qui tiennent l'un à l'autre par le moyen d'une cheville ouvrière.

Le train de derrière se compose de deux roues, d'un essieu, d'une encastrure d'essieu, d'une flèche et de deux brancards. L'avanttrain a également deux roues, ordinairement plus petites que celles du derrière; un essieu, une encastrure, deux armons, un lissoir, une sellette, un timon ou une limonière.

Dans une roue, on distingue le moyeu, les rais, les jantes et les bandes. Le moyeu est la partie centrale de la roue, que traverse la fusée de l'essieu, et qui est garnie d'une boîte en cuivre, en fer ou en fonte, pour résister plus longtemps au frottement.

Les rais ou rayons sont assemblés sur l'essieu, non à angles droits avec l'axe de la roue, mais inclinés en dehors de 10 à 14 degrés. Par cette disposition, la roue, au lieu de présenter une surface plane, a la forme d'un cône très-évasé, dont les rais figurent les arêtes, et dont le contour de la roue représente la base. On a donné le nom d'émonteur à cette

disposition des rais, qui à la propriété d'augmenter de beaucoup la solidité de la roue.

Le contour d'une roue est formé de la réunion de plusieurs jantes de courbure pareille. Leur nombre est toujours égal à la moitié de celui des rais. Leurs joints sont dirigés suivant l'axe, et assemblés par des goujons ou tourillons dans le sens des jantes.

Les bandes sont des plaques de fer, en nombre égal à celui des jantes dont elles recouvrent les joints, et qui sont clouées sur la circonférence de la roue. Cette opération se nomme embattage. On a, depuis quelque temps, assez généralement adopté, pour le bordage des roues, l'usage d'un cercle de fer d'une seule pièce, surtout pour les voitures légères. Ce cercle, mis sur la roue pendant qu'il est encore chaud et par conséquent dilaté, la serre fortement en se refroidissant, et lui donne toute la solidité dont elle est susceptible.

Les charrettes n'ont que deux roues; elles sont composées de deux limons, de deux ridelles, de plusieurs éparts, qui réunissent les limons et forment le fond de la charrette; de deux ranchers horizontaux et de quatre ranchers verticaux pour maintenir les ridelles; d'un treuil pour serrer la charge; d'un essieu, et de deux échatignoles qui fixent l'essieu sous les limons, enfin de deux fortes roues à jantes larges.

On ne donne aux plus grandes roues du train de derrière d'un chariot ou d'une charrette qu'environ deux mètres, et à celles du train de devant d'un chariot qu'un mètre et demi.

On a aujourd'hui généralement adopté, du moins pour les grosses voitures, l'usage des roues à jantes larges, dites à la Marlborough. Ces roues fatiguent moins les chevaux, dégradent moins les routes, aplanissent et raffermissent celles qui sont en pierraille ou en gravier, et effacent même les ornières des roues étroites.

D'après les expériences de Rumfort, les roues larges diminuent le tirage des chevaux dans le rapport de 6 à 5 sur le pavé, de 5 à 4 sur la terre dure, et de 4 à 3 sur le sable.

La charrette est préférable au chariot dans plusieurs circonstances; elle est moins lourde, moins dispendieuse et tourne plus facilement; le tirage en est moindre, et elle mérite la préférence sur les chemins pavés, unis, mais bien entretenus et peu montueux.

Les chariots, au contraire, doivent être employés sur les mauvais chemins, pour le transport de gros fardeaux; ils fatiguent moins les limoniers, et surmontent plus aisément les difficultés du terrain.

[ocr errors][merged small]

par l'artillerie pour les affûts des canons, les essieux, les flasques, et autres pièces dont elle a besoin. Nous ne nous occuperons ici que de ce qui peut intéresser l'économie rurale.

Les bois qu'on emploie pour le charronnage sont l'orme, le frêne, le chêne, l'érable, et dans quelques pays le hêtre.

Dans les hauts taillis de cinquante à soixante ans, on trouve des chênes de 30 à 40 pouces de circonférence. On les scie à 18, 20, ou 22 pieds de longueur, et on les vend en grume aux charrons, pour faire des limons de charrettes; ils trouvent encore dans ces pièces de quoi faire des pommelles ou du bois de corde, à moins qu'il ne se trouve dans les branchages de quoi faire des ages et des manches de charrues, qui se font indifféremment avec l'orme, le frêne et le chêne. Quand les corps de chênes sont fort gros au pied, on peut lever une ou deux longueurs de rais, et couper le reste pour en faire des limons.

Les moyeux de roues se font tous avec de l'orme; et la variété qu'on nomme tortillard est infiniment supérieure aux autres espèces. Les moyeux pour les carrosses se livrent en tronçons de 9 pieds et demi de longueur, sur 30 pouces de circonférence. Ceux pour les grosses voitures se livrent aussi en grume, mais par paire; les plus gros ont 51 à 52 pouces de circonférence; la paire doit avoir 4 pieds et quelques pouces de longueur; les petits doivent avoir 36 pouces de circonférence, et les billons, pour la paire, ont 20 à 22 pouces de longueur. On vend encore des moyeux pour les brouettes et les rouelles de charrues qui ont 18 pouces de circonférence, sur envi. ron un pied de longueur à chaque moyeu.

Les essieux de frêne et de charme se livrent aussi en grume; les pièces doivent avoir 7 à 8 pouces de circonférence, sur 6 ou 7 pieds de longueur: il faut qu'ils ne soient ni trop verts ni trop secs. On prend ordinairement ces pièces dans les bois de débit ou dans le hersage : on appelle bois de débit de jeunes arbres auxquels on ménage toute la longueur qu'ils peuvent porter, comme 30 ou 40 pieds, sur 15 ou 18 pouces de circonférence vers le petit bout: c'est avec ces bois qu'on fait les traverses et quantité de menus ouvrages; ils se livrent en grume de toute leur longueur. Les bois de hersage sont de menus bois en grume, propres aux charrons de la campagne : on les nomme ainsi, parce qu'ils servent à faire les herses; et les charrons en font usage pour tous les ouvrages où leurs dimensions permettent de les employer.

Pour les armons, les pièces de bois doivent avoir 24 à 27 pouces de circonférence, sur 6 pieds de longueur: on les prend souvent dans les bois de débit.

Les timons ont ordinairement 9 à 10 pieds

« ZurückWeiter »