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PRÉFACE.

Nous avons quantité d'ouvrages sur les campagnes de l'armée française; mais tous sont d'un volume trop considérable ou d'un prix trop élevé. Messieurs les Editeurs, en publiant des in-8° de 6 à 30 volumes, et du prix de 60 fr. à 100 écus, paraissent n'avoir pas songé qu'un soldat ne saurait mettre toute une bibliothèque dans son sac, ni sacrifier deux ou trois ans de son prêt pour avoir l'histoire de ses travaux. Je crois avoir paré à cette difficulté. Il trouvera dans ce Catéchisme, non-seulement un précis rapide des prodiges de la France, mais encore tout ce qui peut contribuer à lui donner de sa patrie

a

l'idée grande et noble qu'elle inspire au monde entier.

Pour décorer de la manière la pl. s digne, l'humble chaumière de nos héros vétérans, autant que pour donner à cet ouvrage un PENDANT capable de rehausser encore la gloire qu'il décrit, j'ai conçu l'idée de mettre en tableau ce que la patrie a de plus éclatant en exploits militaires. Ce tableau, dont le succès a devancé la publication, et que j'ai intitulé: Tables de la Gloire française, ou Titres des Guerriers fran çais à l'immortalité, est, comme le Catéchisme du soldat, dédié à cette foule de braves qui, en dépit de certains journaux, se glorifieront toujours d'avoir appartenu A LA VIEILLE ARMÉE.

INTRODUCTION.

Le grand but de la plupart des gouvernans étant moins le bonheur que l'asservissement des peuples, c'est toujours une source féconde de guerres que l'avènement des peuples à la liberté. La France en fit en 1792 la terrible expérience. A peine elle a brisé ses fers, que toutes les puissances jurent de lui en forger de nouveaux. La Prusse et l'Autriche arment contre elle, leurs légions s'élancent sur son territoire, et loin d'être en mesure de leur résister, elle voit ses plus belles provinces seconder par des dissensions politiques, les torrens d'ennemis qui menacent de l'anéanti. Mais l'extrême péril enfante l'extrême audace. Prête à succomber, elle concentre toutes les forces que lui donne son désespoir,

s'élance à son tour, et Paris est sauvé, dans les champs de Valmy, d'une invasion qui semblait inévitable. Bientôt après, ceux de Jemmapes, d'Hontschoote, de Wattignies, de Geisberg, de Tourcoing, sont témoins des mêmes prodiges; et loin de s'être bornée à cimenter le fameux coup d'état dont l'Europe entière a senti la secousse, elle a déjà envahi elle-même la Savoie, le Piémont, et le comté de Nice, repris aux Anglais Toulon qu'ils avaient lâchement acquis, et fait trembler ses nombreux agresseurs par l'attitude formidable qu'elle a prise sur la frontière du nord, A la terreur qu'éprouvait la France, a tout-à-coup succédé la soif de la vengeance et des conquêtes. De grands revers sont vengés à Fleurus, à la Montagne-Noire, à Aldenhoven; et, comme de concert avec les glaces de la Hollande, qui portent les bataillons républicains dans les murs d'Amsterdam effrayée, les flancs des Pyrénées nous ouvrent un passage, pour aller vaincre encore sur

le sol où Pompée vainquit Sertorius. C'est alors que les rois de Prusse et d'Espagne tremblent eux-mêmes pour leurs propres états. Forcés de demander la paix, ils reconnaissent enfin comme première puissance européenne, cette même république dont ils avaient conspiré la perte, troublé le repos, calomnié les intentions. Mais la guerre se continue plus fortement que jamais sur les frontières de l'Italie. Les vainqueurs des Pyrénées s'y portent, et les murs de Loano voient les Français préluder par une nouvelle victoire, à la campagne la plus enchanteresse dont les hommes aient gardé le souvenir. Que de prodiges en effet une seule année voit s'accomplir, à Montenotte, à Castiglione, à Millezimo, à Lodi, à Arcole, à Rivoli! Un général, à peine sorti de l'âge où l'homme est en chrysalide, Bonaparte, que le Directoire y abandonne avec une faible armée, détruit successivement trois armées formidables que l'Autriche envoie pour l'anéantir; force tous

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