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de repasser le Danube ; qu'il prit à Biberach 5000 hommes, 18 canons et 2 drapeaux; qu'il franchit le Val-d'Enfer, cet épouvantable défilé des Montagnes - Noires, dont le célèbre maréchal de Villars n'avait osé aborder, alléguant pour raison qu'il fallait être diable pour y passer; qu'il soutint à Schliegen tout l'effort des Autrichiens renforcés de 28,000 hommes de l'archiduc; et qu'enfin il repassa le Rhin à Huningue, sans que l'ennemi osât rien tenter contre son arrière-garde.

D. Quelle raison avait décidé l'archiduc à se porter contre Moreau ?

R. Un armistice indéfini conclu avec Jourdan. Plusieurs combats l'avaient précédé, et c'est dans un de ces engagemens que nous perdîmes les généraux Bonneau et Marceau. Celui-ci fut enlevé de son champ de mort par le grenadier Albert, à qui la ville de Courtrai, sa patrie, élève aujourd'hui un monument.

D. Moreau ayant repassé le Rhin, qu'entreprit l'archiduc?

R. Il marcha contre le fort de Kehl, et contre la tête du pont d'Huningue, dont la défense était confiée aux généraux Desaix et Abattucci. Ces deux braves se défendirent avec tout le courage que l'on devait attendre d'eux; mais ce

fut vainement. Toutefois Abattucci ne rendit son poste qu'avec la vie; et, forcé d'évacuer Kelh, Desaix n'y laissa pas même un seul éclat des 25,000 bombes qui l'avaient réduit en poudre. C'est par-là que finit la campagne.

CAMPAGNE DE 1797,

En Allemagne.

D. A quelle époque et par quelle action r'ouvrit-on la campagne ?

R. Le 22 avril 1797, par un nouveau passage du Rhin, vis-à-vis Diershein.

D. Qui l'effectua?

R. Le général Moreau. La nécessité qui avait porté l'Autriche à diriger des troupes sur l'Italie, avait donné à l'armée de Rhinet-Moselle une supériorité de 30,000 hommes sur les forces de l'archiduc.

D. Moreau éprouva-t-il de grandes difficultés dans son opération?

R. On ne saurait guère en éprouver davantage. Indépendamment de l'obstacle présenté par une formidable artillerie déployée sur

l'autre rive, il était contrarié par le peu de profondeur des eaux. On rapporte que le baz teau qu'il montait s'engrava tellement, qu'il fut obligé de se jeter dans l'eau jusqu'à la ceinture pour le remettre à flot.

D. Que fit Moreau en débarquant ?

R. Il courut à l'ennemi qui fuyait vers la Souabe, et le battit pendant trois jours de la manière la plus complète. Les Autrichiens avaient déjà perdu 5000 hommes, plusieurs drapeaux, 22 pièces de canon, quantité d'officiers supérieurs, lorsqu'une dépêche apprit à Moreau que des préliminaires de paix venaient d'être signés à Leoben. Cette nouvelle termina les hostilités.

D. Qu'avait fait et que faisait l'armée de Sambre-et-Meuse?

R. Confiée au général Hoche, en remplacement de Jourdan, elle venait de subir une organisation nouvelle, et se préparait à venger les malheurs de la dernière campagne.

D. Que fit le général Hoche?

R. Il déclara aux généraux ennemis que F'armistice était rompu ; et prenant ensuite les ordres du Gouvernement, il écrivit au directoire : «Quelle que soit votre décision, je dois vous soumettre que mon armée étant forte de

86,000 hommes, j'en puis porter à l'instant 50,000 sur le Danube, et contraindre l'ennemi à une paix avantageuse pour la France, »>> D. Que fit-il ensuite ?

R. Il passa le Rhin (18 avril 1797) sur le pont de Neuwied, attaqua l'ennemi dans la plaine, le culbuta partout, s'empara des villes de Montabaur, de Dierdorff, d'Altenkirchen, et se disposait à entrer victorieux dans Francfort, lorsque le colonel autrichien Milius vint lui présenter les préliminaires de paix qui avaient arrêté Moreau dans sa course. Il fallut s'arrêter aussi, et le cours de la Nidda fut choisi pour ligne de démarcation entre les deux armées.

D. Quels honneurs furent décernés au général Hoche?

R. De biens tristes. Mort peu de jours après son triomphe d'une maladie de poitrine qui le minait depuis long-temps, ce vaillant. guerrier ne reçut que des honneurs funèbres. Ils lui furent décernés à Paris, avec une solennité digne de son objet; et je me souviens encore d'une hymne dont Chénier honora sa mémoire.

Du haut de la voûte éternelle,
Jeune héros, reçois nos pleurs;

Que notre douleur solennelle
T'offre des hymnes et des fleurs !
Ah! sur ton urne sépulcrale
Gravons ta gloire et nos regrets;
Et que la palme triomphale
S'élève au sein de tes cyprès!

CAMPAGNE DE 1798,
MPAGNE

En Suisse.

D. QUELLE était la situation de l'Europe? R. Une fermentation politique qui devait bientôt en troubler la paix.

D. Où l'orage éclata-t-il ?

R. En Suisse. Impatient du joug de la noblesse, le canton de Vaud se souleva pour conquérir sa liberté.

D. Quel obstacle rencontra-t-il?

R. Celui d'une armée envoyée pour le sou mettre par les sénats de Berne et de Fribourg. D. Le Gouvernement français n'y prit-il aucune part?

R. Intéressé à la propagation des idées républicaines, il chargea le général Menard de se porter rapidement au secours du pays de Vaud. La marche de Menard fut la course d'un

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