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le titre glorieux de duc de Walmy. On reprit Verdun, et l'ennemi regagna la frontière.

D. Ne se passait-t-il rien sur d'autres points? R. Le roi de Sardaigne se joignait de fait à nos ennemis, comme depuis long-temps il l'était d'intention. On envoya contre lui les généraux Montesquiou et Anselme. La tâche du premier fut de prendre la Savoie, et celle du second, de s'emparer du comté de Nice. Tout prit la fuite devant Montesquiou, et sa mission se remplit sans combattre. Celle d'Anselme fut moins complétement heureuse. Il dut en venir à l'effusion du sang; mais en moins de huit jours, la victoire le rendit maître de tout le pays qu'il voulait occuper.

D. La gloire d'Anselme ne fut-elle pas dans cette occasion susceptible de partage?

R. L'amiral Truguet peut en revendiquer une partie: Comme il louvoyait près de la côt, avec une escadre partie de Toulon, il con. tribua puissamment à la reddition de Nice, par le bombardement dont il menaça la place.

D. Revenons aux travaux des armées combattant en Allemagne.

R. Après un furieux combat, le général Custine s'empara de Spire et de tous les magasins que cette ville contenait. Apprenant

ensuite qu'un corps ennemi s'approchait de lui pour couvrir Worms et Mayence, il chargea le général Neuwinger d'aller s'emparer de Worms, et se porta de sa personne sur la seconde de ces villes. Vainement les deux garnisons déployèrent l'appareil des combats; forcées par la volonté générale, elles sortirent des murs et se rendirent aux républicains. Ce double succès fut immédiatement suivi de la prise de Francfort-sur-le-Mein.

D. Tous les corps ennemis n'avaient point évacué le territoire français. Qu'étaient devenus les Autrichiens?

R. Ils assiégeaient en vain les places de Lille et de Thionville. Commandés par le général Duhoux, les Lillois se défendirent depuis le 23 septembre jusqu'au 8 octobre, avec un tel courage, que tous se disputaient la gloire d'arracher les mèches enflammées des obus, et qu'un éclat de bombe servit de plat à barbe à quatorze citoyens. Thionville était défendue par le général Wimpfen. Voyant que la peur n'avait pas d'empire sur l'esprit des Français, l'ennemi offrit à leur chef un million pour évacuer la place. « J'y consens, répondit ce brave, si ces messieurs veulent passer l'acte de donation devant notaire. » Tant de persévé

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rance rebuta les Autrichiens; ils levèrent les deux siéges; et reprirent, comme les Prussiens, le chemin de la frontière. Toujours poursuivis par Kellermann, ceux-ci nous rendirent Longwy, et complétèrent, après deux mois et demi de pertes immenses, l'évacuation du territoire français.

D. Les Français se contentèrent-ils de s'être affranchis des étrangers?

R. Non. Le général Dumouriez quitta l'ar mée pour aller proposer à la Convention l'enyahissement de la Belgique. Sa demande fut écoutée; il retourna, suivi de nombreux renforts, se mettre à la tête des légions, livra bataille dans les champs de Jemmapes, et mit de nouveau l'ennemi en pleine déroute.

D. Quelles furent les pertes matérielles de cette journée?

R. Par une de ces singularités attachées au sort des combats, l'ennemi perdit 10,000 hommes dont 5000 prisonniers, tandis que les Français ne trouvèrent pas, après la bataille, plus de 500 soldats manquant à l'appel. D. Une autre particularité ne décida-t-elle pas du sort de la journée?

.......

R. Victorieux, les Français mettaient dans leurs mouvemens une telle impétuosité que

leur alignement s'en rompait, et que l'ennemi profitait du désordre naissant, lorsque Baptiste Renard, jeune homme aux gages de Dumouriez, rallia les fuyards, chargea à leur tête, et rétablit le combat. Cette partiticularité fit dire, dans les temps, que la bataille livrée par Dumouriez avait été gagnée par son valet-de-chambre.

D. Quelle récompense fut décernée à Baptiste Renard?

R. Modeste, autant qu'intrépide, ce héros ne voulut que l'honneur de porter l'uniforme français.

D. Quelles furent les suites de la bataille de Jemmappes?

R. La prise, par les Français, des villes de Mons, Tournay, Limbourg et Bruxelles. D. Que devinrent les Autrichiens?

R. Culbutés partout, ils se retranchèrent au bois d'Asche et sur l'autre rive de la Meuse. Leur projet, en prenant cette dernière position, était de couvrir la ville de Namur qui était pour eux un poste important; mais ils ne purent y parvenir, et nous nous emparâmes, avec une étonnante rapidité, de Tirlemont, de Liége, et de Namur.

D. La trahison n'eut-elle pas quelque part à la prise de cette dernière ville?

R. Un perfide qui se trouvait parmi les Autrichiens, fit connaître aux Français les points faibles de la place, et le général Leveneur en profita pour centupler sa gloire. Ce brave, marchant en expédition secrète, chargea un officier très-grand et très-fort, de le jeter pardessus une palissade qui le forçait de s'arrêter ; dès qu'il fut de l'autre côté, il courut au chef de la garde ennemie : conduis-moi à tes mines, lui dit-il, en lui mettant son épée sur le cœur. Intimidé, l'Autrichien se rend aux vœux du Français, les mèches sont arrachées des galeries, et la place est enlevée.

D. Que se passait-il sur les autres points? R. L'amiral Truguet saccageait, en Piémont, la ville d'Oneille, qui, l'ayant attiré dans ses murs par des protestations d'amitié, avait profité de sa sécurité pour faire tirer sur ses bâtimens ; le général Labourdonnaye prenait, en Belgique, la ville et le port d'Anvers, dont un seul boulet avait, en brisant la table du gouverneur, déterminé la reddition; et le roi de Prusse, en personne, reprenait Francfort-sur-le-Mein, au général Van Heldem, qui l'occupait avec 2,500 hommes.

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