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lui répond Bonaparte; après tant de fatigues, il est bien permis à un brave tel que toi de s'abandonner au sommeil; mais une autre fois choisis mieux ton temps.

D. Comment la cour de Vienne prit-elle la nouvelle défaite de son général?

R. Avec un dépit qu'elle ne put cacher. Voulant toutefois en venir à sa gloire, elle envoya des renforts à Alvinzi, et le chargea de reprendre l'offensive.............. qu'il n'avait jamais

eue.

D. Quelle était la force respective des deux armées ?

R. 18,000 Français, 40,000 Autrichiens.
D. Que fit Bonaparte?

R. Dès qu'il vit Alvinzi s'ébranler, il courut au devant de lui. Les deux armées se joignirent sur l'Adige, près de Rivoli ; et là un affreux engagement signala leur rencontre. L'ennemi subit le sort qui le poursuivait partout. Il fut taillé en pièces, culbuté sur tous les points, et forcé de se réfugier dans le Tyrol. 20,000 des siens, plusieurs drapeaux, 9 pièces de canon, nous servirent de trophées. C'était le 14 janvier 1797. On vit dans cette journée de merveilleux traits de courage. Avec 50 hommes le capitaine René fit 1800 prison

niers; et dépouillant un instant lé généralat Bonaparte, suivi de deux bataillons, prit 3000 Autrichiens qui s'avançaient pour le prendre.

D. Tous les corps autrichiens étaient-ils également en déroute?

R. 10,000 hommes commandés par le général Provera formaient encore une masse parfaitement intacte.

D. Quel mouvement opérait-elle ?

R. Celui d'aller joindre Wurmser dans Mantoué. D'après un plan concerté, Wurmser devait protéger par une sortie l'entrée de Provera dans la place.

D. Que fit Bonaparte pour l'en empêcher?

R. Il mit à sa poursuite Augereau, qui, l'atteignant à Roverbella, lui fit éprouver une perte de 4000 hommes et de 40 bouches à feu. Ce n'était encore que le prélude de ce qui devait arriver. Bonaparte survenant luimême à l'instant où Provera soutenait devant Saint-Georges un violent combat contre la division Miollis, mit les Autrichiens dans une position telle, que tous, sans en excepter un seul, se rendirent prisonniers.

D. Que fit Wurmser?

R. Ignorant la destruction du corps de Pro

A

vera, il opéra la sortie convenue. C'est ce que Bonaparte attendait. Wurmser arrivant près de la Favorite fut écrasé par le général Serrurier, et rejeté tout en désordre dans Mantoue. Pendant ce temps, le général Joubert s'emparait de la ville de Trente, qui contenait plus de 4000 Autrichiens combattans ou malades.

D. Wurmser continua-t-il de résister dans Mantoue?

R. Il ne le pouvait plus. Réduit à tout ce que la misère a de plus horrible, il se rendit le 5 février, et nous entrâmes dans la place. 14,000 prisonniers et un matériel immense payèrent l'armée des travaux inouis que lui avaient coûté cette conquête. Pour donner au général Wurmser une preuve de son estime, Bonaparte le laissa sortir librement de Mantoue avec son état-major, 200 cavaliers, 500 personnes à son choix, et 6 pièces de canon. Il écrivit ensuite au Directoire : « Ce grand nombre d'hommes, qui s'attachent toujours à calomnier le malheur, ne manqueront pas de chercher à persécuter Wurmser; mais la postérité le vengera.»

D. Nos triomphes influèrent-ils sur les dişpositions du pape envers la république?

R. Désespérant enfin de pouvoir nous résister, sa sainteté demanda la paix. Elle l'obtint, comme les autres princes-, à d'onéreuses conditions. Par le traité, signé le 22 février 1797, le pape nous abandonna le comtat d'Avignon avec les légations de Bologne, de la Romagne et de Ferrare, s'engagea à payer de suite une somme de 15 millions, et promit de désavouer hautement toutes les atrocités commises au nom du Saint-Siége sur les républicains.

D. Ce nouveau traité ne décida - t -il pas l'Autriche à renoncer à l'Italie ?

R. Loin d'y consentir, l'empereur chargea son frère, l'archiduc Charles, d'aller réparer les revers d'Alvinzi : à peine le prince fut-il arrivé que les combats recommencèrent. La prise de Gradisca, le passage de l'Izonzo, l'engagement de Tarvis, notre entrée dans Gorizia, furent les principales opérations auxquelles se livra l'armée.

D. Ne se passait-il rien dans le Tyrol?

R. Le général Joubert en forçait tous les passages pour mettre l'armée d'Italie en communication avec celle du Danube. Ayant complétement réussi, il se retira vers la première. Ce beau triomphe fut pour nous d'une si

haute importance, que Joubert, se débattant un jour avec un factionnaire pour arriver jusqu'au général en chef, Bonaparte vint audevant de lui en disant au soldat: Camarade, pardonne-lui cette infraction des lois : celui qui a forcé le Tyrol peut bien forcer une consigne.

D. Quel emploi Bonaparte fit-il de ses nouveaux avantages?

K. Il offrit la paix à l'archiduc. « Si l'ouverture que j'ai l'honneur de vous faire, lui dit-il, peut sauver la vie à un seul homme, je m'estimerai plus heureux de la couronne civique que j'aurai méritée, que de la triste gloire qui peut revenir des succès militaires. »

D. Que répondit l'archiduc?

R. Que n'étant muni d'aucun pouvoir pour cet objet, il ne pouvait entrer dans aucune négociation. Telle devint alors l'opinion des peuples sur Bonaparte, qu'il ne fut plus regardé que comme un général ennemi des combats, et forcé de vaincre malgré lui. Ce n'était pourtant pas ce que publiaient les Autrichiens. Ils peignaient les Français comme des dévas tateurs pour qui l'incendie, le meurtre et le pillage n'avaient jamais été que des jeux. Bo

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