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donné que l'on fît. Je l'ai fait chercher en vain, il avait disparu. »>

D. Quel événement suivit le passage du Mincio?

R. L'occupation de Vérone.

D. Cette place appartenant aux Vénitiens, n'y eut-il pas au moins violation de la neutralité?

R. Venise ayant permis aux Autrichiens d'occuper Peschiera, cette neutralité se trouvait rompue par le fait. J'ai dit que le frère de Louis XVI avait été forcé de quitter Vérone. Ce fut heureux pour cette ville. « Je n'ai pas caché aux habitans, dit Bonaparte dans son rapport, que si le roi de France n'eût évacué Vérone avant mon passage du Pô, j'aurais fait mettre le feu à une ville assez audacieuse pour se croire la capitale de l'empire français. »

D. De Vérone où se porta Bonaparte?

R. Sous Mantoue que défendait Beaulieu, et qu'il tint étroitement bloquée. Apprenant ensuite que de nouvelles insurrections éclataient dans le feudi-impériale, il remit le commandement du blocus au général Serrurier, et se porta de sa personne au foyer de la révolte. Quelques exemples suffirent pour

faire rentrer les séditieux dans le devoir. Ce fut alors qu'il exigea de chaque commune deux ôtages pour garans de sa fidélité, et qu'il rendit les curés et les officiers municipaux responsables, sur leur tête, de l'exécution des ordres qu'il donnait.

D. N'est-ce point après cette expédition que Bonaparte marcha sur Rome?

R. Conquérir l'empire des Césars était, depuis long-temps, un dessein qu'il caressait. Il y marcha donc; mais à peine les villes de Bologne, de Ferrare et de Faenza furentelles en son pouvoir, que le pape demanda un armistice.

D. Le lui accorda-t-on ?

R. Oui, mais à des conditions un peu dures. Indépendamment des légations de Bologne et de Ferrare, Pie VI abandonnait à la France toutes les côtes du golfe Adriatique, depuis les embouchures du Pô jusqu'à la citadelle d'Ancône; il payait à la république 21 millions de francs, et le vainqueur se réservait le droit de diriger sur Paris tout ce qui pourrait lui convenir dans la bibliothèque et la galerie du Saint-Père.

D. Après cet armistice, où se porta Bonaparte?

R. Sur Livourne, dont il s'empara pour mettre un terme aux violations de la neutralité. Toute l'Europe sait que cette ville facilitait aux Anglais la prise des bâtimens que nous avions dans son port.

D. Toutes les parties de l'Italie étaientelles parfaitement tranquilles?

R. Soulevée par des prêtres, la ville de Lugo était en pleine insurrection. On portait en triomphe les têtes des Français journellement égorgés dans ses murs, et chaque instant était marqué par des atrocités nouvelles. Augereau y fut envoyé, et bientôt cette ville ne fut plus qu'un horrible mélange de poussière et de sang.

D. Comment allait le blocus de Mantoue? R. Encore quelques jours, et cette place était en notre pouvoir; mais apprenant qu'une seconde armée autrichienne s'avançait, commandée par Wurmser, au secours de Beaulieu, Bonaparte quitta Mantoue pour courir à ce nouvel ennemi.

D. Où l'atteignit-il ?

R. Entre Salo et Trente, Bonaparte débuta par s'emparer de Lonado. Il était dans cette ville avec 1200 hommes, lorsque toutes les vedettes se reployèrent en criant aux armes!

Dans le même instant un parlementaire se présenta. Il annonçait que toutes les routes étaient interceptées, et que la garnison de Lonado n'avait d'autre ressource que celle de se rendre à discrétion. Cela ne peut être, dit Bonaparte, qu'on m'amène le parlementaire. De quel droit, lui dit-il, venez-vous sommer un vainqueur au milieu de son quartier-général et de son armée? Allez dire à celui qui vous envoie que, s'il a prétendu insulter les républicains, je suis là pour les venger. Je sais que sa troupe n'est qu'une des colonnes coupées par celles de mes divisions qui occupent Salo et Trente. Dites-lui que si, dans huit minutes, il n'a pas mis bas les armes, je le fais fusiller lui et sa troupe.

D. Que fit l'Autrichien?

R. Il se rendit avec 4000 hommes qu'il commandait. C'est un des coups les plus habiles de Bonaparte. Il porte en soi cette conséquence d'une éternelle vérité, qu'il n'est pas de position désespérée pour un véritable homme de guerre.

D. Quel était le plan de Bonaparte en quittant Mantoue pour aller attaquer l'armée de Wurmser?

R. D'empêcher sa jonction avec celle de

Beaulieu, jonction dont l'effet eût rendu fort critique la brillante position des Français. D. Y parvint-il?

R. La journée de Castiglione en est un immortel témoignage. Wurmser y perdit 20,000 hommes, 18 bouches à feu, tous ses caissons d'infanterie, et fut chassé avec une perte considérable, des rives du Mincio dans les montagnes du Tyrol. Ce fut alors que se fit entre les deux partis un échange de prisonniers. C'était pour nous un avantage évident; car, pour des hommes découragés, on nous rendait des soldats affamés de gloire.

D. L'arrivée de Wurmser avait-elle fait quelque impression en Italie ?

R. Elle avait réveillé l'espoir des ennemis de la France. Nous croyant déjà vaincus, le pape nous reprit le Ferrarais qu'il nous avait cédé, et une vive insurrection se manifesta dans les murs de Crémone et de Casal-Maggiore.

D. Que produisit sa défaite ?

R. La fin de tous les troubles. Le pape seul s'obstina à conserver le Ferrarais.

D. Comment se conduisirent dans le danger les habitans de la Lombardie ?

R. Avec un dévouement sans bornes au

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