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R. Il les dirigea sur Landau pour en gratifier les habitans de cette ville. Ceux-ci méritaient en effet d'être récompensés. Depuis le siége de Lille, nul n'avait montré de dévouement plus absolu, et l'on se rappelle qu'un pauvre citoyen, nommé Klée, refusa de secourir sa maison qui brûlait, pour sauver l'arsenal qui courait les mêmes dangers. Me maison n'est qu'une propriété particulière, avait-il dit, celles de la nation doivent passer avant tout. Après cet acte de justice, le gé◄ néral Hoche fit baraquer son armée.

CAMPAGNE DE 1794..

D. Dans quel état était alors l'administration de l'armée ?

R. Confiée au génie intègre et vigilant du célèbre Carnot, cette administration avait subi des réformes importantes. Le nouveau ministre avait fait succéder la discipline à la licence, et l'ordre aux abus; il avait surtout supprimé ces tentes innombrables qui embarrassaient les corps en multipliant les convois.

D. Sur quel point et à quelle époque donnat-on le signal des nouvelles hostilités ?

R. Aux frontières d'Espague, le 5 février, Surpris au camp des Sans-Culottes, les avantpostes français se reployèrent sur le gros de l'armée; et, commandé par le général Lespinasse, en l'absence du général Frégeville, le feu s'étendit sur tous les points. Les Espagnols furent vaincus et culbutés avec une perte considérable. Ils fuyaient lorsque Frégeville arriva. Modeste autant qu'intrépide, Lespinasse voulut lui remettre le commandement. « Tu en as trop bien usé, lui répondit Frégeville, achèves ton ouvrage, et que la France te doive cette belle journée tout entière.» On voulait, dans le combat, secourir le sergent major Dougados, qui périssait noyé dans son sang. «Retournez à votre poste, dit-il à ceux qui voulaient le sauver; vous vous devez à la patrie avant de penser à moi. »>

D. Que faisait, en Allemagne, le général Hoche ?

R. Voyant le Palatinat mal gardé, il demanda au comité de salut public la faveur d'y porter la guerre; mais jaloux, comme le sont les tyrans, de toutes les grandes réputations, celui-ci ne répondit qu'en plongeant le vainqueur de Geisberg dans les prisons de la Conciergerie. Son crime était de s'être fait chérir

du soldat. On sait qu'il n'en est pas de plus irrémissible pour un Gouvernement qui craint les tourmentes révolutionnaires.

D. Par qui Hoché fut-il remplacé?

R. Par le général Jourdan, que nous avons vu disgracié après` sa défaite de Vattignies. Nouveau Cincinnatus, Jourdan fit, à sa patrie, le sacrifice de ses ressentimens personnels. On dut s'en applaudir, car dans le même jour (18 avril) il battit 1200 Autrichiens sur les hauteurs de Merzig, et s'empara de la place d'Arlon que défendait un corps considérable.” D. Que faisait Pichegru?

R. Attaqué par des forces beaucoup supérieures aux siennes, il cédait le terrain à Noirieu, à Destreux, à Villars-en-Gauchies, et laissait investir la place de Landrecies que l'ennemi convoitait depuis long-temps.

D. Etions-nous aussi malheureux en Piémont?

R. La victoire y couronnait nos armes. Masséna s'emparait des villes d'Oneille, de Loano, d'Ormeo et de Garessio; le chef de brigade Basdelaune se faisait un brevet de général de division, en se rendant maître du Mont-Valaisan et du Petit-Saint-Bernard; les généraux Macquart et Garnier, de concert avec Mas

séna, s'emparaient des postes de Saorgio, de Raous et des Fourches, tandis que le général Frégeville soutenait, malgré l'inégalité du nombre, des combats glorieux sur la frontière du Béarn. A ces divers avantages se rattachaient des prises immenses en hommes, en munitions et en matériel.

D. Nos malheurs se perpétuaient-ils sur la frontière du nord?

R. Pichegru, voulant joindre son armée à une autre de 30,000 hommes que commandait le général Chapuis, écrasa, sur les hauteurs de Bossut, les forces qui s'opposaient à la jonction; mais en même temps Chapuis perdait, à Trois-Villes, 35 canons et 4000 hommes, dans un combat contre les Anglais qui y étaient retranchés. Notre perte fut d'autant plus grande sur ce point, que Chapuis lui-même y périt porteur des plans de Pichegru. Néanmoins les deux armées parvinrent à se réunir le lendemain, 27 avril; mais sans pouvoir empêcher les Autrichiens de s'emparer de Landrecies.

D. Désormais, forte de 50,000 hommes, quelles nouvelles entreprises forma l'armée de Pichegru?

R. La Belgique semblant destinée par son

commerce, ses mœurs, ses limites, à faire partie du territoire républicain, Pichegru fut chargé d'en tenter la conquête. Il avait sous lui les généraux Souham et Moreau. Son début fut de battre 18,000 Autrichiens sur les hauteurs de Moëscreen, et d'entrer victorieux dans les murs de Menin, de Thuin, et de Courtrai. D. Que se passait-il aux autres armées ?

R. Dugommier, qui depuis quelque temps avait remplacé Dagobert, délivrait le Roussillon de la présence des Espagnols; Masséna chassait les Piémontais des retranchemens qu'ils avaient élevés près du village de Tende; et, pour s'assurer la libre occupation de la Savoie, l'armée des Alpes se mettait en communication avec celle d'Italie.

D. Quels moyens l'ennemi employa-t-il au nord pour s'opposer à la conquête de la Belgique ?

R. L'empereur François II se rendit à Tournay, pour y rédiger ce qu'il appelait un plan de destruction; mais comme la mésintelligence se mettait parmi les chefs des coalisés, il résolut, pour satisfaire l'orgueil de tous, de diviser l'ensemble des troupes en autant de grands corps qu'il existait de prétendans au commandement en chef. Chacun de ces der

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