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tout présage à la patrie des destins consolateurs...... hélas! ce sourire de la fortune n'était que l'apparence d'un sourire.......

Mais si des jours de deuil ont attristé de si beaux jours, si tant d'obscurité a remplacé tant de splendeur, consolestoi, belle France, TU N'ES PAS VAINCUE. Le monde entier connaît les causes de ta chute, il les voue à l'exécration de tous les âges, ET TA GLOIRE EST ENCORE AUSSI PURE QU'un soupir de LA LIBERTÉ.

DU

SOLDAT FRANÇAIS.

CAMPAGNE DE 1792.

D. A quoi faut-il attribuer cette guerre ?

QU

R. A la détermination prise par les puissances, pour leur propre sûreté, de faire respecter le pouvoir monarchique que la nation française annonçait vouloir remplacer par un gouvernement républicain.

D. Quelles puissances se liguèrent d'abord? R. La Prusse et l'Autriche. Par un traité conclu entre elles à Pilnitz, la France devait, en cas de conquête, subir le sort de la Pologne, c'est-à-dire être démembrée.

D. La France était-elle en mesure de combattre ?

R. Jamais puissance ne le fut moins. L'esprit d'émigration, pénétrant dans l'armée, avait privé tous les corps de leurs officiers les plus

instruits; cette armée n'était plus elle-même qu'un déplorable assemblage de lambeaux sans discipline, et pour comble de maux des malveillans, secrètement soudoyés, soufflaient dans nos plus belles provinces l'horrible feu des guerres civiles.

D. Qui put donc mettre la patrie en état de défense?

R. Un de ces coups du sort que nul ne peut prévoir. Marchant à la tête de nombreuses légions de la Prusse, le duc de Brunswick publia, de Coblence, un manifeste portant qu'il venait punir, comme rebelles, tous les Français qui oseraient combattre contre les armées étrangères. Aussitôt, la France pressentit le sort qui l'attendait, demanda des armes et courut à l'ennemi.

D. On a beaucoup parlé de l'enthousiasme de ces temps.

R. Jamais peut-être on n'en vit de semblable. Tous les citoyens quittèrent leurs travaux pour voler à la défense de la patrie. Leur empressement et leur joie étaient portés à un tel point, que des femmes déguisèrent leur sexe pour obtenir l'honneur de combattre.

D. Jusqu'alors il avait existé des distinctions entre les hommes. Il fallait, pour ob

tenir des grades, avoir plus ou moins de quartiers de noblesse. Que devinrent ces distinctions?

R. On les supprima toutes, et l'on ne regarda, comme différences entre les citoyens, que celles établies par les talens et les vertus. Dès-lors, le brave, que de vils préjugés retenaient dans les grades subalternes, conçut l'espoir de s'illustrer comme les Turenne et les Bayard, et les âmes retrempées connurent enfin cette énergie sans laquelle il n'est pas de véritable grandeur.

D. Quels étaient les points menacés par l'ennemi?

R. La Flandre, l'Alsace, et la Champagne. On envoya, pour les défendre, les généraux Rochambeau, Luckner et La Fayette. Chacun d'eux, suivi d'une armée considérable, eut ordre de prendre l'offensive.

D. Détaillez-moi les premières opérations.

R. En se montrant, le 28 avril 1792, le soleil donna le signal des hostilités. Nous prîmes Quiévrain, en Flandre, et Porentruy, en Alsace; mais le lendemain, un affreux désastre, connu sous le nom de déroute de Marquain, fit succéder l'effroi à l'enthousiasme de

l'armée de Rochambeau. Pendant que l'on ralliait cette armée sous les murs de Lille, 30,000 Autrichiens assiégeaient vainement Landau, 22,000 autres se faisaient battre par Luckner, dans les retranchemens de Fontoy, et le roi de Prusse, en personne, s'emparait de la place de Longwy.

D. Que s'ensuivit-il?

R. Que, fiers de n'avoir pas été battus partout, les Prussiens eurent la témérité de marcher droit sur Paris. Ils furent arrêtés par le général Kellermann, au village de Walmy, près Sainte-Ménéhould. Comme après une longue indécision, les destins semblaient se déclarer pour nous, Kellermann dit aux guerriers qui l'entouraient: Camarades, l'heure de la victoire a sonné: laissons approcher les Prussiens, et chargeons-les à la baïonnette. Cette terrible manœuvre eut tous le succès prévu les Prussiens furent repoussés jusque dans leurs premières lignes. Ils tentèrent vainement de se représenter le lendemain. Les succès de la veille avaient encouragé nos braves, et rien ne put sauver l'ennemi d'une déroute complète. Cette bataille, qui se livra le 20 septembre 1792, sauva la France d'une invasion, et valut par la suite à Kellermann

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