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d'un contre deux, les 120,000 Anglais. Enfoncés sur tous les points, rompus dans tous les sens et fuyant en désordre; ceux-ci demandaient à la terre des abîmes pour s'y cacher, lorsqu'un corps nombreux qui n'avait point pris part à l'action, parut tout-à-coup sur la droite. Napoléon, qui le vit, jeta un cri de joie. Il croyait voir accourir le maréchal Grouchy, mais par un de ces coups du sort que toute la prudence humaine est incapable d'éviter, Grouchy qui avait ordre d'arriver à grands pas, perdait un temps précieux en vains tâtonnemens; et le corps qui se montrait sur l'horizon, était l'armée Prussienne qui, complétement ralliée, venait au secours des Anglais. Dire l'épouvante que jeta son attaque inattendue dans les rangs victorieux, serait au-dessus du génie même de Tacite. Dès-lors tout fut perdu pour la France, et la victoire passa chez les vaincus.

D. Où se rallia l'armée Française? R. Sous les murs de Paris. Napoléon qui l'avait devancée, se trouvait dans la plus cruelle position où se soit jamais vu un prince malheureux. Les chambres auxquelles il demandait des secours, s'étaient déclarées en insurrection contre lui, et luj notifiaient que

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la volonté nationale était qu'il consommât une seconde abdication.

D. Que fit-il ?

R. Il abdiqua.

et se retira au château de Malmaison, pour y attendre l'issue des événemens. Faisant partie des quatre cents hommes de sa vieille. garde, que le Gouvernement provisoire chargea de l'y accompagner, jai été témoin de beaucoup de choses. L'ennemi, qui d'abord n'avançait qu'en tremblant, se porta par une marche de flanc, de Saint-Denis sur SaintGermain. Napoléon proposa au Gouvernement provisoire, par l'organe du général Becker, de se remettre un instant à la tête de l'armée pour profiter de cette faute; mais voyant sa proposition rejetée il prit enfin la détermination de sortir de France. Alors les officiers du palais firent effacer les aigles des voitures, pour pouvoir s'échapper avec plus de mystère ; et bientôt après l'empereur vint lui-même nous faire ses adieux, d'un air aussi calme, d'un front aussi serein, qu'aux jours les plus fameux de sa prospérité.

D. Que se passait-il sur les autres points? R. Révoltée contre le général Rapp, la garnison de Strasbourg prenait pour chef

suprême un simple sergent nommé Dalouzi; et assiégés dans les murs écroulés d'Huningue, par 30,000 Autrichiens, 135 Français, commandés par l'intrépide Barbanègre, se battaient avec autant d'ardeur, de constance et de patriotisme, que si leurs glorieux efforts avaient pu retenir dans sa chute la France tombant sur tous les points.

D. Revenons à l'empereur. Où se retira-t-il ?

R. D'abord, à Rochefort pour s'y embarquer; mais comme il en trouva le port étroitemont bloqué par les Anglais, il prit le parti de lemander comme Thémistocle un asile au pl implacable de ses ennemis,

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D. Que répondit le prince régent?

R. Il feignit d'accueillir l'illustre malheula fortune mettait en ses ix que mains, e méconnut aussitot, pour le plonger dans les fs, l'hospitalité qu'il lui accordait. D. Où Napoléon fut-il conduit ?

R. Sur le roc de Saint-Hélène. En quittant Angleterre, il jeta un dernier regard sur la rance, et dit avec un soupir douloureux : 1dieu terre chérie, adieu terre de braves; une oignée de perfides de moins et tu serais encore la maîtresse du monde.

FIN.

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