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R. Le général Maison y disputait le terrain pied à pied aux forces immenses déployées devant lui; et celles-ci bombardaient vainement Anvers que défendait avec l'ardeur d'Achille le bras sexagénaire du citoyen Carnot. D. Aucune autre place ne fit-elle comme Anvers de résistance marquée.

R. Berg-op-Zoom s'est acquis un grand nom dans l'histoire. Surpris dans ses murs par 5000 Anglais qui parvinrent à y pénétrer, 2700 Français firent de leurs nombreux ennemis le plus effroyable carnage. Ce qui surtout doit ajouter à l'admiration qu'on leur porte, c'est qu'indépendamment de fortifications qui n'exigeaient pas moins de 12,000 hommes, ces 2700 braves avaient encore vingt-six bastions à conserver. Nous devons au colonel Legrand une excellente notice sur la surprise de Berg-op-Zoom: modeste autant qu'intrépide, ce savant officier n'a oublié lui dans sa relation.

D. Que se passait-il en Italie ?

que

R. Chargé de défendre cette antique et superbe contrée, le prince Eugène Beauharnais attendait pour attaquer l'armée autrichienne campée sur l'Adige, que le roi Murat eût joint ses forces aux siennes, lorsqu'il ap

prit que, cédant à l'influence climatérique, ce roi venait de trahir en faveur des alliés sa gloire acquise, l'honneur de son trône, son pays, son frère et son bienfaiteur.

D. Dans cette cruelle conjoncture quel parti prit Beauharnais?

R. Celui de se retirer sur le Mincio pour y prendre des positions conformes à sa fortune. On se battit en vingt endroits avec des avantages balancés, et plus d'une fois les Napolitains cédèrent aux Français l'honneur de coucher sur le champ de bataille. Ce fut sur ces entrefaites que l'ancien roi de Naples, Ferdinand IV, débarqua de Palerme dans le port de Livourne avec 16,000 hommes, dont 4000 Anglais commandés par lord Bentinck. Cette arrivée fit ouvrir les yeux à Murat ; et non moins alarmé des périls que son trône courait de ce côté, que de ceux auxquels l'exposait évidemment le talent prodigieux de son vaillant adversaire, il connut dès ce fatal moment qu'il n'existait pas de repos pour les traîtres.

D. Ne se passait-il rien sur les frontières de la Suisse ?

R. Le comte Bubna s'emparait de Genève et marchait sur Lyon. Instruit de ce mouvement, l'empereur chargea le maréchal Augereau de

partir pour s'y opposer. Au lieu d'une armée, Augereau ne trouva que 1200 hommes presque sans organisation. Il se hâta de leur en donner une, et porta par l'appel des gardes nationaux, l'effectif de ce corps à 17,000 combattans. Bubna n'en ayant que 1 2,000 à lui opposer, ne tarda point à reperdre tout ce qu'il avait conquis: Mâcon, les Echelles, etc.

D. Augereau se montra-t-il encore ce qu'on l'avait vu jadis en Italie?

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R. Vainement l'empereur lui avait fait écrire par le duc de Feltre « d'oublier ses cinquante-six ans pour ne se rappeler que des beaux jours de Castiglione,» l'illustre vieillard ne montra plus que le revers effacé de la plus belle médaille.

D. Que devait-il donc faire?

R. Frapper au cœur ainsi qu'il en avait l'ordre, détruire d'un coup tout l'espoir de son adversaire, au lieu de rester dans Lyon spectateur oisif des efforts de son armée. Cela fait, il était libre de voler à de nouveaux ennemis, D. S'en présentait-il ?

R. Conduite par le prince de Hesse-Hombourg, et forte de 40,000 hommes, l'armée du Sud s'avançait par Dôle contre lui. Il courut au-devant, et quantité de combats

signalèrent la rencontre des colonnes. Le plus fameux fut celui de Limonest, que les mauvaises combinaisons d'Augereau nous rendirent entièrement défavorable (19 mars). Ce fut en partie cet engagement qui décida du sort de la campagne. Vaincu, Augereau évacua Lyon et se laissa rejeter derrière l'Isère. C'est ainsi qu'une armée de 20,000 combattans nous fut comme enlevée par l'inaction complète à laquelle elle fut réduite.

D. Etions-nous aussi malheureux sur les frontières d'Espagne ?

R. A peu près, quoique ceux de nos généraux qui défendaient ces contrées, Suchet el Soult, déployassent un talent, une audace et une activité bien supérieures aux derniers travaux d'Augereau. Après une foule de combats également glorieux, Suchet concentra son armée sous Figuières, et Soult reploya la sienne sous Toulouse.

D. Rovenons aux opérations de l'armée impériale. Que s'y passait-il Po.co

R. Toujours des combats. Un congrès ou vert à Châtillon pour négocier la paix semblait pourtant présager à l'Europe le repos demandé par ses plus chers intérêts, mais aucun des souverains ne s'y présentait avec assez de

modération pour que l'on parvint à s'entendre, et le congrès fut rompu comme toutes les conférences qui l'ont suivi et précédé, sans qu'aucun des partis ait abordé franchement la grande question qui tenait les peuples attentifs. Ce fut alors que l'empereur Napoléon écrivit à l'empereur François II une lettre privée où l'on remarquait entre autres passages saillans, celui-ci, que n'oublieront sans doute ni le siècle présent, ni la postérité : « Lorsque je succédai à la république mourante, je fis le serment de consacrer ma vie au bonheur des Français. Si je ne puis le tenir aujourd'hui, ce serment, et que des princes plus heureux puissent donner à l'Europe des gages qu'elle ne voudrait pas recevoir de moi, je préfère descendre du trône sans souillure, à le conser ver dans mes seuls intérêts. » Quelle est grande cette pensée, et qu'il est peu d'esprits qu'elle ne subjugue!

D. Quel mouvement opéraient les maréchaux Marmont et Mortier?

R. Celui de se porter sur Vitry. Mais ils donnèrent près de La Fère Champenoise, dans toute l'armée des alliés qui marchait sur la capitale, et ne s'en tirèrent qu'en abandonnant 60 bouches à feu et près de 400 cais

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