Abbildungen der Seite
PDF
EPUB

ne devait le faire que le 17; mais moins de loyauté et plus de succès semblait être la devise des généraux ennemis. Attaqués perfidement, les corps que nous avions sur la Katzbach cédèrent, avec la ville de Breslau, leurs plus belles positions.

D. Que fit Napoléon ?

R. Il se porta sur la Bohême dont il força tous les défilés.

D. Que se passait-il au camp ennemi?

R. Deux généraux venaient d'y arriver: Moreau et Jomini. Le premier avait quitté les champs américains pour aller présider les conseils d'Alexandre; le second avait déserté ses drapeaux pour courir vendre à l'ennemi les plans de son bienfaiteur.

D. Quel était le projet des alliés?

R. De s'emparer de Dresde pour en faire la base de leurs opérations; mais Napoléon devinant leurs desseins, quitta rapidement la Bohême et vint s'établir dans Dresde. Jusqu'alors le seul 14° corps français avait occupé cette ville que menaçaient plus de 150,000 ennemis.

D. Pourquoi les alliés ne l'attaquèrent-ils point avant l'arrivée de l'empereur?

- R. Parce qu'ils attendaient, pour être plus certains de réussir, leur jonction avec le corps de Klenau; mais ce fut une faute qui les perdit. Ce corps n'arriva point, et ils furent réduits à combattre six fois plus de monde qu'on ne leur en opposait d'abord. C'était le 26 août. On se battit deux jours entiers par le temps le plus affreux. La pluie tombait si abondamment que les fusils ne partaient plus, et l'on était réduit au seul feu du canon. Joint à l'arme blanche, celui-ci fit un tel ravage qu'à la fin du second jour, 30,000 morts, 30,000 prisonniers, 60 pièces de canon et 40 drapeaux étaient sortis des rangs ennemis pour nous servir de trophées.

D. Quelle fut notre perte?

R. 4000 hommes au plus. De toutes celles que firent les alliés, aucune ne leur causa plus de douleur que celle du général Moreau, à qui un boulet fracassa les deux jambes, et qui mourut des suites de l'amputation. Ils donnèrent, assure-t-on, des larmes à Moreau : plus justes appréciateurs des vertus, les Français ne plaignirent que sa gloire flétrie. Avant de mourir, ee général écrivit à sa femme : « Ce coquin de Bonaparte est toujours heu

reux. »

D. Que fit l'armée française après sa victoire?

R. S'attachant aux pas de l'ennemi, elle le foudroyait en queue, lorsque Vandamme, qui s'était isolé, pour poursuivre différens corps, se vit tout-à-coup accablé dans Kulm, tant par eux que par d'immenses renforts qui leur étaient arrivés. Il devait ou se rendre ou périr: il préféra la mort et fondit sur l'ennemi; mais cette mort qu'il cherchait, il l'appela vainement. Après un combat acharné, Vandamme fut réduit à se rendre avec 6000 hommes, 300 voitures et 3o canons.

D. Quel projet forma l'empereur dans cette conjoncture?

R. Celui tout naturel de s'emparer de Berlin pour forcer le roi de Prusse à se détacher de la coalition. Il chargea donc les corps d'Oudinot et de Bertrand de se porter contre le prince royal de Suède, qui, pour couvrir la capitale de la Prusse, avait pris position entre Spandau et Charlottenbourg. Complétement heureux d'abord, mais malheureux ensuite par la jonction de Bernadotte avec le général Bulow, les Français furent battus à GrosBeeren, et rejetés jusque sur les bords de l'Elbe.

D. S'arrêtèrent-ils après cette défaite? R. Oudinot étant blessé, Napoléon chargea le maréchal Ney de prendre le commandement de l'expédition de Berlin. Ney lutta long-temps près de Dennewitz contre des forces immensément supérieures; et peut-être serait-il parvenu à les vaincre si le prince royal n'était arrivé tout-à-coup avec 70 bataillons, 10,000 chevaux et 150 pièces de canon. L'apparition subite de ce formidable renfort décida le maréchal à faire sonner la retraite mais l'armée n'obéit qu'en frémissant, et l'on vit le général Reynier rester long-temps sous le feu redoublé des canons ennemis dans l'attitude d'un homme qui désirait la mort.

D. Que se passait il chez les alliés ?

R. Ceux-ci publiaient, au nom de l'empereur de Russie, un manifeste tendant à exciter toutes les nations à s'armer contre nous.

D. En est-il qui l'aient fait ?

R. La Bavière. Son roi devait tout à Napoléon; mais qui peut compter sur la recon

naissance des rois ?

D. Quelles mesures prenait la France pour se garantir d'une invasion?

R. Les plus capables de faire triompher sa cause, et notamment une levée de 280,000

hommes. La demande qu'en faisait au sénat l'impératrice régente, décélait assez les projets de l'ennemi...... Associée depuis quatre ans aux pensées les plus intimes de mon époux, je sais de quels sentimens il serait agité sur un trône flétri et sous une couronne sans gloire.

D. Quels mouvemens faisaient les deux armées ? »

R. Voulant toujours en venir aux mains, Napoléon cherchait partout l'ennemi; mais celui-ci qui attendait un renfort de 60,000 hommes, refusait tout engagement et se bornait à varier ses positions pour fatiguer les Français par des marches sans résultat. C'est ainsi que nous courûmes pendant plusieurs jours de la Bohême à la Silésie et de la Silésie à la Bohême.

D. Le renfort arriva-t-il?

R. Oui, et dès qu'il eut opéré sa jonction des grandes opérations recommencèrent.

D. Détaillez-les moi.

R. Les armées de Bohême et de Silésie repoussèrent sur Dresde le prince Poniatowski et le maréchal Macdonald; de son côté, le prince royal de Suède se porta sur Leipsick en

« ZurückWeiter »