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testable avantage que donnent une parfaite connaissance des localités, le dévouement des peuples, et l'habitude de combattre sur le même terrain.

La prise de Ciudad-Rodrigo et des 6000 hommes qui défendaient cette ville, fut la première opération de la campagne, et fit particulièrement honneur au maréchal Bessières, qui, pendant 25 jours, conduisit ce siége important. Wellington s'avançait alors avec une puissante armée, du Portugal où l'avait rejeté la bataille de Talavera. Masséna le joignit sur la frontière, culbuta ses avant-postes et forma le siége d'Alméida, place d'autant plus importante qu'elle était abondamment pourvue. Alméida se préparait à une vigoureuse résistance, lorsqu'une de nos bombes, tombant sur un magasin à poudre, ensevelit la ville sous ses propres débris. Nous y entrâmes le 27 août ce n'était plus qu'un vaste tombeau où quelques êtres vivans cherchaient, noyés dans les pleurs, les corps engloutis de ceux auxquels se rattachait leur existence.

D. Que faisait Wellington?

R. Ayant rassemblé toutes ses forces, il se porta sur la Sierra-de-Busaco. Masséna, qui voulait l'obliger à repasser le Mondego, perdit

4000 hommes pour atteindre son but. Nous suivîmes l'ennemi qui fuyait vers Lisbonne, et le joignîmes à Villa-Franca. Masséna désirait l'en chasser encore; mais, instruit par la journée de Busaco des sacrifices qu'il lui faudrait faire, il préféra le mettre en état de blocus pour le réduire par la famine. Il s'affama lui-même. Trop dévasté, le pays cessa bientôt de pouvoir nourrir ses troupes, et, vaincu sans combattre, Masséna se reploya sur la belle position de Santarem, où Wellington n'osa venir l'attaquer.

D. Que se passait-il en Espagne ?

R. Gérard faisait 800 prisonniers près de Villagaria; Soult chassait les guérillas de l'Andalousie; et Suchet entrait victorieux dans la place de Tortose. Ces derniers événemens terminèrent la campagne de 1810. Mais alors la malheureuse Espagne n'était plus qu'une effroyable terre dont l'entière population s'acharnait à massacrer tout ce qui portait le nom de français. En songeant aux atrocités que commirent les Espagnols de tout sexe et de tout âge, on mourrait de la douleur d'être homme si l'on ne s'en trouvait consolé par l'honneur de n'avoir été que victime. Un officier français, parlant espagnol et vêtu d'ha

bits bourgeois, se trouvait, sans être connu, dans une famille des environs de Cadix. La conversation roula sur les Français. Si j'en tenais un, dit une jeune fille, en lui posant un couteau sur la poitrine, je mettrais toute ma joie à lui plonger cet acier dans le cœur. D. A quel point en était donc la conquête de l'Espagne?

R. Cette conquête était moins avancée qu'au commencement de la guerre : c'était le rocher de Sisyphe qui, porté par d'incroyables efforts jusqu'au sommet du mont, retombait, et à peine reporté, retombait encore.

.D. Comment Masséna se tira-t-il du poste de Santarem?

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R. Par une diversion que Soult fit dans le courant de janvier contre les villes d'Elvas et de Badajos, pour obliger Wellington à se défaire d'une partie de ses troupes. Ayant éprouvé pendant cinq mois tous les maux qu'accumulait sur son camp la plus cruelle misère il résolut d'évacuer le Portugal, et se retira, toujours en combattant, jusque sur l'Agueda. Comme l'Estramadure venait d'être conquise, Wellington quitta Masséna pour aller en chasser le maréchal Soult. Il nous reprit la place d'Olivenza; et, voyant que le commandant

Philippon rendait nuls tous ses efforts contre Badajoz, prit le parti de retourner en Portugal.

D. Comment Wellington opéra-t-il sa rentrée en Portugal?

R. Comme il avait opéré sa sortie, c'està-dire, en se battant. Soult atteignit, près d'Albuera, le général Beresford, et l'attaquant dans la proportion d'un contre deux, lui tua 12,000 hommes le 15 mai. Comme, malgré cette perte, l'ennemi restait encore assez fort pour espérer triompher de ses vainqueurs, Masséna fondit sur Wellington, et le combattit pendant deux jours de la manière la plus acharnée.

D. En quel lieu?

R. Près d'Alméida. Cette place étant complétement investie, et les Français ne pouvant espérer de la soustraire aux Anglais, Masséna décida que son commandant, le général Brenier, détruirait les fortifications, et se ferait jour à travers les lignes de l'ennemi pour venir rejoindre l'armée. Mais la grande affaire était de lui en faire parvenir l'ordre. Un soldat dévoué se présenta, fut accepté et partit. Ce brave affronta tous les genres de périls, et arriva tout sanglant à sa destination.

Les Anglais en curent tant de dépit, qu'un de leurs généraux se brûla la cervelle. Ils avaient d'autant plus raison que Brenier venait de les culbuter pour rejoindre Masséna. D. N'est-ce pas vers ces temps que Masséna revint en France?

R. Des causes de santé obligèrent de le remplacer par le maréchal Marmont. D. Que se passait-il en Andalousie?

R. Cette province venait de retomber au pouvoir des alliés. Pour la reconquérir, les armées du Midi et du Portugal s'y portèrent précipitamment. Elles rencontrèrent aux environs de Séville l'ennemi qui les attendait. Arriver, combattre et vaincre, ne furent pour elles qu'une même chose. De 20,000 qu'ils étaient les Espagnols se virent réduits à 4000 : encore ces misérables lambeaux n'échappèrent-ils à la mort qu'en fuyant vers Murcie et Carthagène.

D. Que faisait pendant ce temps le maréchal Suchet?

R. I assiégeait et prenait à la fois 18,000 ennemis rassemblés dans les murs de Tarragone; recevait pour ce beau fait d'armes le bâton de maréchal d'empire, écrasait ensuite un corps nombreux sur les hauteurs de Puck,

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