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et les chantiers d'Anvers, de Flessingue et de Terneuse.

D. Comment le noble lord remplit-il sa mission?

R. D'une manière pitoyable. Adoptant un système de tâtonnement, qu'aurait rejeté lé dernier de ses soldats, il attendit pour agir qu'une dépêche télégraphique du général Chambarlhac eût rassemblé sur la côte tout ce que le nord de la France avait d'hommes capables de lutter. Se bornant alors à la seule destruction des remparts de Flessingue, il s'en retourna couvert de honte et de ridicule. Nos soldats ne disaient plus lord Chatam, mais lord J'attends. Arrivé en Angleterre, il reconnut, dit-on, que les huées parties de nos rivages faisaient écho sur les côtes britanniques.

GUERRE D'ESPAGNE.

D. DÉTAILLEZ-MOI les causes primitives de cette guerre.

R. Elles remontent à 1807. Voyant les Français fortement occupés dans le nord, par

les Prussiens et les Russes, le roi Charles IV crut à la possibilité de venger ses premières défaites, et déploya contre nous tout l'appareil des plus sanglantes hostilités. Il allait franchir les Pyrénées lorsqu'il apprit que la paix était conclue. Cette nouvelle déconcerta ses desseins. Il retira ses troupes et feignit de voir avec joie l'harmonie se rétablir; mais il s'était découvert; et dès-lors, ne le regardant plus que comme un ami de circonstance, Napoléon jura de le précipiter du trône à la première occasion.

Cette occasion se présenta dès l'année suivante. Forcé, par des insurrections, d'abdiquer en faveur de son fils Ferdinand VII, Charles IV laissa passer l'orage et redemanda - la couronne. Il résulta des prétentions opposées du père et du fils, des débats dans lesquels Napoléon intervint comme médiateur. Alors, prétextant la nécessité de voir, d'entendre et de juger par lui-même, l'empereur des Français invita les deux princes à venir le joindre dans les murs de Bayonne.

Ils le firent, et à peine Napoléon les eut-il entendus qu'il déclara l'abdication de toute nullité. Cet arrêt paraît être le résultat d'une intrigue, car dès que Charles IV se revit en

possession du pouvoir, il s'en démit de nouveau pour que Napoléon en disposât à son gré. Celui-ci le remit à son frère Joseph, qui, roi de Naples jusqu'alors, changea de trône et partit pour Madrid.

D. Que faisait donc Ferdinand VII?

R. Craignant les obstacles qu'il n'eût pas manqué d'opposer au nouvel ordre de choses, Napoléon le retenait prisonnier dans Bayonne, et poursuivait l'exécution de ses plans.

D. Ferdinand VII n'avait-il point de partisans en Espagne ?

R. Un prince n'en manque jamais quand il a des trésors et de l'ambition. Excité par l'injustice, la violence, et peut-être les intérêts de sa gloire, du fond de sa prison, Ferdinand souleva le peuple espagnol contre l'armée française.

D. De quoi se composait cette armée?

R. D'abord, de 20,000 hommes rassemblés dans Madrid, sous les ordres de Murat, pour marcher sur le Portugal; ensuite de plusieurs divisions destinées à protéger la prise d'occupation du pays par le roi Joseph.

D. Quelles mesures prenaient les grands d'Espagne dans l'intérêt du prince Ferdinand? R. N'étant plus maîtres de Madrid, ils trans

portaient le gouvernement à Séville; et ce gouvernement, prenant le titre de junte suprême, levait des légions dans toutes les provinces que ne contenait point encore la présence des Français.

D. Quels ressorts toucha la junte pour insurger le peuple?

R. Ceux du fanatisme, de l'intérêt et de la liberté : l'expérience a démontré qu'ils étaient en effet les seuls à toucher dans cette grande occasion.

D. Détaillez-moi les premières hostilités.

R. Tandis que le maréchal Moncey échouait avec 15,000 hommes contre les murs de Valence, le maréchal Bessières, suivi de 14,000, se portait de Madrid sur le royaume de Léon, qu'occupait le général Cuesta avec 56,000 combattans. Les deux armées se rencontrèrent, le 14 juillet, près de Medina-del-RioSeco, et quoique les Espagnols se battissent dans la proportion de 4 contre un, ils éprouvèrent un tel ravage, que les curés des paroisses voisines évaluèrent à 27,000 le nombre des cadavres dont on leur confia l'inhumation. Ce qu'il y eut de remarquable dans cette victoire, c'est que nous trouvâmes parmi les dépouilles des vaincus quantité de cordes et de

chaînes rassemblées à l'avance pour garrotter les prisonniers. En apprenant les brillans résultats de cette journée, Napoléon s'écria : C'est la bataille de Villa-Viciosa; Bessières a mis Joseph sur le trône; et en effet, cette bataille nous rendant maîtres de toutes les ville's environnantes, le nouveau roi fit, le 20 juillet, son entrée solennelle dans Madrid.

D. Quelles mesures le monarque prit-il pour se maintenir dans sa conquête?

R. Comme son trône ne reposait que sur la victoire, il chargea le général Dupont de partir avec 15,000 hommes pour s'emparer de Cadix; mais dans sa marche, Dupont fut défait, à Baylen, par les 25,000 Espagnols du général Reding, obligé de mettre bas les armes et conduit sur les côtes de l'Andalousie, où il vit une partie de ses compagnons massacrés par le peuple.

D. Que pensa-t-on en France de la défaite de Dupont?

R. Beaucoup de choses funestes à sa gloire : le fait est que cette défaite obligea les Français à évacuer toutes les places qu'ils avaient conquises, pour faire de la ville de Burgos fe point central de leurs opérations. Forcé de quitter Madrid, le roi Joseph suivit l'armée.'

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