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sance pour qu'on trouve moyen de tout concilier, si de part et d'autre on en a la volonté. » D. Comment répondit l'Angleterre ?

R. Par de nouveaux complots. Voulant à tout prix détruire la marine française, elle chargea l'amiral Keith de lancer des brûlots dans la flotille de Boulogne. Ces brûlots étaient de petits bricks contenant un mouvement de pendule, dont les ressorts montés pour plusieurs heures, communiquaient à des coffres remplis d'artifice incendiaire, et devaient produire une explosion dès que l'action de la pendule serait arrivée à son dernier point.

D. Comment se passa l'événement?

R. Keith se présenta, le 3 octobre 1805, avec 25 brûlots protégés par 27 vaisseaux de guerre. A son aspect, l'amiral Bruix prépara sa flotille. Dès qu'il en fut temps, Keith abandonna ses brûlots au courant qui les portait vers les bâtimens français; mais Bruix devinant son dessein, ouvrit la ligne pour les laisser passer, et tous furent sauter sur la côte sans causer le moindre dommage.

D. De quel œil l'Europe vit-elle ces attentats ?

R. Avec un profond mépris. Ecoutons ce qu'en dit le maréchal Soult : « S'attaquer ca

nons contre canons, baïonnettes contre baïonnettes, tel est le droit de la guerre ; mais une nation qui n'emploie pour sa défense que des poignards, des complots, des brûlots, est déjà déchue du rang qu'elle prétend occuper. L'histoire nous apprend que, lorsque les nations sont capables et dignes d'obtenir la victoire, elles méprisent, comme Fabricius, les offres des médecins de Pyrrhus, tandis qu'au moment de leur décadence les moyens les plus perfides leur sont bons. »

D. Que se passait-il sur d'autres points?

R. Bonaparte, que j'appellerai désormais Napoléon, se faisait, à Milan, déclarer roi d'Italie (26 mai 1805), et réunissait à l'empire la république ligurienne, qui le lui demandait par une députation.

D. N'avions-nous plus pour ennemis que la seule Angleterre ?

R. Persuadée que sa prospérité intérieure reposait tout entière sur les troubles du continent, cette puissance venait de s'attacher l'Autriche et la Russie, et déjà la Bavière et la Souabe se trouvaient complétement envahies par l'armée autrichienne.

CAMPAGNE DE 1805.

En Autriche.

D. DANS cette grande conjoncture que fit l'empereur Napoléon?

R. Il porta sur le Rhin les armées de Hanovre et de Hollande, qui se joignirent à Wurtzbourg, se mit à leur tête, et courut au secours des Bavarois. « Nous ne nous arrêterons plus, dit-il, que nous n'ayons assuré l'indépendance du corps germanique, secouru nos alliés et confondu l'orgueil de nos injustes agresseurs. Nous ne ferons plus de paix sans garantie; notre générosité ne trompera plus notre politique. »

D. Où l'empereur trouva-t-il l'ennemi ?

R. A Wertingen, à Gunzbourg, à Albeck, à Elchingen. Il le culbuta partout, s'empara des places de Memmingen et de Nordlingen, décerna des récompenses, et porta le siége devant Ulm.

D. Qui défendait cette place?

R. Le général Mack avec 33,000 hommes. Loin de résister, comme il le devait et le pouvait, ce général se rendit après quelques jours de simple blocus. Napoléon faisant défiler sous

ses yeux la garnison d'Ulm, un colonel autrichien parut surpris de voir l'empereur des Français plus mouillé et plus crotté que le dernier tambour. « Votre maître, lui dit Napoléon, a voulu me faire souvenir que j'étais un soldat. Il conviendra, j'espère, que le trône et la pourpre impériale ne m'ont pas fait oublier mon premier métier. »

D. Comment la France vit-elle la capitulation de Mack?

R. Avec pitié, et l'on se souvient encore d'une épigramme dont son auteur fut l'objet :

En loyauté comme en vaillance
Mack est un homme singulier.
Retenu sur parole, il s'échappe de France;
Libre dans Ulm, il se rend prisonnier.

D. Reprenez le détail des opérations?

R. Le prince Ferdinand fuyait avec les 50,000 qui lui restaient des 100,000 qu'il avait amenés, lorsque Murat l'atteignant à Nuremberg, lui fit 16,000 prisonniers, dont 18 généraux, et s'empara de 50 canons suivis de 1500 charriots. Lowers, Amstetten, Marienzell furent immédiatement le théâtre de nouveaux triomphes, et les places de Prassling, de Lintz, d'Inspruck, furent comme la récompense de cent périls affrontés.

D. L'armée russe ne paraissait-elle pas ? R. Elle arriva pour partager la déroute des Autrichiens. Mis à sa poursuite, le maréchal Mortier l'atteignit près de Dierstein, et se battit un jour entier dans la proportion d'un contre huit. Vainement l'ennemi tenta de cerner et de prendre le corps français; plus terribles que des lions, nos soldats culbutèrent tout ce qui osa s'exposer à leurs coups, et ce nouvel avantage nous ouvrit les portes de Vienne.

D. Cette ville fit-elle quelque résistance?

R. En la quittant, François II l'avait défendu. Napoléon descendit au palais de Schoenbrunn, et choisit pour appartement celui qu'avait occupé cinquante ans avant lui l'illustre Marie-Thérèse. Loin d'insulter à la douleur du peuple, l'armée traversa Vienne dans le plus grand ordre, et se remit à la poursuite de l'ennemi.

D. Quels furent ses nouveaux travaux?

R. La prise d'une foule de villes, d'un matériel immense, et de plus de 20,000 hommes. Elle avançait avec la rapidité d'un torrent, lorsque les avant-postes du prince Murat se 'trouvèrent tout-à-coup repoussés de Wischau par la subite arrivée d'une armée formidable.

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