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Reprise des opérations en Italie.

D. L'armistice imposé par Moreau, était-il applicable à l'armée d'Italie?

R. Non.

D. Qu'attendait-elle donc pour recommencer les hostilités?

R. Que Macdonald eut couvert son flanc gauche par l'occupation du Tyrol. D. Qui la commandait?

R. Le général Brune. Apprenant que Maċdonald avait à peu près consommé son opération, il r'ouvrit la campagne le 17 décembre, battit les Autrichiens à Ponti, à Caviana, à Castellaro; força le passage de la Monzambano; remporta une victoire éclatante à Pozzolo; passa l'Adige et la Brenta, s'empara de différentes villes, et força l'ennemi à signer, dans Trévise, un armistice de quinze jours.

D. Quelle en était la principale condition?

R. La remise aux Français des places de Peschiéra et de Sermione, des châteaux de Vérone et de Legnago, des villes et citadelles de Ferrare et d'Ancône.

D. Comment le premier consul vit-il cet armistice?

R. Avec mécontentement. Il tenait à la

possession de Mantoue, et l'empereur d'Autriche fut encore obligé de lui céder cette place. « Croit-on, disait-il, que les Autrichiens, s'ils me tenaient ainsi, ne me traiteraient pas avec plus de rigueur encore? »

fit

D. Politiquement vaincue par les deux armistices dont nous venons de parler, que l'Angleterre ?

R. Elle tourna ses vues sur le royaume de Naples qu'elle s'était attaché depuis le départ des Français. Aussitôt une armée napolitaine, commandée par le transfuge Damas, vint inquiéter les républicains restés en Toscane sous les ordres du général Miollis; et de cruelles insurrections soulevèrent contre nous toute cette partie des provinces italiennes.

D. Damas eut-il l'avantage?

R. Quantité d'échecs l'obligèrent à se retirer pour prendre des renforts, et la reine de Naples, qui ne présageait plus que des revers courut implorer la médiation du czar près du premier consul. Il était temps, car celui-ci dirigeait contre Naples une armée bien capable de renverser son gouvernement. D. Qui la commandait?

R. Le général Murat. Il était à Florence lorsque l'envoyé du czar y arriva porteur de

l'adhésion du premier consul à la médiation de son maître. Les hostilités furent à l'instant suspendues (6 février 1801), et bientôt après on en connut les conditions: tous les ports de Naples et de Sicile devaient être fermés aux Turcs et aux Anglais.

D. Quel était l'envoyé du czar?

R. M. de Lewachew. C'est lui qui, acceptant au spectacle de Florence, un drapeau russe qu'on lui présentait, le joignit soudain au drapeau tricolore en disant «que les deux plus grandes nations de l'Europe devaient être unies pour la paix du monde et le bonheur de l'humanité. »

Affaires intérieures et extérieures de la
France.

D. Que se passait-il en France?

R. D'un côté, l'Angleterre consommait sur la personne du premier consul, l'effroyable attentat de la machine infernale; et de l'autre, Bonaparte faisait négocier au congrès suspendu de Lunéville, la paix pour laquelle les peuples s'égorgeaient depuis si long-temps.

D. Quelle était la note du premier consul? R. «La rive gauche du Rhin sera la limite de la république française; elle ne pré

tend rien sur la rive droite. L'intérêt de l'Europe ne veut pas que l'empereur passe l'Adige. L'indépendance des républiques cisalpine, helvétique et batave, sera assurée et reconnue. Nos victoires n'ajoutent rien aux prétentions du peuple français ; l'Autriche ne doit pas attendre de ses défaites ce qu'elle n'aurait pas obtenu par des victoires. »

D. Ces conditions furent-elles acceptées?

R. Mot à mot (9 février 1801), et presqu'immédiatement (28 mars) le roi de Naples acheta l'amitié des républicains, tant par la grande condition de l'armistice consenti, que par la cession, à la France, de PortoLongone, de toutes ses possessions de l'île d'Elbe, de la principauté de Piombino, et des états des présides de la Toscane.

D. L'ile n'était-elle pas au pouvoir des Anglais ?

R. Non pas toute l'ile, mais la place de Porto-Ferrajo. Bonaparte chargea le général Turreau d'aller la reconquérir, et c'est au ra'pide succès qu'il obtint, que l'on doit ce mot devenu fameux, de M. Norvins de Montbreton: <«< Il semble que le destin se soit plu à attacher à l'élévation de cet homme extraordinaire l'apanage de sa chute. »

D. Quelqu'idée de guerre n'occupait-elle pas encore le premier consul?

R. Le projet qu'il avait conçu de faire fermer aux Anglais tous les ports de l'Europe, nécessitait l'adhésion du Portugal, et il chargea le général Gouvion-Saint-Cyr d'aller avec une armée considérable porter ce dernier coup à l'Angleterre.

D. Réussit-il?

R. Au-delà peut-être de ce qu'il attendait. Persuadé néanmoins « qu'on ne vaincrait jamais les Anglais que dans Londres »>, Bonaparte assembla quantité de bâtimens dans le port de Boulogne pour exécuter une descente en Angleterre.

D. De quel œil le ministère de la GrandeBretagne vit-il ces préparatifs?

R. Avec tant d'inquiétude qu'il chargea l'amiral Nelson de partir, avec 30 bâtimens, pour anéantir notre marine. On s'y attendait : Nelson fut reçu (16 septembre 1801) par l'amiral La Touche, avec toute l'intrépidité française, et l'on se souvient encore de la raison dont il se servit pour justifier près de son gouvernement l'inutilité de ses efforts: «La flotille française garda constamment un si grand ordre qu'elle paraissait attachée au

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